Journal de guerre du service de santé - dimanche 19 mai 1940
Dimanche 19 mai 1940
En remplacement du général Gamelin, le général Weygand est nommé chef d'état-major de la défense nationale, commandant l'ensemble des théâtres d'opérations. Avance générale allemande, au nord de la Somme, entre Cambrai et Saint-Quentin, en direction du nord-ouest. La Ière armée s'accroche dans la région de Valenciennes, tandis que le 5e corps d'armée essaie de se dégager de Maubeuge. Combats locaux dans le secteur de la IIIe armée (prise de l'ouvrage de La Ferté). La VIe armée repousse les tentatives allemandes de franchissement de l'Aisne. La VIIe armée tente de quitter la Belgique. Certaines unités, en cours de débarquement "voie ferrée" sont poussées sur les ponts de la Somme. La IXe armée est submergée. Le général Giraud, son chef, est fait prisonnier; cette armée est virtuellement dissoute.
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée
HoE1 n°3 (Marcoing) - déjà bombardé par avion le 17 mai est pris par les Allemands après un sérieux mitraillage. Le médecin-chef (médecin-commandant Brion) s'approvisionne, en matériels sanitaires en gare de Masnières (point d'embarqement voie ferrée de l'HoE1 n°3), dans le train transportant l'HoE1 n°13, garé et abandonné. Le personnel de ce train avait fait savoir auparavant, que, compte-tenu de la rupture voie ferrée, il allait rejoindre Amiens par la route.
Centre hospitalier d’Arras - Le médecin-lieutenant-colonel Triqueneaux, médecin-chef de la place, signale la présence de nombreux éléments sanitaires repliés de Maubeuge, Cambrai et de Belgique. Les hopitaux complémentaires du territoire s'évacuent. Trois hôpitaux complémentaires sont en fonctionnement: HC mixte "Collège de jeunes filles", HC du "Grand séminaire", HC mixte "Saint-Jean". Au cours de l'après-midi, un train sanitaire est poussé jusqu'à Arras. Deux trains sanitaires sont garés à proximité. La direction du service de santé prescrit d'utiliser Arras comme centre de triage avant évacuation sur l'Intérieur ou Le Touquet. En gare d’Arras, l'HoE1 n°22 de la VIIe armée, chargé sur voie ferrée, subit un violent bombardement.
Centre hospitalier de Béthune - Toutes les formations sanitaires qui peuvent être rameutées ou dont on trouve des éléments dispersés sont dirigées sur les cantonnements de Bully, Grenay, Mazingarbe et Béthune. C'est le cas de l'ambulance chirurgicale légère n°231 et de l'ambulance médicale n°31, en attente à Arleux (ouest de Douai), des ambulances chirurgicales lourdes n°411 et 422.
Centre hospitalier de Douai - L'hôpital d'évacuation primaire n°1, garé sur roues à Douai, est dirigé sur Lille par voie ferrée. Au cours de la matinée le commandant d'armes de Douai demande des moyens pour évacuer environ 400 blessés "entreposés" dans les hôpitaux de la ville. Envoi à Douai de dix véhicules sanitaires destinés à assurer le transport jusqu'au point d'embarquement voie ferrée de Brevières. Le journal des marches et opérations de la compagnie sanitaire automobile n° 974 précise que 20 véhicules sanitaires furent envoyés sur Douai, pour assurer le transport et les évacuations de l'ambulance chirurgicale lourde n°411 de Bully-Grenay.
Centre hospitalier de Lens - A 09h 20, la direction du service de santé de la Ière armée quitte Coincy pour Lens: installation dans le groupe d'écoles "Berthelot" (sans liaisons téléphoniques). A 18h 00, l'hôpital civil de Lens étant encombré de blessés militaires, huit véhicules sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n°974 assurent leur évacuation. Liaison avec le médecin-chef de l'ambulance médicale n°81 (médecin-commandant Loiseau) qui reçoit l'ordre de s'établir à Mouchin (7 kms nord d’Orchies) sur la frontière belge.
IIe armée -
La journée a été plus calme: 1 000 entrées au lieu de 1 200 la veille. Le groupement d'ambulances de corps d'armée n°21 est en cours d'installation. Les évacuations sanitaires sont assurées par la compagnie sanitaire automobile n°968 de Chaudefontaine.
HoE1 n°5 (Ancemont) - A minuit, 263 lits sont occupés. Dans la journée: 577 entrées et 406 sorties dont 7 décès.
IIIe armée
Centre hospitalier de Commercy - L'ambulance chirurgicale lourde n°421 est mise à la disposition de ce centre hospitalier.
IVe armée -
HoE1 n°11 de Saint-Jean-de-Bassel (médecin-lieutenant-colonel Validire) - Le groupe chirurgical mobile n°31 (Jonard) quitte l'HoE1 n°11 pour l'hôpital d'évacuation secondaire n°2 de Bar-le-Duc.
VIe armée -
Centre hospitalier d’Epernay - dispose de 1 800 lits, d'une équipe chirurgicale organique, de quatre équipes chirurgicales mobiles venues de Bar-le-Duc. Toute l'organisation chirurgicale est centralisée à l'hôpital complémentaire "Collège de garçons" (460 lits), avec débordement sur l'hôpital mixte "Auban-Moët" (300 lits). Les autres formations sanitaires serviront à accueillir les blessés opérés. Un point d'embarquement voie ferrée doit être reconnu, au-delà de la gare, pour assurer les évacuations voie ferrée sur Troyes. Le personnel replié du centre hospitalier de Reims sera regroupé à l'hôpital complémentaire "Auban-Moët". Le médecin-lieutenant-colonel Noël, médecin-chef du centre hospitalier est muté par la 7e direction à la demande de l'inspecteur général du service de santé Plisson. Epernay signale à l’AMG la présence de l'ambulance médicale n°98 à Boursault. Cette formation sanitaire venant de Fismes stationne du 17 au 21 à Boursault avant de rejoindre, le 23 mai, Langres.
Centre hospitalier de Montmirail - organisé autour de l'ambulance chirurgicale lourde n°406. Arrivée à Montmirail d'un "élément" du groupe chirurgical mobile n°4 venant de Bar-le-Duc. Une section de la compagnie sanitaire automobile n°982 est mise à la disposition du centre hospitalier.
Centre hospitalier de Paris - sur intervention du professeur Gosset, le médecin-capitaine Oster et les médecins-lieutenants Robert et Pautrat sont autorisés à continuer leur mission au "centre de transfusion sanguine d'urgence" (CTSU), "en raison du fonctionnement intensif actuel".
Centre hospitalier de Villers-Cotterets - signale la présence dans sa zone de l'hôpital d'évacuation primaire n°4 (Liesse), des groupes sanitaires divisionnaires n°18 et 61, de la section d'hygiène lavage désinfection n°176. L'aide-major général demande de les replier sur Gisors. La compagnie sanitaire automobile n° 972 procède au déchargement de deux trains sanitaires, au départ de Villers-Cotterets. Evacuation de l'hôpital.
Centre hospitalier de Villers-sur-Marne - Ce centre hospitalier dispose de 1 200 lits occupés pouvant être portés à 2 000 et de six équipes chirurgicales (débit journalier de 150 blessés). Le fonctionnement est intensif. Le centre hospitalier demande :
- un renforcement tant en personnel qu'en matériel, essentiellement de stérilisation, au gaz ou au pétrole, compte-tenu de fréquentes coupures d'électricité ;
- d'urgence du sang conservé, du sérum antitétanique, du sérum antigangréneux, des produits anesthésiques. Villers-sur-Marne qui hospitalise 1 200 blessés à des difficultés pour assurer leur évacuation. L'aide-major général demande leur prise en charge par la régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier) et propose Coulommiers comme point d'embarquement voie ferrée. Toutefois, à cette heure, Coulommiers semble déjà être en rupture de circuit d'évacuation.
VIIe armée -
La direction du service de santé de la VIIe armée s'installe à Jouy-sur-Thelle (8 kms, sud d’Auneuil, près de Beauvais). Les formations sanitaires doivent rejoindre - période de transition avant l'encerclement du groupe d'armées n°1.
Mouvement des formations sanitaires de la VIIe armée prévu pour le 19 mai, à 04H00. Toutefois la VIIe armée laissera à la disposition du groupement Falgade (16e corps d'armée), en sus de son groupement d'ambulances de corps d'armée n°16, les formations sanitaires suivantes :
- hôpital d'évacuation primaire n°16, finalement remplacé par l'hôpital d'évacuation primaire n°14 ;
- ambulance chirurgicale légère n°267 (médecin-capitaine Chavannaz) ;
- ambulance médicale n°77 ;
- section d'hygiène lavage désinfection n°174 ;
- compagnie sanitaire automobile n°975 (capitaine Muller).
Le 19 mai, les formations sanitaires de la VIIe armée sont regroupées.
Direction du service de santé de la 2e région militaire (Amiens) - L'aide-major général demande que toutes les dispositions soient prises pour que le personnel sanitaire qui va être replié sur Rouen, soit isolé de la population civile ou militaire de la localité, jusqu'à complète reprise en main. Le médecin-général Pelloquin fait tout le nécessaire et après 24 heures de repos et de réconfort, le personnel exécute correctement les ordres qui lui sont donnés. La 7e direction informe l'aide-major général qu'elle fait diriger de Berck sur Lisieux-Caen des moyens sanitaires belges très importants, tant au point de vue du personnel que du matériel. Leur cantonnement est prévu entre Le Neubourg et Bernay. Le matériel excédentaire sera dirigé sur la station-magasin de Saint-Cyr.
Centre hospitalier d’Amiens - L'hôtel-dieu (hôpital chirurgical de 300 lits) est rendu inutilisable. Il sera incendié dans la nuit et le nouvel hôpital doit être évacué par ses blessés militaires. Il ne reste plus qu'un seul hôpital chirurgical en état de fonctionner: l'hôpital complémentaire de régulatrice n°1 situé à l'école d'institutrices du boulevard de Chateaudun (équipe chirurgicale du médecin-lieutenant Guernez de Lille) - afflux de blessés civils. Le dépôt de matériels sanitaires (DMR) et la pharmacie régionale de la 2e région militaire, atteints par les bombes sont incendiés dans la nuit. L'ordre de repli sur Le Mans émanant de l'aide-major général ne peut être exécuté. Dans la nuit du 19 au 20 mai, le directeur du service de santé de la 2e région militaire ordonne les mouvements de repli sur Beauvais pour toutes les formations sanitaires territoriales inemployées: hôtel-dieu, hôpitaux complémentaires "du Grand séminaire", de "Saint-martin", du "Paraclet", etc... Une section de la compagnie sanitaire automobile n°972 procède à l'évacuation de l'hôpital complémentaire "Chateaudun" sur Beauvais.
Centre hospitalier de Bruges - (prêtes à faire mouvement ou à être chargées sur voie ferrée) :
- ambulance chirurgicale lourde n°416 ;
- ambulance chirurgicale légère n°237 ;
- ambulances médicales n°37 et 89 ;
- groupe chirurgical mobile n°17 ;
- hôpital complémentaire d'armée n°317 ;
- laboratoire d'armée n°337.

Centre hospitalier de Calais - Bombardement matinal de la gare centrale de Calais. Un train sanitaire est touché et un wagon complètement démoli.
Centre hospitalier d’Helfaut - (prêtes à faire mouvement):
- ambulance chirurgicale légère n°257;
- ambulance médicale n°47;
- groupe chirurgical mobile n°18.
Centre hospitalier d’Hesdin - (prêt à être chargé)
- hôpital complémentaire d'armée n°327.
Centre hospitalier de Roulers - (sur roues, prêtes à faire mouvement):
- ambulances chirurgicales lourdes n°407 et 412;
- ambulance médicale n°57;
- sections d'hygiène lavage désinfection n°137, 147, 180;
- laboratoire d'armée "Z" n°347.
Centre hospitalier de Saint-Riquier - Le médecin-chef du secteur hospitalier de la Somme rend compte du repli de l'hôpital complémentaire de Saint-Riquier (550 lits de chirurgie) sur Abbeville ; n'a pas laissé de blessés derrière lui. Les évacuations sont assurées par la compagnie sanitaire automobile n°967.
Centre hospitalier de Wormouth - (en voie de repli)
- ambulance médicale n°67;
- section d'hygiène lavage désinfection n°157.
Centre hospitalier de Zuydcoote - (devant être relevé par des formations sanitaires laissées au 16e corps d'armée) :
- ambulance chirurgicale légère n°247 ;
- groupe chirurgical mobile n°19 ;
- hôpital complémentaire d'armée n°307.
VIIIe armée
Centre hospitalier de Remiremont - étude de déploiement de l'HoE1 n°8, renforcé par l'ambulance chirurgicale lourde n°414 (médecin-commandant Petit-Dutaillis) et une section d'hygiène lavage désinfection.
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
Un grand nombre de malades et blessés sont évacués des hôpitaux de Harstad vers l'Angleterre. Après passage sur le vapeur côtier "Salten" faisant fonction de navire-hôpital ils sont transbordés sur le grand navire-hôpital anglais "Atlantis".
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
HoE2 n°2 (Bar-le-Duc) - Le renforcement de l'HoE2 n°2 est réalisé par l'envoi d'urgence :
- de quatre équipes chirurgicales, prélevées sur l'HoE2 n°6 de Beauvais (ou des formations sanitaires repliées à Beauvais);
- des groupes chirurgicaux mobiles n°31 et 32, provenant de la IVe armée.
L'HoE1 n°2 de Rethel, formation sanitaire organique de la IXe armée signale sa présence à Bar-le-Duc. Deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°972 font mouvement sur Stainville. Cinq véhicules sanitaires restent à Bar-le-Duc pour procéder aux évacuations de l'hospice civil de Combles et de l'annexe de Tannois.
HoE2 n°6 (Beauvais) - L'aide-major général donne l'ordre préparatoire de mouvement sur Lisieux. L'échelon précurseur se compose des ambulances chirurgicales lourdes n°401?, n°428 (Beauvais), n°424 (Grandvilliers), des groupes chirurgicaux mobiles n°13 et 14. A 11h 00, l'aide-major général confirme le choix de Lisieux avec débordement sur Trouville-Deauville, préféré à Caen, site suggéré par la 7e direction. Un train sera mis à la disposition de l'HoE2 pour l'enlèvement du personnel et du matériel technique. A 12h 30, l'aide-major général informe l'HoE2 que son déplacement aura lieu le 21 mai en matinée. L'état-major général (4e bureau) est informé qu'à compter du 21 mai à midi, l'HoE2 n°6 de Beauvais fonctionnera comme HoE1 et le centre hospitalier de Lisieux comme HoE2. Pour assurer la continuité du service chirurgical : deux groupes chirurgicaux mobiles et deux équipes chirurgicales mobiles sont maintenues sur place. Par ailleurs, l'ambulance médicale n°93 (médecin-capitaine Calvet) à Berly-sur-Noye est affectée à Beauvais.
HoE2 n°7 (Compiègne) - L'aide-major général donne l'ordre préparatoire de mouvement sur Evreux. L'échelon précurseur se compose des ambulances chirurgicales lourdes n°419 et 423, des groupes chirurgicaux mobiles n°2, 37 et 38. L'HoE2 recevra pour ses évacuations, l'aide des compagnies sanitaires automobiles n°968 et 982. A 12h 30, l'HoE2 rend compte de bombardements incessants, de coupures de voies ferrées et signale que l'évacuation par train de l'HoE2 n°7 paraît impossible au départ de Compiègne. Il demande l'organisation d'un point d'embarquement voie ferrée à La Verberie (10 kms sud-ouest de Compiègne) sur une voie secondaire. A 15h 15, l'aide-major général informe l'état-major général qu'à partir du 21 mai à 12h 00, l'HoE2 n°7 (Compiègne) fonctionnera comme HoE1 et le centre hospitalier d’Evreux comme HoE2. Pour assurer la continuité du service, deux groupes chirurgicaux mobiles et deux équipes chirurgicales mobiles sont laissées sur place.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
VIe armée - arrivée dans la région de Broyes-Allemant (nord de Soissons) de la compagnie sanitaire automobile n°977 (capitaine Battu).
VIIe armée - A 14h 45, les compagnies sanitaires automobiles n°968 et 982 sont dirigées sur Compiègne. Toutefois, la compagnie sanitaire automobile n°982 travaillant déjà au profit de la VIe armée à ses sections sanitaires automobiles distribuées entre Montmirail (1 SSA), le 17e corps d'armée (1 SSA) et le 23e corps d'armée (1 SSA). A 16h 30, la compagnie sanitaire automobile n°961 de Beauvais est dirigée sur le centre hospitalier d’Epernay (secteur de la VIe armée). L'aide-major général donne l'ordre à l'HoE2 n°6 de Beauvais de replier rapidement la section sanitaire automobile de l'"American Field" sur le centre hospitalier de Cempuis, en attendant son transfert à l'HoE2 de Lisieux.
Compagnie sanitaire automobile n°963 - les 3e et 4e sections de cette compagnie sont mises à la disposition de la place de Troyes (médecin-lieutenant-colonel Bourgeon). Ces sections cantonnent à l'hôpital "Beurnonville" de Troyes.
[Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe, VIIe armées et HoE2]
Voie fluviale
La direction du service de santé de la 6e région militaire de Châlons-sur-Marne signale que Vitry-le-François a été bombardé et qu'il serait nécessaire de replier le train de péniches sanitaires qui s'y trouve, sur la régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier). Sur dix péniches, seules deux sont munies de moteurs. Ce train de péniches sanitaires dépendait du directeur des voies navigables au GQG (lieutenant-colonel Huet).
Voie maritime
Le directeur du service de santé de la Ière armée suggère "l'envoi de bateaux-hôpitaux, soit à Boulogne de préférence, soit à Calais, pour pallier à la carence possible des moyens d'hospitalisation et de la voie ferrée". A 21h 45, l'aide-major général demande à l'Amirauté française la possibilité de faire évacuer, de Boulogne, les blessés du Touquet-Paris-Plage par un navire-hôpital. A 22h 00, l'Amirauté précise qu'elle n'utilisera pas de navire-hôpital, mais des "petits bateaux".
[Manoeuvre sanitaire, CEFS]
Voie ferrée
RC n°1 (Amiens) - A 02h 00, la régulatrice demande des instructions pour l'évacuation de 140 blessés et malades de l'hôpital complémentaire de régulatrice n°1, en raison de l'occupation imminente d’Amiens.
Ière armée :
- Un train sanitaire (300 évacués) d’Arras sur ?
- Un train sanitaire (300 évacués) de Douai sur ?
- le train sanitaire n°219, d’Arras pour l'Intérieur. Fait prisonnier le 20 mai, à Petit-Hauvin avec à bord 300 blessés civils du bombardement de la gare d’Arras.
- le train sanitaire n°361, d’Arras vers Le Touquet-Paris-Plage.
RC n°2 (ex-Laon) -
- le train sanitaire n°101, en désinfection à Bordeaux.
- le train sanitaire n°307 (médecin-capitaine Coupu), de Villiers (93 évacués) sur Le Mans (20 mai).
RC n°3 (Saint-Dizier) - assure les évacuations de la VIe armée. Bombardement de la gare et des réserves sanitaires de la régulatrice de communications n°3, par bombes incendiaires (40 morts et 180 blessés). Les chirurgiens opèrent sans interruption durant 24 heures, puis évacuation sur l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc. A 13h 25, bombardement de la gare de Château-Thierry. Le train sanitaire n°330 est en gare, à vide. La section de révision sanitaire de Coulommiers se trouve à 22h 15, en raison d'une coupure de la voie ferrée, en dehors du circuit d'évacuation; elle propose son transfert sur Brie-Comte-Robert.
- le train sanitaire n°109, d’Epernay à Pau et Tarbes (22 mai), via Bordeaux.
RC n°4 (Vesoul) -
- le train sanitaire n°503 (325 évacués), d’Autun sur la 13e région militaire (Clermont-Ferrand).
- le train sanitaire n°520 (232 évacués) de Dijon sur Nîmes (20 mai).
RC n°5 (Troyes) -
- le train sanitaire n°164, de Commercy (330 évacués) sur Cahors (21 mai).
RC n°6 (Venissieux) -
- le train sanitaire n°568 (médecin-lieutenant Wimphen) est à Limonest.
- Deux autorails sanitaires jumelés (61 assis et 24 couchés) de Cannes sur Marseille.
RC n°7 (Creil) - rend compte à 10h 15 que la 4e région militaire du Mans ne dispose plus que de 1 200 lits. La RC n°7 demande et reçoit l'accord de l'aide-major général pour assurer la dérivation des évacuations sur la 3e région militaire de Rouen. A 20h 35, l'HoE2 n°6 de Beauvais rend compte qu'il ne peut entrer en communication avec la régulatrice de communications n°7 et demande un train sanitaire. Accord de l'aide-major général.
- le train sanitaire n°102, du 19 au 23 mai, de Sainte-Menehould (291 évacués) à Poitiers.
- le train sanitaire n°309, d’Arras (271 évacués) sur Caen (22 mai).
[Manoeuvre sanitaire, Ière, VIe, VIIe armées et HoE2]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
Pharmacie régionale de Lille - est repliée, par ordre de la 7e direction, sur Le Touquet. La direction du service de santé de la Ière armée demande au groupe d'armées n°1 l'envoi "de pansements si possible, et de sérums".
Station-magasin de SENS - signale avoir reçu un lot d'abris de Marseille.
Station-magasin de Vierzon - L'aide-major général demande de hâter l'envoi de médicaments récupérés de la station-magasin d’Avord sur Vierzon.
Réserve de matériels de Vitry-le-François - A 12h 50, la réserve fonctionne normalement mais demande son recomplètement en sérum antigangréneux. A 15h 15, l'aide-major général demande à la pharmacie centrale de l'armée de Malakoff, d'envoyer d'urgence sur Vitry : 8 000 ampoules de sérum antigangréneux. A 17h 10, Vitry rend compte qu'elle a reçu plusieurs bombes incendiaires.
Régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier) - A 19h 00, rend compte de la destruction complète des services de matériels et de médicaments de la régulatrice de communications n°3, survenu à la suite du bombardement de 18h 00 (Un mort et 8 blessés).
RC n°7 (Creil) - autorise la VIIe armée à s'approvisionner à la réserve avancée de matériels sanitaires de Chauny. A 11h 25, l'aide-major général donne l'ordre au gestionnaire de la réserve de Chauny de se replier sur Creil "compte tenu que la localité est mise en état de défense par l'infanterie."
Centre thérapeutique "Z" (Boursault) - repli du centre de Boursault dans un château à Gurcy-le-Châtel (20 kms sud-ouest de Provins). Parallèlement, la 7e direction envisage le repli de l'institut Pasteur de Garches.
[Manoeuvre sanitaire, VIIe armée]
HOPITAUX MILITAIRES 1939-1940 - 3e REGION MILITAIRE (ROUEN)
Service de santé de la 3e région militaire (Rouen)
Départements : Eure, Seine-Inférieure, Calvados, Manche.
Directeur du service de santé : Médecin général Joseph PELOQUIN (1878-1966).
Capacité hospitalière de la 3e région militaire (au 10 mai 1940) : 21 547 lits.
Secteur Hospitalier de la Seine-Inférieure
AUMALE – Hôpital.
DIEPPE – Hôpital complémentaire Ecole Maternelle Blainville (14.05.1940 / 22.05.1940), Hôpital complémentaire Janval (13.05.1940 / 22.05.1940).
FECAMP – Hôpital complémentaire Collège de jeunes filles (19.09.1939 / 05.06.1940).
FORGE-LES-EAUX - Hôpital (06.1940).
LE HAVRE – Hôpital complémentaire Groupe scolaire Aplement (12.05.1940 / 22.05.1940), Hôpital mixte (durée de la Guerre).
MONT-SAINT-AIGNAN – Hôpital complémentaire Maison familiale (30.10.1939 / 10.01.1946).
ROUEN – Hôpital complémentaire Clinique Tombareau et EPS de garçons (11.05.1940 / 04.06.1940).
SAINT-VALERY-EN-CAUX – Hôpital (12.06.1940 / 18.06.1940).
YVETOT – Hôpital complémentaire Ecole d'agriculture (02.02.1940 / 22.05.1940).
Secteur Hospitalier de l’Eure
BERNAY - Hôpital mixte (02.01.1940 / 28.12.1945), Hôpital complémentaire du Grand séminaire (01.05.1940 / 31.05.1940)
ECOUIS – Hôpital complémentaire Préventorium
EVREUX - Hôpital mixte (01.03.1940 / 31.12.1945), Hôpital complémentaire Lycée de garçons (16.09.1939 / 06.06.1940), Hôpital complémentaire Ecole normale d'instituteurs (20.05.1940 / 31.05.1940), Hôpital complémentaire Grand Séminaire (1.03.1940 / 31.05.1940)
GAILLON – Hôpital.
LE NEUBOURG – Hôpital complémentaire Ecole d'agriculture (25.09.1939 / 01.06.1940).
REUILLY – Hôpital auxiliaire Maison des Diaconesses (20.05.1940 / 11.06.1940).
VERNEUIL-SUR-AVRE – Hôpital complémentaire des Roches (10.1939 / 06.1940).
VERNON - Hôpital mixte-Hospice (12.01.1940 / 30.03.1945).
Secteur Hospitalier du Calvados
ASNELLES-SUR-MER – Hôpital complémentaire Préventorium (01.021940 / 15.06.1940)
BAYEUX - Hôpital mixte (1940 /1945)
BLONVILLE-SUR-MER – Hôpital complémentaire (20.05.1940 / 10.06.1940)
CAEN - Hôpital mixte et civil (durée de la Guerre), Hôpital complémentaire Ecole normale d'instituteurs (1939 /1940), Hôpital complémentaire Caserne Lefèvre (23.09.1939 / 13.06.1940), Hôpital complémentaire Saint-Joseph (20.09.1939 / 15.06.1940), Hôpital complémentaire de Douvres-la-Délivrande (26.10.1939 / 10.06.1940), Hôpital complémentaire Lycée Malherbes (27.11.1939 / 15.06.1940), Hôpital complémentaire La Maladrerie (11.12.1939 / 12.06.1940).

DEAUVILLE – Hôpital complémentaire Royal et Casino (21.09.1939 / 06.1940), Hôpital complémentaire Normandy-Hôtel (18.09.1939 / 01.06.1940), Hôpital complémentaire Nouveau Golf.
FALAISE - Hôpital mixte (durée de la Guerre), Hôpital complémentaire EPS de filles (24.05.1940 / 15.06.1940).

HONFLEUR - Hôpital civil (durée de la Guerre).
HOULGATE – Hôpital complémentaire Imbert (20.05.1940 / 10.06.1940).
LISIEUX - Hospice civil, Hôpital complémentaire Hôtel de l’Espérance (16.09.1939 / 13.06.1940), Hôpital complémentaire Ermitage Sainte-Thérèse (16.09.1939 / 01.06.1940), Hôpital complémentaire Collège de garçons (1205.1940 / 03.06.1940), Hôpital complémentaire Lycée Jules Ferry/Michelet (12.05.1940 / 30.05.1940), Hôpital complémentaire Le Refuge.
TROUVILLE-SUR-MER – Hôpital complémentaire Les Roches Noires (13.09.1939 / 07.06.1940), Hôpital complémentaire Trouville Palace (11.09.1939 / 29.05.1940).
VIRE – Hôpital complémentaire EPS (07.06.1940 / 15.06.1940).
Secteur Hospitalier de la Manche
AGNEAUX – Hôpital complémentaire (16.10.1939 / 16.06.1940).
AVRANCHES - Hôpital mixte (07.09.1939 / 08.10.1942), Hôpital complémentaire Saint Joseph (16.09.1939 / 12.06.1940), Hôpital complémentaire Notre-Dame (12.06.1940 / 15.06.1940)
COUTANCES – Hôpital complémentaire du Grand Séminaire (16.09.1939 / 15.06.1940), Hôpital complémentaire du Sacré Coeur (05.1940 / 06.1940).
PONTORSON - Hôpital mixte (02.09.1939 / 31.12.1940).
SAINT-LO - Hôpital mixte (25.01.1939 / 31.12.1942), Hôpital complémentaire Bellevue (24.11.1939 / 15.06.1940), Hôpital complémentaire Bon Sauveur (13.05.1940 / 15.06.1940), Hôpital complémentaire Collège municipal (28.09.1939 / 07.06.1940).
SAINT-PIERRE-L'EGLISE – Hôpital complémentaire Notre-Dame (01.02.1940 /16.06.1940).
Journal de guerre du service de santé - samedi 18 mai 1940
Samedi 18 mai 1940
Les Allemands achèvent l'évacuation des Pays-Bas ; seule la Flandre néerlandaise leur échappe encore. Ils entrent dans Anvers, attaquent la boucle de l'Escaut, ainsi que Cambrai dans la zone de la IXe armée. Au nord, ils passent la Sambre et arrivent à Valenciennes. Plus au sud, Saint-Quentin et Péronne sont pris.
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée -
L'armée belge, l'armée britannique et la Ière armée se replient au cours de la nuit du 17 au 18 mai sur la ligne générale: Escaut, Alost, Maubeuge. La droite de la Ière armée est malmenée.
La direction du service de santé de la Ière armée quitte Valenciennes pour Douai (Ecole normale de garçons). Arrivée à 03h 00, puis installation de la direction à Coincy, sans liaison téléphonique. L'hôpital d'évacuation primaire n°20 mis à la disposition de la Ière armée, dans le cadre de la manoeuvre "Dyle", attend toujours le 19 mai, des directives pour son déploiement.
Centre hospitalier d’Abbeville - une section de la compagnie sanitaire automobile n°967 quitte Saint-Riquier pour Abbeville (hôpital complémentaire "Collège de filles"). Le 20 mai, à 05h 00, violent bombardement d’Abbeville et évacuation des blessés sur l'hôtel-Dieu, puis poursuite de l'évacuation sur Beauvais via Aumale où l'hôpital est en pleine évacuation. Arrivé à Beauvais, le 21 mai, le détachement est aussitôt dirigé sur l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris : une odyssée de plus de 180 kilomètres...
Centre hospitalier d’Amiens - Une section de la compagnie sanitaire automobile n°972 est en service à la disposition des formations hospitalières de la ville.
Centre hospitalier de Douai - Visite du centre hospitalier par le médecin-général Mahaut, directeur du service de santé de la Ière armée, en vue de l'installation d'un l'hôpital d'évacuation primaire, et des ambulances chirurgicales lourdes n°411 et n°422 au lycée de garçons de la ville.
Centre hospitalier de Dunkerque - Dans la nuit du 18 au 19 mai, bombardement de la ville. L'hôpital militaire se révèle vite insuffisant ; d'autres blessés sont dirigés sur Rosendael.
Centre hospitalier de Cambrai - le centre hospitalier est abandonné par toutes les formations sanitaires tant régionales que de l’armée en campagne.
Centre hospitalier du Quesnoy - la section d'hygiène lavage désinfection n°131 est prisonnière au Quesnoy.

Centre hospitalier de Valenciennes - (21h 00) le médecin-chef du centre hospitalier rend compte que les trains sanitaires ne montent plus à Marly. Le point d'embarquement voie ferrée est ramené à Beuvry-les-Orchies, sur lequel est poussé un train sanitaire. L'évacuation de l'hospice général de Valenciennes (ambulance chirurgicale légère n°261), qui est en flammes, se fait dans le courant de la nuit. Le centre hospitalier signale la clinique des mines d’Anzin (Saint-Waast-le-Haut) admirablement outillée, abandonnée de son personnel. Evacuation par la voie ferrée des 700 enfants et vieillards de l'hôpital général. Ce train sanitaire improvisé "qui ne réussira jamais à franchir la Somme, échouera finalement près de la côte de la Manche, à Bourbourg, dans des conditions d'inconfort et de famine que l'on devine (plusieurs décédés)." Le repli des formations sanitaires sur Beuvry est ordonné : ambulance chirurgicale légère n°261, la section d'hygiène lavage désinfection n°151. Le nouveau point d'embarquement voie ferrée est installé dans une faïencerie, au moulin de Beuvry (20 kms de Valenciennes). Les blessés de première urgence sont transportés sur l'hôpital mixte de Douai.
IIe armée
HoE1 n°5 (Ancemont) - 370 blessés et 100 malades hospitalisés. Nombre total des évacuations au 18 mai : 1 272. Les équipes chirurgicales commencent à manifester des signes de fatigue. La IIe armée demande au GQG un renfort de quatre équipes chirurgicales.
HoE1 n°10 (Vertevoyes) - fonctionne comme hôpital d’évacuation primaire : 714 entrées.
Centre hospitalier de Sainte-Menehould - repli sur Abainville. Un poste chirurgical avancé est maintenu.
Centre hospitalier de Verdun - demande l'autorisation de repli (13h 30) pour les formations hospitalières territoriales de Verdun. Repli sur Abainville (hôpital complémentaire "Anthouard" et à l’hôpital mixte). Une équipe chirurgicale est maintenue sur place pour fonctionner comme poste chirurgical avancé.
IIIe armée
L'ambulance chirurgicale légère n°283 (médecin-capitaine Redon) déployée au château de Logne est mise en surnombre à la disposition du 6e corps d'armée.
HoE1 n°15 (Labry) - L'aide-major général informe que l'HoE1 n°15 a été évacué sur Thiaucourt. L'ambulance chirurgicale lourde n°427 qui s'est substituée à l'HoE1 n°15, rend compte que 427 lits pour "gros blessés" et 300 lits de "petits blessés" sont rendus disponibles.
Centre hospitalier de Commercy - L'ambulance chirurgicale lourde n°421 (médecin-lieutenant-colonel Beaudet) détache une équipe chirurgicale à l'hôpital mixte de Commercy.
VIe armée
Centre hospitalier d’Epernay - Pour assurer la continuité du service chirurgical, le centre hospitalier demande un groupe chirurgical mobile pour Epernay et cela en raison du repli des moyens chirurgicaux de l'hôpital d'évacuation secondaire n°4 sur Troyes. A 13h 00, l'aide-major général met en mouvement les équipes chirurgicales mobiles n°29 et 37. La direction du service de santé de la 6e région militaire de Châlons-sur-Marne signale à 12h 00 le passage à Epernay des ambulances légères (GACA) du 23e corps d'armée "en bon état". Utilisation de ces éléments disparates à Epernay transformé en poste chirurgical avancé (PCA).
Centre hospitalier de Liesse (ex-HoE1 n°4) - les blessés de Liesse sont évacués en totalité sous la direction du médecin-lieutenant Veysset.
Centre hospitalier de Montmirail - Envoi d'une demi-section de la compagnie sanitaire automobile n°556 de Corfelix à Montmirail. Le centre hospitalier de Montmirail, avec l'appoint de l'ambulance chirurgicale lourde n°406 venant de Pommard aura un rôle mixte de groupement d'ambulances de corps d'armée et d'hôpital d'évacuation primaire. Arrivée à Corfelix (17 kms sud-est de Montmirail) de l'ambulance médicale n°46, Chassagne-Montrachet et de l'ambulance chirurgicale légère n°256 (médecin-capitaine Bertrand) à Puligny-Montrachet. Envoi du groupe chirurgical mobile n°4 à Montmirail.
Complexe hospitalier militaire de Paris - La 7e direction du ministère de la Guerre informe l'aide-major général, qu'il pourra disposer de 5 à 600 lits chirurgicaux dans la région parisienne. A l'annonce par l'aide-major général de l'envoi de quatre trains sanitaires "rouges" sur le complexe hospitalier parisien, la 7e Direction "attire l'attention sur la difficulté de recevoir à Paris, 1 200 blessés non opérés".
VIIe armée - L'ensemble des formations sanitaires de la VIIe armée doit être regroupé.
Centre hospitalier de Gand - A 11h 00, enlèvement de l'ambulance chirurgicale légère n°257 et de l'ambulance médicale n°47 de Gand-Zwijnaarde dirigées sur Helfaut. Le repli s'effectue dans de bonnes conditions.
Centre hospitalier de Roulers - regroupement des formations sanitaires de la VIIe armée. Les ambulances chirurgicales lourdes n°407 et n°412, l'ambulance médicale n°57, les sections d'hygiène, lavage, désinfection n°137, n°147 et n°180 doivent sans préavis être prêtes à être enlevées par voies ferrée et routière. Le repli se fait dans l’axe Beauvais via Abbeville. Le mouvement des formations sanitaires commencera le 19 mai à 04h 00.
IXe armée
HoE1 n°3 (Marcoing) - fait savoir qu'il n'a pu avoir le train sanitaire demandé. On lui expédie la compagnie sanitaire automobile n°980 qui procède à l'évacuation de 400 (ou 550) blessés sur Le Touquet-Paris-Plage. Par ailleurs, le même jour, l'aide-major général prescrit à la compagnie sanitaire automobile n° 961 de "pousser" ces mêmes blessés sur le centre hospitalier de Cempuis (VIIe armée). Visite à Marcoing du directeur du service de santé de la Ière armée. Le centre hospitalier est "très éprouvé par le bombardement, mais il a tenu : il y reste 25 intransportables". Ordre écrit est donné par le médecin général Mahaut de continuer à travailler « quoiqu'il arrive ». Mention est bien faite de n'avoir à recevoir aucun contre ordre n'émanant pas du directeur lui-même.
Centre hospitalier du Cateau - Le groupe chirurgical mobile n°13 se replie sur Beauvais (HoE2 n°6). Il devra dès le 19 mai, rejoindre Tri-le-Château.
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
Le centre de convalescents de Krasfjord commence à fonctionner. Après consultation des Britanniques, le médecin-commandant Migayron demande l'envoi immédiat de l'ambulance chirurgicale légère n°271, de l'ambulance médicale n°90 (médecin-capitaine Henri), des réserves de matériels, de médicaments et de personnels sanitaires. Il insiste également sur l'envoi du médecin-commandant Toureng et du personnel de la direction.
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
HoE2 n°2 (Bar-le-Duc) -
signale qu'il fonctionne normalement et qu'il dispose de 1 000 lits. Le personnel replié des armées sera dirigé vers la 8e région militaire (Dijon), à l'exception de l'ambulance médicale n°94 qui restera à Bar-le-Duc. Deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°972 assurent le service de l'HoE2 n°2.
HoE2 n°4 (Epernay) -
rend compte qu'il est arrivé à Troyes, avec tout son personnel et la plus grande partie de son matériel, à l'exception de deux groupes de buanderie-séchoir "laissées sur place, temporairement".
HoE2 n°6 (Beauvais) -
L'HoE2 n°6 est relativement encombré le matin, mais la situation redevient normale en fin d'après-midi. L'aide-major général demande de ne plus envoyer de blessés non opérés sur Paris. A 11h 20, il reste quinze blessés à opérer. Le centre hospitalier disposera le soir de 1 500 lits chirurgicaux et même de 1 900 lits, si l'on peut évacuer 400 malades - ordre est donné par l'aide-major général d'évacuer ces blessés déjà traités, par voie routière sur Paris. - Le personnel des formations sanitaires repliées sera dirigé sur la 3e région militaire (Rouen), à l'exception du personnel des ambulances chirurgicales légères et lourdes.
A 14H25, le médecin-commandant Rolling (chargé de mission) informe l'aide-major général de la présence à Beauvais de nombreux fuyards, cause de désordre et de panique, qu'il voudrait regrouper et reprendre en main rapidement (163 médecins, 57 pharmaciens, 15 dentistes, 96 officiers d'administration, 104 infirmières et 900 infirmiers). Regroupement des formations sanitaires dans les localités avoisinantes de Beauvais. Il est important de signaler les défaitistes à la gendarmerie ; d'informer immédiatement le personnel sanitaire que tout officier ou soldat quittant le cantonnement sera considèré comme déserteur. L'aide-major général informe la 7e Direction des mesures prises et demande une ventilation immédiate pour éviter toute panique. A 15h 55, l'aide-major général prévient la direction du service de santé de la 2e région militaire d’Amiens, qu'un grand nombre de médecins repliés de la 2e région sont à Beauvais, où leur attitude risque d'avoir des conséquences graves. Pour accélèrer les évacuations sanitaires, l'aide-major général demande leur situation aux 3e (Rouen), 4e (Le Mans) et 9e région militaires (Tours).
L'HoE2 n°6 assurera le décongestionnement de sa formation :
- en procédant à des évacuations massives sur la région parisienne ;
- par évacuation de trains rouges ;
- à partir de 12h 00, par évacuation sur le centre hospitalier de Cempuis, pour les blessés non opérés, avec un maximum de 300 par 24 heures. L'HoE2 n°6 utilisera, pour toutes ces évacuations par voie routière, ses moyens organiques, les véhicules repliés sur Beauvais et deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°984.
A 22h 30, l'aide-major général demande le cubage du matériel, en vue d'un repli éventuel sur Bagnoles-de-l’Orne.
HoE2 n°7 (Compiègne) -
Le médecin-général inspecteur Plisson, inspecteur général, en mission auprès de l'HoE2, signale que cet hôpital ne reçoit plus de train sanitaire depuis le 17 mai à 20h 00. Le travail chirurgical est terminé. Deux trains sanitaires partiront à 12h 40 et 16h 00, laissant 600 lits disponibles à partir de 18h 00. Les deux hôpitaux auxiliaires travaillent, mais l'hôpital auxiliaire de "Bethléem" s'est évacué spontanément ; trois équipes chirurgicales sont dirigées sur cette formation. Les blessés proviennent jusqu'ici de Laon, Rethel et Soissons. Environ 500 opérations par jour. Blessures de toutes catégories. Quelques cas de gangrène gazeuse. L'HoE2 étant encombré d'éclopés on crée un centre pour les recevoir. "Excellente impression dans l'ensemble". Il serait opportun de faire évacuer 200 blessés civils par train sanitaire.
Le personnel des formations sanitaires repliées doit être dirigé sur la 3e région militaire (Rouen) à l'exclusion de celui des ambulances chirugicales légères et lourdes, à utiliser sur place.
L'HoE2 assurera son décongestionnement :
- par évacuations massives sur les hôpitaux parisiens. La répartition étant assurée par un poste situé à 4 kms au nord de Saint-Denis, à la bifurcation des routes nationales n°1 et 16. Les hôpitaux "Lakanal" de Sceaux et "Foch" de Pontoise sont réservés aux trains sanitaires de blessés à opérer.

- par l'utilisation de toute marche possible par voie ferrée sur les zones d'hospitalisation affectées (4e région militaire (Le Mans) et 10e région militaire (Rennes).
- éventuellement pour les blessés à opérer, constituer les trains sanitaires rouges et évacuer sur les centres hospitaliers destinés à les recevoir. L'HoE2 n°7 pourra disposer pour ses évacuations routières de deux sections sanitaires d'autocars de la compagnie sanitaire automobile n°966, éventuellement des compagnies sanitaires automobiles n°968 et 982 et tous les véhicules sanitaires repliées.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
L'aide-major général demande :
- à la régulatrice générale du Train (RGT, colonel Collot), l'envoi d'urgence d'officiers du Train à Beauvais et Compiègne, pour regrouper les compagnies sanitaires automobiles repliées.
- à 09h 35, de porter la compagnie sanitaire automobile n°982 d’Epernay à Compiègne. En fait, cette compagnie sera conservée par la IVe armée.
- à la direction des mouvements et transports routiers (DMTR, colonel Guyot) de diriger d'urgence sur l'HoE2 n°4 de Troyes, deux sections d'autocars sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n° 963 (capitaine Aubertin) de Creil.
Départ de deux sections de la compagnie sanitaire automobile n° 968, de Vitry-le-François pour Compiègne (19 mai).
[Manoeuvre sanitaire, Ière, VIe armées et HoE2]
Voie ferrée
L'aide-major général signale à l'état-major général (4e bureau) les difficultés rencontrées pour les évacuations sanitaires de Beauvais et Compiègne, en raison du petit nombre de marches de trains sanitaires dont disposent ces HoE2 ; il demande que quatre marches supplémentaires par 24 heures soient accordées : deux à Beauvais et deux à Compiègne.
RC n°1 (Amiens) -
- le train sanitaire n°210 est abandonné.
- le train sanitaire n°361, quitte Deinze et va à Arras.
[Evacuations sanitaires, voie ferrée, RC 7]
RC n°3 (Saint-Dizier) -
- signale que le train sanitaire n°160, chargé à Reims avec des civils à destination d’Evreux-Caen a été dirigé sur Rouen.
- le train sanitaire n°105, d’Ancemont sur Bordeaux, puis Biarritz (21 mai).
- le train sanitaire n°111 (médecin-lieutenant Mathivat), de Sainte-Menehould (312 évacués) sur Bordeaux (21 mai).
- le train sanitaire n°113, de Bar-le-Duc (293 évacués) sur La Rochelle, via Bordeaux (20 mai).
- le train sanitaire n°319 (médecin-lieutenant Ballaire), d’Epernay (316 évacués) à Bordeaux (20 mai).
- le train sanitaire n°565, de Reims (130 évacués) et Epernay (74 évacués) sur Bordeaux (20 mai).
RC n°4 (Vesoul)
- le train sanitaire n°528 (médecin-lieutenant Cameda d’Almeida), de Dole (297 évacués) sur Nîmes.
- le train sanitaire n°561, de Sarrebourg-Lorquin (334 évacués) sur l'HoE2 n°3 de Sathonay.
RC n°6 (Venissieux) -
- Deux autorails sanitaires jumelés (59 assis et 10 couchés) de Chambéry sur Lyon.
- Deux autorails sanitaires (60 assis et 24 couchés) de Cannes sur Marseille.
- le train sanitaire n°422 (médecin-lieutenant Vérité), de Lourdes sur Blois (19 mai).
RC n°7 (Creil) -
Hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°7 (Creil) - Bombardement de la gare de Longeuil-Sainte-Marie (10 kms de Compiègne). Les évacuations sanitaires sur l'HoE2 n°7 de Compiègne, gênées, sont dirigées sur l'hôpital civil de Compiègne et sur Pont-Maxence.
- signale les grosses difficultés d'acheminement des trains sanitaires, la nécessité d'effectuer des détours considérables. Un train sanitaire a été pris au Cateau ; un autre est bloqué à Cambrai (probablement le TS n°210?). On a pu cependant évacuer : le 16 mai, 2 200 blessés ; le 18 mai, 1 800 ; toutefois la régulatrice de communications n°7 rencontre de grandes difficultés, "car le triage entre blessés opérés ou non opérés n'est pas fait la plupart du temps".
Ière armée :
- Un train sanitaire (300 évacués) de Beuvry-les-Orchies, point d'embarquement voie ferrée (25 kms, nord-ouest de Valenciennes) sur une destination inconnue.
- le train sanitaire n°106 (médecin-lieutenant Atger), d’Epernay (306 évacués) sur Tours (20 mai).
[Manoeuvre sanitaire, Ière et IXe armées, HoE2]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
Dépôt régional de matériels (Lille) - ne conserve qu'un volant de sécurité et fonctionnera comme réserve avancée de matériels sanitaires des Ière, VIIe et IXe armées en retraite.
Station-magasin de Saint-Cyr - doit cesser tout envoi aux régulatrices de communications n°1 (Amiens) et n°7 (Creil).
Réserve de matériels sanitaires (Rantigny, 8 kms, sud-est de Clermont) - signale qu'elle prépare son repli dans de bonnes conditions.
Réserve avancée de matériels sanitaires (Chauny) - ex-régulatrice de communications n°2 - (08h 30) signale que Chauny est bloqué et qu'il n'y a plus de moyens de communications. Elle signale, en outre, le repli de fragments de l'HoE1 n°4 de Liesse, de la compagnie sanitaire automobile n°981, du groupe sanitaire divisionnaire n°61, du groupement d'ambulances de corps d'armée n°11. Tous ces éléments sanitaires sont à diriger sur Beauvais. Il est demandé par l'aide-major général aux HoE2 n°6 (Beauvais) et n°7 (Compiègne) et à la direction du service de santé de la 6e région militaire (Châlons-sur-Marne) d'aller s'approvisionner à Chauny.
RC n°1 (Amiens) - 50 wagons sont dégagés pour les transports des réserves sanitaires de la RC n°1. Le chargement est en cours, mais la voie ferrée est détruite par les bombardements.
RC n°2 (Gargenville) - On envisage le repli sur Le Mans (4e région militaire).
RC n°7 (Creil) - Nécessité de dégager 100 wagons pour enlever le matériel des réserves sanitaires.
MEMORIAL
Moïse Bibas, né le 15 janvier 1911 à Saint-Denis-du-Sig (Algérie), interne des hôpitaux de Paris (promotion 1937), médecin-lieutenant de groupe sanitaire divisionnaire, mort au combat le 18 mai 1940 à Mariembourg (Belgique).
Journal de guerre du service de santé - vendredi 17 mai 1940
Vendredi 17 mai 1940
Repli général de nos troupes en Belgique. La Marine achève l'évacuation des îles de Walcheren. La Ière armée recule du canal de Charleroi sur la position frontière. Détachement d'armée Touchon (VIe armée) : Engagement de la 4e division cuirassée sur l'axe Laon-Montcornet. IXe armée : les blindés allemands percent le canal de l'Oise à la Sambre. La route de Saint-Quentin et de Péronne est ouverte.
MANOEUVRE SANITAIRE
Grande intrication des formations sanitaires d'Armée entre les Ière, VIe (détachement d'armée Touchon), IXe armées.
Ière armée
La Ière armée fait connaître à l'aide-major général que les hôpitaux d'évacuation primaire n°13 et 20 (médecin-commandant Monestier) de réserve générale ont été stoppés à Montdidier pour être conservés par elle.
HoE1 n°3 (Marcoing) - A 11h 00, liaison impossible par téléphone avec l'HoE1 n°3. A 17h 30, par courrier, il fait connaître "qu'il est isolé et n'a pas reçu le train sanitaire demandé". Deux sections sanitaires automobiles d'autocars sont détachées de la Ière armée.

Centre hospitalier d’Amiens - Une section de la compagnie sanitaire automobile n°967 va de Saint-Riquier à Amiens se mettre à la disposition du centre hospitalier et procéder aux évacuations d’Amiens sur Beauvais.
Centre hospitalier de Cambrai - Forte activité chirurgicale à l'hôpital civil. Le médecin-lieutenant Bardonnet, isolé du groupe chirurgical mobile n°13 opère plus de 40 blessés.
Centre hospitalier de Douai - A 17h 00, départ d'un élément de la direction du service de santé de la Ière armée pour Douai. A 19h 00, ordre est donné à l'ambulance chirurgicale lourde n°411 de faire route le 18 mai sur Douai. L'ambulance chirurgicale légère n°231 et l'ambulance médicale n°31 viennent s'installer dans la région d’Arleux. L'ambulance chirurgicale lourde n°422 doit venir s'installer à Douai.
Centre hospitalier de Maubeuge - L'ambulance chirurgicale légère n°241 quitte Maubeuge sur ordre du médecin-chef de la place: "sa position devenait intenable par suite d'un bombardement". Elle emmène avec elle le groupe chirurgical mobile n°13, la section d'hygiène lavage désinfection n°141 (pharmacien-lieutenant Poiret) et, ensemble, se replient sur Le Cateau.
Centre hospitalier de Mons - La compagnie sanitaire automobile n°980 évacue 230 blessés de Mons sur Valenciennes, ainsi que plus de 30 tonnes de matériels sanitaires.
Centre hospitalier du Quesnoy - pressé par les Allemands jusqu'au 22 mai.
- "subit pendant cinq jours les assauts de l'ennemi... le médecin-lieutenant Cave (ambulance médicale n°29) assura pendant tout ce temps le service chirurgical de l'hôpital. Mais ce dernier ayant été violemment bombardé, il dût se transporter à l'infirmerie, puis dans les caves de la caserne pour y continuer sa tâche laborieuse. Nous travaillions dans des conditions lamentables, écira-t'il plus tard - sous le bombardement incessant, sans asepsie et privés de lumière. J'ai donné mes soins à des blessés déjà atteints de gangrène gazeuse, dont plusieurs étaient porteurs de garrot posé depuis quarante-huit heures..." Ce charnier du Quesnoy restera pour moi une terrible vision de guerre, que je devais avoir à nouveau quelques jours plus tard en arrivant à Avesnes" (In littera, 17 septembre 1940).
Centre hospitalier de Valenciennes - Un train sanitaire (300 blessés) est parti en cours de matinée. A 13h 00, un deuxième train sanitaire est en cours de chargement. Ordre est donné au médecin-chef de la place de prévoir le départ rapide des formations sanitaires d'armée qui fonctionnent à Valenciennes. A 21h 00, le médecin-chef de la place quitte la ville pour Lille, emmenant tout son personnel. L'ambulance chirurgicale légère n°261 reçoit l'ordre de continuer son triage (elle triera 1 400 blessés le 17 mai). Le nombre des évacuables s'élevant déjà à 160; un train sanitaire est demandé. Une section sanitaire automobile est désignée pour assurer ses évacuations : 100 blessés sont ainsi évacués sur Douai.
IIe armée -
est fortement attaquée dans la région sud de Sedan. Elle se maintient néanmoins sensiblement sur ses positions de la veille.
Le médecin-colonel Okinczic, chargé de mission par l’AMG, rend compte que le médecin-général Gay-Bonnet, directeur du service de santé de la IIe armée (DSS/IIe armée) se trouve actuellement à Sommedieue (sud de Verdun) "assez déprimé". Ultérieurement il sera limogé et remplacé par le médecin-général Causeret.
HoE1 n°5 (Ancemont) - fonctionne normalement et le courant d'évacuation voie ferrée Ancemont-Bar-le-Duc est utilisé sans difficulté. A minuit 299 lits sont occupés. Dans la journée : 461 entrées et 299 sorties (dont neuf décès).
HoE1 n°10 (Vertevoyes) - est actuellement en difficulté à la suite de bombardements. L'HoE1 est privé d'eau et d'électricité. Les évacuations voie ferrée sont difficiles ; elles sont assurées par les autocars sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n°968, dans de très bonnes conditions.
VIe armée (Détachement d'armée Touchon) -
a pu profiter du répit que lui a procuré l'action de la 4e division cuirassée sur Montcornet pour s'installer sur l’Aisne.
"La VIe armée ne s'est pas substituée à la IXe armée ; elle ne fonctionne pas de façon autonome. Le service de santé de la VIe armée vient renforcer les moyens existants".
La compagnie sanitaire automobile n°972 est sans contact avec la direction du service de santé de la IXe armée. Une de ses sections procède à l'évacuation des formations sanitaires abandonnées à Liesse : ambulance chirurgicale lourde n°428 et hôpital d'évacuation primaire n°4. Repli en direction de Villers-Cotterets. Deux sections détachées à Bar-le-Duc sont dirigées sur Reims pour en ramener le personnel des hôpitaux sur l'HoE2 n°2. Une section rattachée au groupement de corps d'armée n°2 rejoint Le Cateau, puis Amiens (hôpital complémentaire "Saint-Victor") via Cambrai, après s'être vu refuser le débarquement de ses blessés à Bapaume. En soirée cette section est intégrée au service hospitalier d’Amiens.
HoE1 n°4 (Liesse) - Le médecin-chef reçoit l'ordre de rejoindre Villers-Cotterets. L'ambulance chirurgicale lourde n°428 doit rejoindre l'HoE2 n°6 de Beauvais. A Liesse, il ne reste que 22 blessés. Du 12 au 17 mai inclus, l'HoE1 n°4 a évacué 2 406 blessés par autorails et trains sanitaires.
Centre hospitalier de Laon - La 7e direction (ministère de la Guerre), sur intervention de madame Georges Bonnet, demande l'évacuation de 100 malades du centre hospitalier de Laon.
E [Evacuations sanitaires, voie ferrée, RC n°2]
Centre hospitalier de Montmirail - Liaison du directeur du service de santé avec le médecin-chef du centre hospitalier en vue de l'installation d'un centre chirurgical, avec l'appoint de l'ambulance chirugicale lourde n°406. Renforcement des moyens d'évacuation voie routière par une section de la compagnie sanitaire automobile n°556.
Centre hospitalier de Reims - L'ambulance chirurgicale lourde n°430 quitte Reims pour l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc. L'aide-major général prescrit de replier les formations sanitaires de Reims et de Fismes qui sont à Epernay sur Beauvais (voie ferrée) ou Bar-le-Duc (voie routière). Evacuations normales au départ de Reims. La garnison de Reims a reçu l'ordre d'évacuation ; le personnel médical et chirurgical doit rejoindre Bar-le-Duc par la route.
Centre hospitalier de Soissons - Le détachement de la RC n°2 (Laon) replié à l'hôpital mixte de Soissons reçoit l'ordre de rejoindre Compiègne (HoE1 n°7) par voie ferrée. A 10h 00, l'hôpital complémentaire "De la Croix" est toujours occupé par ses médecins qui attendent des ordres.
Centre hospitalier de Villers-Cotterets - "les deux hospices, civil et militaire, sont bondés. Il y règne une fièvre indescriptible." La ville a été bombardée et la route vers Paris draine un grand nombre de blessés.
VIIe armée -
s'est rétablie provisoirement derrière l'Escaut maritime.
La régulatrice de communications n°7 de Creil fait diriger sur la VIIe armée, par voie ferrée, l'HoE1 n°22. Les évacuations se font en direction de Zuydcoote et Le Touquet ; "il y a dans l'ensemble très peu de blessés".
Centre hospitalier de Gand - La direction des chemins de fer du GQG (DCF, colonel Kergoat) prépare l'évacuation de quatre trains sanitaires.
Centre hospitalier de Montreuil-sur-Mer - Après le 17 mai, l'hôpital complémentaire "Collège de garçons" et l'institution libre "Sainte Austreberthe" (200 lits), "Orphelinat de filles" (150 lits) reçoivent 1 250 blessés. Le centre hospitalier demande un renfort chirurgical immédiat.
IXe armée
Le médecin-général Cristau (directeur du service de santé), fait connaître qu'il s'est replié sur l'HoE2 n°7 de Compiègne avec son état-major. Il a pu regrouper un grand nombre de formations sanitaires disloquées :
- l'ambulance chirurgicale lourde n°423 de Fourmies ;
- les ambulances médicales n°96 et 97 ;
- l'HOE1 n°4 de Liesse, partiellement ;
- l'ambulance chirurgicale légère n°277 ;
- la section d'hygiène lavage désinfection n°163 ;
- les groupements d'ambulances de corps d'armée n°2, 11, 41.
Il signale la disparition des groupes sanitaires divisionnaires n°5, 16, 22, 33, 46, 61 et 102.
HoE1 n°19 - (sur voie ferrée) dirigé primitivement sur Mareuil-Breteuil est détourné sur Grandvilliers.
Centre hospitalier de Cempuis - Les ambulances chirurgicales lourdes n° 424 et 425 arrivées à Clermont-de-l’Oise, sont dirigées sur Cempuis où elles stationnent jusqu'à l'évacuation des enfants occupants les locaux. L'ambulance chirurgicale lourde n°425, seule, se déploiera ; l'ACL n°424 restera sur roues, mais son personnel sera utilisé. Le médecin-colonel Duboureau prendra les fonctions de médecin-chef du nouveau centre hospitalier.
Centre hospitalier de Le Cateau - Le groupe chirurgical mobile n°13, venant de Valenciennes, poursuit son fonctionnement au Cateau (château Seydoux), remplace l'ambulance médicale n°61 qui quitte les lieux, malgré la présence de nombreux blessés civils et militaires. Le GCM n°13 opère toute la nuit et évacue ses blessés sur Péronne, au moyen de ses véhicules organiques.
Centre hospitalier de Saint-Quentin - Le médecin-chef de l'hôpital complémentaire d'armée n°321 (médecin-capitaine Le Marchadour) tente d'enlever en gare de Saint-Quentin, le maximum de matériels des hôpitaux complémentaires. L'ambulance chirurgicale lourde n°401 et le groupe chirurgical mobile n°35 rentrés à Saint-Quentin sont avisés de prévoir un départ rapide, "tout en continuant à assurer le traitement des blessés" (vont à Cambrai, puis à Amiens). Un train sanitaire est prévu au cours de la matinée pour assurer l'évacuation de 275 blessés des hôpitaux de la ville.
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
"Arrivée en renfort du détachement précurseur des ambulances: médecin-commandant Migayron, médecin-lieutenant Boyer, dentiste sous-lieutenant Veyrat, plus une douzaine de sous-officiers et d'infirmiers.
Le service médical est réorganisé comme suit :
1) - le médecin-commandant Migayron devient médecin-chef du corps expéditionnaire. Il dirige l'ensemble du service de santé du secteur de Narvik, mais s'occupe tout spécialement de la liaison franco-britannique dans le secteur hospitalier de Tarstad-Harstadt ;
2) - le médecin-capitaine Merklen continue, sous les ordres du médecin-commandant Migayron, à faire fonction de médecin divisionnaire de la 1ère DLch. Il s'occupe exclusivement de la liaison franco-britannique en ce qui concerne le réseau des lignes d'évacuation.
3) - Le médecin-lieutenant Boyer et le dentiste sous-lieutenant Veyrat ouvrent dans la maison voisine du quartier général, une infirmerie de garnison. Elle ne compte qu'une salle de visite, à l'exclusion de toute salle d'hospitalisation; c'est cependant une innovation très utile car, jusque-là, les malades et éclopés de la zone de Harstad devaient s'adresser à la consultation externe de l'hôpital britannique; ils éprouvaient certaines difficultés à exprimer leurs malaises.
4) - enfin, le médecin-commandant Migayron met volontairement l'équipe chirurgicale, dont il est le chef, à la disposition du colonel Mac Reyde, médecin-chef des hôpitaux de Harstadt".
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE (HoE2)
HoE2 n°2 (Bar-le-Duc) -
(suite au rapport de mission du médecin-colonel Okinczic) - "reçoit de très nombreux blessés, soit par route, soit surtout par véhicule sanitaire, effectuant parfois de très longs parcours (80 kms). Certains blessés arrivent non opérés après 36 heures et même 48 heures. Un grand nombre proviennent de Beaumont-sur-Meuse. Quelques cas de gangrène gazeuse (...) assez nombreux sacrifices sont nécessaires en raison de la gravité des blessures." Réception de très nombreux blessés, trois heures après le bombardement de Revigny (17 kms nord-ouest de Bar-le-Duc?). Il y a très peu de blessés civils. Le fonctionnement de l'HoE2 est satisfaisant. Sept chantiers opératoires fonctionnent en permanence.
Rendement des ambulances chirurgicales lourdes (dont ACL n°402, du 17 au 25 mai 1940) - Les interventions chirurgicales dont les équipes chirurgicales de l'ACL 402 assument leur part, varient de 300 à 400 par 24 heures, avec une pointe à 460 opérations.
Liste des formations sanitaires repliées sur Bar-le-Duc :
- hôpital d'évacuation primaire n°2 (Rethel) ;
- ambulances chirurgicales lourdes n°402 et 430, utilisées par l'HoE1 n°2 ;
- ambulance médicale n°94 ;
- groupe chirurgical mobile n°4 ;
- équipes chirurgicales mobiles n°6, 28, 29, 37 (Cochin) ;
- laboratoire d'armée n°339 ;
- section d'hygiène lavage désinfection n°190.
"Le moral de ces formations est bon, sauf pour l'HoE1 n°2 (Rethel)". A Rethel, un repli "spontané" avait déjà été constaté le 15 mai.
L'aide-major général fait remettre par le médecin-colonel Okinczic une note confidentielle concernant le repli éventuel de Bar-le-Duc. Cette note est à étudier « sans attirer l'attention du personnel." L'étude rapide devra porter sur l'enlèvement par voie ferrée du matériel technique, en particulier le matériel chirurgical, radiologique et de stérilisation. Le repli est envisagé sur Chaumont. Deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°972 fonctionnent au profit de l'HoE2 n°2.
HoE2 n°4 (Epernay) -
La direction du service de santé de la 6e région militaire (Chalons-sur-Marne) signale que le centre hospitalier d’Epernay est débordé et demande de toute urgence un renfort chirurgical. Envoi des équipes chirurgicales mobiles n°6 et 28 repliées sur l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc. Le médecin-colonel Noël assurera les fonctions de médecin-chef du centre hospitalier d’Epernay. L'ambulance médicale n°98 (médecin-capitaine Gadrat) de Boursault prête son personnel au centre hospitalier d’Epernay.
HoE2 n°6 (Beauvais) -
Le médecin-chef signale qu'il peut réaliser l'extension de l'HoE2 n°6 si l'on obtient la libération de l'asile "Saint-Julien", par l'évacuation de 120 malades sur Rennes. Cela permettrait de disposer de 600 lits de chirurgie. L'HoE2 n°6 demande à l’AMG l'envoi :
- d'extrême urgence de 300 brancards;
- en deuxième urgence, de sérums antigangréneux et antitétaniques.
L'HoE2 n°6 dispose pour ses évacuations, de la compagnie sanitaire automobile n°974 (Villers-sur-Ther), d'une section de vingt véhicules sanitaires, huit VS à Beauvais et deux sections sanitaires automobiles de la CSA n°966.
L'HoE2 n°6 signale le repli :
- de l'HoE1 n°4 de Liesse ;
- de l'ambulance chirurgicale lourde n°419 ;
- de l'ambulance chirurgicale légère n°277 (en provenance de Laon);
- des ambulances médicales n°92 et 96 ;
- de l'équipe chirurgicale mobile n°5 ;
- des sections d'hygiène lavage désinfection n°96? et 163 ;
- de la compagnie sanitaire automobile n°966.
Ordre est donné à l'ambulance chirurgicale légère n°278 qui se trouve à Soissons, de rejoindre Beauvais.
Centre de repli des formations sanitaires de Beauvais - Le médecin-commandant Demontes, du centre d'état-major de regroupement des grandes unités à Beauvais, organise le regroupement des formations sanitaires autour de la ville. Ce centre dispose à l'intérieur de la cité, de l'hôpital complémentaire "Séminaire", remarquablement organisé, chargé de l'accueil des formations sanitaires repliées et des isolés.
HoE2 n°7 (Compiègne)
signale le repli de l'ambulance chirurgicale lourde n°423, des groupes chirurgicaux mobiles n°2, 37, 38, du groupement d'ambulances de corps d'armée n°11. L'aide-major général prescrit d'en utiliser localement le personnel. L'aide-major général fait remettre par les soins du médecin-capitaine Collin, une note confidentielle concernant le repli éventuel de l'HoE2.
E [supra, HoE2 n°2].
Le centre hospitalier devra envisager son repli sur Evreux, qui doit être prêt à refonctionner dans un délai de quatre ou cinq jours après réception de l'ordre de repli. Lors de la manoeuvre, le courant d'évacuation voie routière et voie ferrée sera dérivé sur l'HoE2 n°6 de Beauvais. L'HoE2 n°7 rend compte qu'il à reçu une quantité assez importante de matériel (radiologie, films, etc...) provenant de la régulatrice de communications n°2 de Laon-Chauny, en cours de repli.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
La direction du service de santé de la 8e région militaire (Dijon) demande des véhicules sanitaires pour le centre hospitalier de Troyes qui n'en possède que quatre en mauvais état mécanique.
La 7e direction (ministère de la Guerre) fait connaïtre que Madame Horace de Carbuccia offre 20 véhicules sanitaires. La donatrice souhaite une utilisation de ses sections au profit des VIe ou VIIe armées. Elle refuse des conductrices féminines et souhaite des conducteurs étrangers.
E [Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe et HoE2]
Voie ferrée
Destruction de voies ferrées dans la région de Soissons, Compiègne, La Ferté-Milon.
Trains sanitaires improvisés - (extraits de la note n°9 946.4/FT du 17 mai 1940) :
"Le GQG a consenti à plusieurs reprises jusqu'ici à ce que les trains sanitaires semi-permanents soient utilisés pour évacuer des blessés civils. Il ne peut être question dans les circonstances actuelles de distraire, les trains sanitaires de leur mission d'évacuation au profit des armées. En conséquence les régulateurs de communications ne donneront plus désormais satisfaction aux demandes faites pour cet objet par les armées ou les régions, les directions d'étapes de GQG".
Trains sanitaires rouges - de nouveaux centres hospitaliers en région parisienne sont susceptibles d'accueillir chacun un train de blessés non opérés: Arcueil (hôpital des PTT), Sceaux (hôpital "Lakanal"), Pontoise (hôpital "Foch").
RC n°1 (Amiens) - rend compte du stationnement à Armentières, d'un train sanitaire contenant une forte proportion de blessés non opérés, non catégorisés. La révision sanitaire est impossible. L'aide-major général prescrit de diriger le train sanitaire sur Le Touquet.-
- le train sanitaire n°210 (médecin-lieutenant Violet) et le n°211 (médecin-lieutenant Rauchbach) sont signalés à Marcoing (HoE1 n°3).
- le train sanitaire n°211, stationne à Marcoing. Il sera immobilisé, abandonné? à Ramilly?
- le train sanitaire n°219 stationne à Coudekerque.
RC n°2 (Laon) -
L'Hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°2 est devenu un "véritable poste de secours avancé […] l'équipe travaille dans un bel esprit de camaraderie et de courage. M. opère sans desemparer". L'évacuation des blessés est assurée par des réfugiés de passage en échange de précieux litres d'essence.
- le train sanitaire n°207 est détruit le 17 mai. Son personnel est réfugié à Gargenville le 23 mai.
RC n°3 (Saint-Dizier)
demande de prévoir quatre trains sanitaires pour le 18 mai; tous ses trains sanitaires sont utilisés sauf un. Accord de l'aide-major général. Demande le renforcement de la section de révision sanitaire de Coulommiers.
- le train sanitaire n°113 (médecin-lieutenant Le Guay), de Sainte-Menehould (368 évacués) pour Bar-le-Duc, départ le 18 mai.
- le train sanitaire n°300 (médecin-lieutenant Thouluc), de Reims (249 civils) sur Bordeaux (19 mai).
- le train sanitaire n°463, de Reims (463 évacués) sur Bordeaux (20 mai).
RC n°4 (Vesoul) -
- le train sanitaire n°467 (327 évacués) de Montbeliard, Luxeuil sur Autun.
RC n°5 (Troyes) -
- le train sanitaire n°333 (médecin-lieutenant Sazias), de Troyes et Auxerre sur Orléans. Débarquement le 17 mai à 03h 30: chirurgicaux (100), malades (186), spécialités (24). Un décèdé par pendaison au débarquement. Le médecin-chef du secteur hospitalier du Loiret signale le manque de collaboration du médecin-chef (enquête de commandement).
- le train sanitaire n°525 (300 évacués), du 17 au 20 mai, de Chaumont sur Cahors. Désinfection puis garage à Girauvoisin.
RC n°6 (Venissieux)
Situation des trains sanitaires: TS n°523 (médecin-lieutenant Benoit) et n°569 sont à Sainte-Combe-les-Vienne ; les TS n°470 et 510 à Vienne, le TS n°538 (médecin-lieutenant Gordon-Martins et n°562 (médecin-lieutenant Chappert) à Roches-de-Condrieu ; le TS n°530 (médecin-lieutenant Pery) et n°533 à Andancette.
- Deux autorails sanitaires jumelés de Cannes sur Marseille (60 assis et 24 couchés).
RC n°7 (Creil)
Le réseau ferroviaire et les environs de Creil (hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°7) sont bombardés. Evacuation de la totalité des hospitalisés de l'HCRC n°7 sur l'HoE2 n°7 de Compiègne ou l'hôpital complémentaire de Creil. Etat d'alerte de départ.
Evacuations au profit de la Ière armée : un train sanitaire (300 évacués) au départ de Valenciennes.
La régulatrice de communications n°7 signale par ailleurs, de grands retards dans l'acheminement des trains sanitaires "rouges", même sur de courtes distances. Elle donne l'exemple d'un train sanitaire de première urgence qui a mis 24 heures pour une évacuation de Saint-Quentin sur Compiègne (70 kms). Elle demande en urgence des moyens routiers d'évacuation.
L'aide-major général prescrit de diriger le personnel du TS 207 bombardé à Vitry sur la régulatrice de communications n°7.
- le train sanitaire n°118 signale quatre trains sanitaires à Compiègne.
- le train sanitaire n°201, de Valenciennes sur Beauvais (350 évacués), puis sur Saint-Brieuc (19 mai).
E [Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe, VIIe, IXe armées et HoE2]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
Magasin central du service de santé de Châteauroux - signale l'expédition de matériel "Z": 5 000 musettes et 1 000 paniers "Z".
Station-magasin d’Avord - récemment bombardée, dont le matériel est transfèré à Vierzon.
Station-magasin de Dole - "dans le cas où la station-magasin serait défaillante", les abonnés pourront s'adresser au dépôt de matériels régional de Plombières-sur-Dijon.
Régulatrice de communications n°1 (Amiens) - A 16h 30, dans le cadre du repli des régulatrices de communications, l'aide-major général envisage la destination de Sotteville-les-Rouen pour la RC n°1. Prévoir l'enlèvement de :
- médicaments (60 tonnes, 170 M3) ;
- matériels (92 tonnes, 170 M3).
A partir de 20h 00 et durant toute la nuit, aux usines Ziegler et Klein (réserves avancées) les équipes procèdent à l’emballage et à la préparation à l'embarquement de 75% du stock (18 wagons).
Parallèlement, le lieutenant Masson reçoit l'ordre de se rendre à Rouen (gare rive droite) pour organiser à Pont-de-l’Arche, le repli de la RC n°1.
RC n°3 (Saint-Dizier) - a été de nouveau bombardée. Le matériel est intact. A 16h 30, l'aide-major général envisage son repli sur Iss-sur-Till (nord de Dijon).
RC n°7 (Creil) - l'aide-major général prescrit le repli de 3 000 m3 de tubes à oxygène à provenir de Chauny (trois wagons en cours de chargement). A 16h 30, sous la pression des évènements l'aide-major envisage un repli sur Courtalain (sud de Chartres). A 16h 45, l'AMG demande à l'établissement central des organes et appareils techniques (ECOAT) de Paris-Malakoff de suspendre les expéditions sur la RC n°7 de Creil. La décision de repli est imminente.
Centre thérapeutique "Z" de Boursault - le médecin-colonel Flandin fait connaître qu'il est prêt à se replier de Boursault - en quatre heures - à l'aide de deux camions de 3,5 tonnes. Il propose comme lieu de repli le château de Noyen.
MEMORIAL
Joseph Blazy, né le 21 juin 1886 à Prat-Communal (Ariège), diplômé de la faculté de Médecine de Bordeaux (1910), médecin lieutenant-colonel, chef du service de santé de la 5e division motorisée, mort au combat le 17 mai 1940 à Avesne-sur-Helpe (Nord).
Journal de guerre du service de santé - jeudi 16 mai 1940
Jeudi 16 mai 1940
Le Grand Quartier Général français donne l'ordre de repli général des troupes qui combattent en Belgique. L'armée belge se replie sur la Lys. La Ière armée bat en retraite sur Bruxelles et le canal de Charleroi. La IXe armée bat en retraite entre la Sambre et la Meuse. Raid allemand sur Avesnes. Regroupement de la IIe armée sur la Stonne. Forts engagements dans la région de Sissonne. Reflux sur Compiègne. Le GQG du général Gamelin "prend conscience" de la situation catastrophique de ses armées du nord…
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée -
est puissamment attaquée et doit flanc-garder son aile sud découverte par le retrait de la IXe armée.
Centre hospitalier de Maubeuge - Bombardements aériens de la ville, l'hôpital est touché. A 14h 00, l'ambulance chirurgicale légère n°241 commence son chargement en vue d'un repli sur Le Cateau. A 15h 00, la clinique "Saint-Christophe" est la proie des flammes. Evacuation des blessés de Maubeuge sur Valenciennes. Le repli général des formations sanitaires est envisagé à 19h 00 sur Le Cateau. Il devient effectif à 23h 30. Les Allemands atteignent les faubourgs de la ville au matin.
Centre hospitalier de Mons - une demi-section de la compagnie sanitaire automobile n°974 est dirigée sur Mons et une autre demi-section sur Saint-Quentin. La compagnie sanitaire automobile n°980 évacue 310 blessés des hôpitaux de Mons sur Douai, plus douze tonnes de matériels.
Centre hospitalier de Péronne - L'ambulance chirurgicale lourde n°419, de la réserve générale (médecin-commandant Peycelon) est dirigée sur Péronne pour y fonctionner accolée à l'hôpital complémentaire d'armée n°301 (médecin-capitaine Pruvost).
Centre hospitalier de Saint-Quentin- L'état d'alerte existe à Saint-Quentin. Les Allemands du XXXIXe corps blindé sont au sud de Maubeuge. Repli du directeur du service de santé des étapes de la Ière armée sur Cambrai. "On apprend que le personnel régional des hôpitaux complémentaires "La Croix saint-Jean", "La Charité", "Henri Martin" ; l'ambulance chirurgicale lourde n°401, le groupe chirurgical mobile n°35 (médecin-capitaine Fabre) ont quitté l'hôpital". Le médecin-commandant Sénèque, chirurgien-consultant de la Ière armée est envoyé d'urgence à Saint-Quentin "pour examiner la situation et prendre toutes décisions". Ces replis sont stoppés par la Ière armée et le directeur du service de santé de la 2e région militaire (Amiens). Retour sur Saint-Quentin:
- de l'ambulance chirurgicale lourde n°401 (hôpital "Martinet"), aidée par quatre équipes chirurgicales mobiles accolées à l'HoE1 n°1. Cet HoE1 est chargé sur un train à quai qui sera dirigé ultérieurement sur Douai ;
- de l'ambulance chirurgicale lourde n°422 et de l'ambulance chirurgicale légère n°231 qui s'installent à Beauvois (15 kms ouest de Saint-Quentin) pour y fonctionner.
Centre hospitalier de Valenciennes - L'ambulance chirurgicale légère n°251 rentre de Mons et va s'installer à l'hôtel-dieu d’Anzin et à l'hôpital militaire de Valenciennes où travaille déjà le groupe chirurgical mobile n°15.
Au cours des journées des 15 et 16 mai, tous les transports du service de santé de la Ière armée sont effectués par les camions des sections de commandement des différentes compagnies sanitaires automobiles affectées à l’armée. Ces transports sont terminés le 16 au soir. Seules ont été abandonnées à Bonne-Espérance la chaudière et l'étuve détériorées de la section d'hygiène lavage désinfection n°131?.
IIe armée -
Repli des formations sanitaires de campagne de la IIe armée de la zone Etain-Ahatton-châtel. Le matériel intransportable est détruit sur place.
HoE1 n°5 (Ancemont) - A minuit 272 lits sont occupés. Dans la journée : 349 entrées et 322 sorties dont 4 décès. Cet HoE1 possédait en avril 1940 :
- 520 lits d'hospitalisation et 300 lits d'évacuation
- ainsi que comme formations sanitaires de renforcement, l'ambulance chirurgicale légère n°252 (médecin-capitaine Padovani), l'ambulance médicale n°52, une section d'hygiène lavage désinfection. Cet HoE1 était installé au nord de la ville d’Ancemont, sous tentes, dans le parc d'environ deux hectares d'une propriété appartenant à la famille Lantenois.
Bombardement de l'HoE1 n°5 : pas de dégâts, aucune victime. Un bloc de traitement est constitué à Gassicourt (sud d’Ancemont). L'hôpital fonctionne.
HoE1 n°10 (Vertevoyes-Sainte-Menehould) - comprend 1 500 lits d'hospitalisation. Le commandement recherche un autre point d'embarquement par voie ferrée (PEVF), en raison de la destruction en gare d'un train sanitaire. Evacuations assurées, mais repli des ambulances chirurgicales lourdes n°402 et 429 sur l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc.
IIIe armée
HoE1 n°7 (Thiaucourt) - bombardement aérien : trois baraques démolies, quatorze voitures sanitaires endommagées ou détruites.
Ve armée
Centre hospitalier d’Ingwiller (250 lits) - installé à l'asile de "Neuenberg", subit un violent bombardement. Le point d'embarquement voie ferrée (80 lits) est incendié mais poursuit son fonctionnement. Autres formations sanitaires composant le centre hospitalier et faisant fonction de groupement d'ambulances de corps d'armée n°43 : ambulance médicale n°84 (médecin-capitaine Aaron), équipe chirurgicale mobile n°12 (médecin-capitaine? Steilz), section d'hygiène lavage désinfection n°145 (Pharmacien-lieutenant Bresson).

VIe armée
HoE1 n°2 (Rethel) - (09h 50) La totalité du personnel et une partie du matériel technique de l'HoE1 n°2, l'ambulance médicale n°94 (médecin-capitaine Jambon), le laboratoire d'armée n°339 (médecin-capitaine Bernier), l'ambulance chirurgicale lourde n°430 sont repliés dans le voisinage de Reims. La compagnie sanitaire automobile n°972 procède aux évacuations de Rethel (HoE1 n°2) et de Liesse (HoE1 n°4). Deux sections sont en soirée dirigées sur l'hôpital d'évacuation secondaire n°2 de Bar-le-Duc. Une autre section, avec le groupement d'ambulances de corps d'armée n°2, se replie sur Le Cateau.
Etablissement d'un projet d'implantation des formations sanitaires qui doivent arriver à Troyes le 17 mai. Les 1ère et 3e sections de la compagnie sanitaire automobile n°556 sont à Montmirail (ambulance chirurgicale lourde n°406). La 2e section est à Corfelix et Château-Thierry ; la 4e section est à Epernay.
Centre hospitalier de Châlons-sur-Marne - Incendie de l'hôtel-dieu, bombardement intense de la gare et de la ville de Châlons-sur-Marne. L'hôpital est incendié pour la seconde fois le 26 mai à 12h 30.
Centre hospitalier de Laon - L'ambulance chirurgicale légère n°277 évacue le centre hospitalier de Laon et se dirige vers Saint-Quentin (16 mai), puis elle va à Compiègne (HoE2 n°7), avant de recevoir l'ordre de rejoindre l'HoE2 n°6 de Beauvais.
Centre hospitalier de Liesse - Evacuation de Liesse : reste 150 blessés. L'ambulance chirurgicale lourde n°428, l'ambulance chirurgicale légère n°278, l'ambulance médicale n°92, la section d'hygiène lavage désinfection n°176, les réserves avancées de matériels et de médicaments se replient. A l'hospice mixte de Soissons (15h 10), l'ambulance chirurgicale lourde n°428 précise qu'elle a du quitter Liesse à 10h 00, "sans ordre écrit" en raison du manque de liaisons. Elle a apporté son matériel et ses véhicules techniques. Elle a laissé sur place 50 blessés et une équipe de soins. Ceci est contredit par le professeur Milliez qui a trouvé l'hôpital de Liesse "abandonné par ses médecins". L'aide-major général donne l'ordre à l'ambulance chirurgicale lourde n°428 de rejoindre l'HoE2 n°6 de Beauvais.
Centre hospitalier de Reims - signale qu'il a 1 000 malades à évacuer.
Centre hospitalier de Villers-Cotterets - La 2e région militaire (Amiens) signale la nécessité d'évacuer de Villers-Cotterets 300 malades et blessés. L'aide-major général lui précise qu'elle doit s'adresser pour ces mouvements à la régulatrice de communications n°7 de Creil.
VIIe armée -
les unités de la VIIe armée qui combattent encore dans les îles de Beveland et de Walcheren sont dans une position difficile.
Centre hospitalier de Gand - son évacuation est envisagée pour le 17 mai. Ses formations sanitaires seront regroupées, en réserve, à Roulers.
Centre hospitalier du Touquet - ne pouvant plus recevoir la totalité des évacuations sanitaires belges; une extension est prévue à Berck (hôpital militaire et hôpital complémentaire "Cazin").
IXe armée
Dès 03h 30, un message de Compiègne signale le repli hâtif du médecin-général, directeur du service de santé de la IXe armée, accompagné de ses adjoints directs. Repli désordonné de dizaines de milliers de "fuyards".
Pour suppléer les pertes en formations sanitaires de la IXe armée, l'aide-major général envisage la création d'un centre hospitalier dans la région de Mareuil-Breteuil, lequel deviendrait le centre hospitalier de débordement de l'HoE2 n°7 (Compiègne), pouvant fonctionner comme HoE2. Le médecin-général inspecteur Plisson, étudie sur place, l'implantation de ce centre hospitalier. A 18h 15, le médecin-général inspecteur Plisson propose deux sites :
- Crevecoeur (7 kms à l'ouest de Breteuil), dans un asile d'enfants handicapés (150 lits sous dur et 400 lits dans le jardin, sous tentes);
- Cempuis (5 kms de Grandvilliers) dans un orphelinat (330 lits sous dur et 600 lits à terme) avec possibilité d'extension dans un parc de vingt-deux hectares. En vue de l'implantation de ce futur centre hospitalier, les ambulances chirurgicales lourdes n°424 et 425 de Montmirail sont alertées. Des moyens de transport supplémentaires sont demandés à la direction des transports routiers (DMTR). Le transport serait assuré par une section de la compagnie sanitaire automobile n°983. Départ des deux ambulances chirurgicales lourdes à 20h 15 pour Clermont-de-l’Oise. L'aide-major général demande un renforcement en moyens d'abri pour le futur centre hospitalier (30 tentes "santé" et 30 tentes "tortoises") à provenir de Vitry-le-François. L'aide-major général demande également, au préfet de la Seine, l'évacuation de 280 enfants.
Pour servir de base au centre hospitalier, l'hôpital d'évacuation primaire n°19 (médecin-commandant Alquier) est dirigé par les soins de la régulatrice de communications n°7 (Creil) sur Mareuil-Breteuil en stationnement temporaire avant déploiement.
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
"Le service de santé de la division commence à souffrir d'une sérieuse crise de matériel. Le matériel des corps commence à s'épuiser; une partie est détruite par les bombardements aériens. Par contre, aucun matériel de remplacement ne nous a été envoyé des bases restées en Ecosse. Cette crise de matériel est aggravée par une crise intérieure de transport, transmissions et communications. Faute de bateaux rapides, la direction du service de santé est dans l'impossibilité de communiquer normalement avec les postes de secours des corps. Le service médical britannique qui doit, de son côté, nous fournir du matériel, ne dispose lui-même que d'approvisionnements restreints. Enfin, chaque fois que le matériel médical adressé au corps n'est pas accompagné il s'égare partiellement ou totalement. »
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
Zones de repli (ouest) des formations sanitaires de campagne: Beauvais - Breteuil - (est): Neufchâteau, Bar-le-Duc, Chaumont.
HoE2 n°4 (Epernay) - rappel de tout le personnel détaché. A 10h 35 reçoit l'ordre de se tenir prêt à être enlevé par camions.
HoE2 n°7 (Compiègne) - 08h 00 - signale le repli des personnels de l'HoE1 n°4 de Liesse et du centre hospitalier de Laon. A 12h 35, il signale le repli du groupement d'ambulances de corps d'armée n°11, des ambulances médicales n°96 et 97, de la section d'hygiène lavage désinfection n°163. Parallèlement, le regroupement à Beauvais de plus de 30 000 "fuyards" est prescrit par le GQG ; le service de la Place de Compiègne doit s’en charger.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
[cf. Manoeuvre sanitaire, Ière, VIe et IXe armées]
Voie ferrée
Trains sanitaires rouges – Troyes, Dijon et Châlons-sur-Marne pourront fonctionner comme nouveaux centres de réception des trains rouges.
RC n°2 (Laon) -
Ordre de repli d'urgence sur la régulatrice de communications n°7 de Creil.
Hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°2 - (06h 00) Ordre de départ immédiat. Le gros du détachement part pour Soissons. Reste à Laon, un chirurgien, trois infirmières, une dizaine d'infirmiers. Le médecin-chef (médecin-capitaine Coste) et le gestionnaire (lieutenant Friedmann) se replient sur Soissons en voiture particulière: "Coste part avec moi dans ma petite voiture, bondée. Encore un colis d'instruments chirurgicaux, de pansements : bribes que l'on sauve de cet HC si soigneusement équipé et monté... seize wagons pleins de matériel nous attendaient dès le 27 août 1939 en gare de Laon. Combien d'autres matériels y avons nous reçus et inclus depuis? Le 16 mai 1940 : pas un camion pour permettre de sauver le plus précieux ; et le plus précieux encore, pas une sanitaire pour transporter les blessés (...). Le 16 mai au soir cantonnement à l'hôpital mixte de Soissons."
E[Ravitaillement sanitaire, RC n°2]
- le train sa nitaire n°101 (médecin-lieutenant Mattern), de Reims (85 couchés et 159 assis) sur Biarritz (18 mai).
- le train sanitaire n°266 (médecin-lieutenant Breneult), de Cambrai-Marcoing (275 évacués) sur Bagnoles-de-l’Orne (18 mai).
RC n°3 (Saint-Dizier) - rend compte du bombardement des trains sanitaires n°112, rendu hors d'usage et du n°257?. Bombardement de l'hôpital complémentaire par des bombes incendiaires. Un tiers de la ville est détruit. Evacuation de 90 malades et blessés sur l'HoE2 n°2 (Bar-le-Duc).
- le train sanitaire n°303, de Sainte-Menehould (249 évacués) sur Biarritz (20 mai).
- le train sanitaire n°312 (médecin-lieutenant Lacassagne), de Laon (200 évacués) sur Chartres.
- le train sanitaire n°316 (médecin-lieutenant Cauchy), d’Ancemont (335 évacués) sur Bar-le-Duc, puis de Bar-le-Duc (282 évacués) sur Angers (20 mai).
- le train sanitaire n°466, de Bar-le-Duc (339 évacués) sur Tarbes (18 mai).
RC n°4 (Vesoul) -
- le train sanitaire n°401 (médecin-lieutenant Guyonnet), de 302 évacués, de Sarrebourg sur Sathonay (HoE2 n°3).
RC n°6 (Vénissieux) -
- Deux autorails sanitaires jumelés (77 couchés et assis) de Gap sur Valence. Organisation au profit de la 15e région militaire (Marseille), d'une navette quotidienne, par deux autorails sanitaires jumelés de Cannes sur Marseille, à compter du 17 mai.
RC n°7 (Creil) -
- Un train sanitaire (275 évacués) de Marcoing (HoE1 n°3) sur la zone de l'Intérieur.
- deux trains sanitaires (505 évacués), de Saint-Quentin sur une destination inconnue.
- le train sanitaire n°200, signale à 20h 00 au Cateau : quatre trains sanitaires. A minuit, le 17 mai, quitte Le Cateau pour Valenciennes.
- le train sanitaire n°206 (médecin-capitaine Emerit), de Valenciennes (206 évacués) sur Dieppe (17 mai).
- le train sanitaire n°213, de Valenciennes sur une destination inconnue.
- le train sanitaire n°571, de Compiègne (324 évacués) sur Nogent-le-Rotrou, Rennes et Saint-Brieuc (17 mai).
[cf. Manoeuvre sanitaire, IIe et Ve armées]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
RC n°2 (Laon-Chauny) - (05h 00) reçoit l'ordre de repli d'urgence sur la RC n°7 de Creil. (09h 00) Départ pour Attichies. Une équipe réussit le tour de force de charger des trains sanitaires vides restant en gare de Chauny. - (11h 45) L'aide-major général donne des directives aux HoE2 n°6 (Beauvais) et n°7 (Compiègne) d'envoyer sur Chauny des camions pour enlever le maximum de matériels utilisables par eux. Beauvais expédie un camion et Compiègne, deux. (17h 10) Evacuation partielle du matériel et renvoi du personnel replié sur Chauny pour assurer les opérations de chargement... abandon de l'oxygène.
Réserve avancée de matériels sanitaires (Laon-Chauny) - assurera dans des conditions difficiles, jusqu'en juin, le ravitaillement avancé des VIe et IXe armées.
RC n°7 (Creil) - desservira à compter du 17 mai, les Ière et IXe armées ainsi que le détachement d'armée Touchon (VIe armée).
Dépôt régional de matériels et pharmacie régionale de Mourmelon - Compte-tenu des destructions, ces établissements reçoivent leur ordre de transfert sur Epernay.
Réserve avancée de médicaments (Vitry-le-François) - La régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier) signale le bombardement et l'incendie d'une partie de Vitry-le-François. La réserve avancée de matériels sanitaires est intacte.
Centre thérapeutique "Z" de Boursault (8 kms, ouest d’Epernay) - L'aide-major général prescrit le repli du centre Z et demande à son commandant, le médecin-colonel Flandin, de préciser la quantité de matériel à enlever. Ce dernier demande des moyens d'enlèvement pour 175 tonnes de matériel et 100 hommes.
HOPITAUX MILITAIRES 1939-1940 - 2e REGION MILITAIRE (AMIENS)
Départements : Somme, l'Oise, l'Aisne, Ardennes et Meuse (partie).
Directeur du Service de santé : Médecin-colonel LALOY.
Capacité hospitalière de la 2e région (au 10 mai) : 24 230 lits.
Secteur hospitalier de la Somme
ABBEVILLE - Hôtel Dieu (02.09.1939 / 18.05.1940), HC Collège de jeunes filles (28.10.1939 /17.05.1940), Hôtel Dieu (03.08.1939 / 18.05.1940), HC Duvauchel (22.09.1939 / 25.06.1940), HC Institution Saint-Pierre, HC Collège de garçons, HA de la Croix-Rouge.
AMIENS - Hôtel-Dieu, HC Saint-Martin, HC Paraclet, HC Saint-Victor, HC d’institutrices (rue de Chateaudun).
DURY-LES-AMIENS - Centre régional de psychiatrie (03.09.1939 /18.05.1940).
PERONNE - HC Lycée de jeunes filles.
SAINT-RIQUIER - HC du Petit séminaire (04.10.1939 /16.05.1940).

Secteur hospitalier de l'Oise
BEAUVAIS - HC Félix Faure (16.09.1939 /19.05.1940), HC Jeanne Hachette, HC du Séminaire, HC Ecole normale, HC Caserne Agel.
CEMPUIS - HC Orphelinat.
CLERMONT – Hôpital général - Hospice civil (04.09.1939 / 20.05.1940).
COMPIEGNE - Hôpital mixte, civil et général (durée de la Guerre), HC Delruxelles (04.04.1940 / 28.01.1941), HA Bethléem.
CREIL – Hôpital complémentaire (16.10.1939 /21.05.40).
LA BRUYERE par LIANCOURT - HC Sanatorium Paul Doumer (21.10.1939 /18.05.1940).
PONT-SAINTE-MAXENCE - Hôpital Saint-Joseph HC Abbaye Sainte-Marie.
SENLIS - HC Collège Saint-Vincent (11.09.1939 / 07.06.1940), HC Orphelinat Saint-Joseph (11.09.1939 / 07.06.1940).
Secteur Hospitalier de l’Aisne
CHATEAU-THIERRY - Hospice de la Charité.
CHAUNY - Hôpital mixte (29.01.1940 /17.05.1940).
GUISE – Hôpital complémentaire (10.09.1939 /17.05.1940), Hôpital civil (1939 /1940).
LAON – Hôpital complémentaire Foch (23.08.1939 / 02.03.1941).
LEME – Hôpital complémentaire (02.10.1939 /11.05.1940).
ORIGNY – Hospice.
SAINT-QUENTIN - HC La Croix Saint-Jean (10.11.1939 / 07.06.1940), HC La Charité (13.09.1939 / 05.07.1940), HC Lycée Henri-Martin (02.09.1939 / 31.08.1942), HC Cordier.
SISSONNE - HC du Camp (06.12.1939 /11.05.1940).
SOISSONS - HC Institution La Croix (12.09.1939 /18.05.1940), HC Collège de jeunes filles (20.09.1939/1940), HC du Grand séminaire.
VERVINS – Hôpital complémentaire (04.09.1939 /14.06.1940).
VILLERS-COTTERETS – Hôpital complémentaire (17.10.1939 / 20.05.1940).
VILLIERS-SUR-MARNE – HC des Sanarias Calmette (25.09.1939 /16.06.1940), Hôpital complémentaire (1940).
Secteur Hospitalier des Ardennes et de la Meuse (Mezières)
CHARLEVILLE - Hospice (01.05.1940 / 28.11.1944).
RETHEL - HC Tour Mazarin (08.08.1939 /14.05.1940), HC Ecole d’agriculture (01.09.1939 /13.05.1940).
RIMOGNE – Hospice.
VOUZIERS - HC Jeanne d’Arc (01.05.1940 /13.05.1940), HC Ecole Mazaryck.
HOPITAL D'EVACUATION SECONDAIRE (HoE2) 1940
L'HoE2 est « la barrière thérapeutique des Armées ».
L’HoE2 a pour mission :
- de recevoir les évacués de 3e urgence, provenant des HoE1 ;
- de trier et de traiter, en fonction des délais de récupération (5 semaines environ) ;
- d'évacuer sur l'intérieur les blessés traités.
DONNEES COMPLEMENTAIRES :
L'HoE2 s'installe à 150/200 Kms du front (10 à 12 heures de chemin de fer) et à un noeud de communications Voie ferrée. Son implantation nécessite l'affectation en gare d'au moins deux chantiers d'évacuation de 300 mètres linéaires. L'HoE2 ne peut s'implanter sous tentes et s’implante, par réquisition, dans la plupart des locaux disponibles de la ville retenue (hôpitaux complémentaires, cliniques, hôpitaux civils, casernes, écoles, etc.). Ces centres hospitaliers élargis peuvent atteindre 10 000 lits. Campagne 1939-1940 : 7 HoE2, numérotés de 1 à 7.
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Journal de guerre du service de santé - mercredi 15 mai 1940
Mercredi 15 mai 1940
Capitulation de l'armée hollandaise. La VIIe armée précipite son repli. La 68e division d'infanterie est ramenée de l'île de Walcheren dans la région d’Anvers. La Ière armée reçoit le choc le plus dur sur le plateau de Gembloux. Rupture du front français sur la Meuse. La IIe armée ne parvient pas à colmater la brèche ouverte dans sa partie gauche. La VIe armée dont le chef est Robert Touchon (1878-1960) tente de la combler, puis se rétablit sur l'Aisne. La IXe armée commence, en fin de matinée, son repli sur la ligne générale Charleroi-Rocroi ; son chef, le général André Corap (1878-1953) est relevé de son commandement et remplacé par le chef de la VIIe armée, le général Henri Giraud (1879-1949), celui-ci étant lui-même remplacé à la VIIe armée par le général Aubert Frère (1881-1944). Reflux de l'ensemble du front. Course à la mer des panzers. A 20h 00 les Panzers sont à Montcornet (35 kms de Laon).
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée -
Repli sur le canal de Charleroi à Bruxelles.
Corps de cavalerie - Le directeur du service de santé du Corps de cavalerie (médecin colonel Lambert des Cilleuls) est à Saint-Symphorien. Le groupement d'ambulances du Corps de cavalerie se replie sur Villers-Saint--Ghislain. L'ambulance chirurgicale légère n°229 quitte Fleurus, en raison de la pression de l'ennemi. Les blessés opérés les jours précédents peuvent être évacués sur Maubeuge "dans des conditions satisfaisantes, malgré l'encombrement des routes par les réfugiés". Pendant ces journées de fonctionnement intense, l'ambulance chirurgicale légère n°229 opère 90 blessés de 1ère urgence et donne ses soins à plus de 300 blessés d'autres catégories.
Centre hospitalier de Binche (Belgique) - La compagnie sanitaire automobile n°974 transporte l'ambulance médicale n°31, de Binche sur l'hôpital complémentaire "Notre Dame de Grâce" de Cambrai.
Centre hospitalier de Bonne-Espérance (Belgique) - Les formations sanitaires évacuent le centre hospitalier :
- l'ambulance chirurgicale légère n°231 se replie sur Beauvois-en-Cambrésis.
- la section d'hygiène lavage désinfection n°131 (pharmacien-lieutenant Veniez) va au Quesnoy.
- Un groupe chirurgical mobile non identifié va à Cambrai.
Centre hospitalier de Lille - Devant la pression de l'ennemi, dans le secteur britannique, les blessés hospitalisés de l'hôpital militaire "Scrive" (425 lits) sont évacués sur Le Touquet. Il s’agit d’une mesure préventive, les Allemands sont encore sur un axe Anvers-Charleroi, à plus de 100 kilomètres.
Centre hospitalier de Maubeuge - Embouteillage de la clinique "Saint-Christophe". Les évacuations deviennent difficiles. "Les blessés civils, qui ne cessent d'arriver, sont répartis dans les caves disponibles avoisinant la clinique".
Centre hospitalier de Mons (Belgique) - L'ambulance chirurgicale légère n°251 et trois équipes chirurgicales mobiles de renfort sont maintenues en fonctionnement. Dans la journée, la presque totalité du personnel des formations sanitaires est ramené en arrière et la majeure partie du matériel sanitaire est évacué. Cette opération de repli est assurée par la compagnie sanitaire automobile n°980 (lieutenant Herlein) qui procède à l'évacuation sur Lens, de 250 blessés et de dix-huit tonnes de matériel sanitaire.
"Jusqu'ici, Saint-Quentin et Marcoing (HoE1 n°3) ont procédé tranquillement à l'évacuation de leurs occupants. Maubeuge a demandé un train sanitaire pour le 15 mai. Les blessés commencent à se faire plus nombreux et Valenciennes demandera son premier train sanitaire pour le 16 mai."
IIe armée -
La IIe armée ne parvient pas à colmater la brèche ouverte dans sa partie gauche.
HoE1 n°5 (Ancemont) - Le personnel de l'ambulance chirurgicale légère n°279 (médecin-capitaine Iselin) de Senoncourt travaille à Ancemont. A minuit, 386 lits sont occupés. Dans la journée : 243 entrées et 386 sorties dont neuf décès.
HoE1 n°10 (Vouziers) - Repli du personnel sur Sainte-Menehould-Vertevoyes ; le matériel est laissé sur place.
Hôpital militaire "Edmond Delorme" (Mourmelon) - Cet hôpital devait servir, conformément au journal de mobilisation, de centre de débordement, dès la période de sureté, aux hôpitaux militaires des régions du nord-est. Le 15 mai, à la suite de bombardements, l'hôpital est rendu inutilisable (dix morts et quinze blessés sur le camp). Une équipe chirurgicale mobile de l'HoE2 n°4 d’Epernay, détachée à Mourmelon, qui ne peut plus opérer est renvoyée à Epernay. Mise en alerte d’Epernay et de Reims.

Centre hospitalier de Bras-sur-Meuse - L'ambulance chirurgicale lourde n°429 (médecin-commandant Gattelier) repliée sur un fort de Verdun est mise à la disposition de l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc.
Centre hospitalier de Maison-Rouge - Violents bombardements exigeant le repli de l'ambulance chirurgicale lourde n°402 (Maison-Rouge), de l'ambulance chirurgicale légère n°242 (Maison-Rouge) non déployée, de l'ambulance médicale n°42 (Tersen) à La Forêt (300 lits). L'ambulance chirurgicale légère (ACl) n°242 reçoit l'ordre de se replier sur Sainte-Menehould. Les blessés classés "extrême urgence" sont laissés sur place avec une équipe chirurgicale. A 03h 00, l'ACl n°242 arrive à Vouziers et trouve l'hôpital d'évacuation primaire n°10 abandonné (cf. supra). A 06h 00 arrivée à Sainte-Menehould ; la formation sanitaire est ensuite dirigée sur Vertevoyes où elle fonctionne jusqu'au 9 juin.
IIIe armée
Le point d'embarquement voie ferrée (PEVF) de Longuyon est reporté à Spincourt.
HoE1 n°15 (Labry) - Bombardement aérien : 8 bombes sur l'hôpital ; une seule touche un bâtiment. Repli partiel de l'HoE1 n°15 sur Droitaumont et Thiaucourt où se trouve déjà déployé l'HoE1 n°7 (formation organique de la IIIe armée). L'ambulance chirurgicale lourde n°427 (Labry) évacue tous ses blessés sur Thiaucourt, de même que l'ambulance médicale n°99 (médecin-capitaine Juillet).
VIe armée
La VIe armée (Touchon) qui va venir se placer à gauche de la IIe armée, à cheval sur le dispositif des IIe et IXe armées, pourra utiliser éventuellement Rethel (IXe armée), bien que ce centre hospitalier soit bien diminué, ainsi qu’une ambulance chirurgicale lourde à Montmirail (ACL n°424 ou 425). Départ d'un échelon léger de la direction de cette armée, sans formation sanitaire d’accompagnement, par Dijon (lieu de son stationnement en réserve), Troyes, Châlons-sur-Marne, Reims. Arrivée à Hermonville (12 kms, nord-ouest de Reims) à 01h 00.
VIIe armée -
la pression allemande s'exerce principalement sur l'aile gauche.
Centre hospitalier de Bruges (Belgique) - Ouverture d'un centre hospitalier d'armée à l'hôpital "Saint-Jean" (400 lits, onze équipes chirurgicales, quatre radiologues) comprenant :
- un centre de chirurgie générale composé de l’ambulance chirurgicale lourde n°416 et du groupe chirurgical mobile n°17 (Henrion) avec deux salles d'opérations et radiologie ;
- un centre de neurochirurgie (ambulance chirurgicale légère n°237, médecin-commandant Ginestet), avec salle d'opération et radiologie ;
- un centre de spécialités chirurgicales avec salles d'opérations pour les diverses spécialités et radiologie (ACl n°237) ;
- un centre de médecine générale et de spécialités médicales (ambulance médicale n°57).
Centre hospitalier de Gand (Belgique) - Les 3e urgences sont évacuées sur Zuydcoote par autocars sanitaires. Un point d'embarquement voie ferrée (PEVF) est organisé par l'ambulance médicale n°57 en gare de la Pinte.
Centre hospitalier de Roulers (Belgique) - une option est mise sur Roulers, mais nécessite une collaboration franco-belge. Certaines formations sanitaires sont tenues en réserve en Belgique : hôpital complémentaire d'armée n°317, ambulances médicales n°77 et 89 (médecin-capitaine Dutard), section d'hygiène lavage désinfection n°180 (pharmacien-lieutenant Rouanet). L'HoE1 n°14 est partiellement déployé. Le laboratoire d'armée n°337 est prêt à fonctionner. La réserve avancée de médicaments n°357 achève de s'installer, sous la direction du pharmacien-colonel Burollet, inspecteur des services pharmaceutiques de la VIIe armée.
Centre hospitalier du Touquet-Paris-Plage - est organisé en HoE2 (1 500 lits chirurgicaux) Il est "réservé à l'hospitalisation belge". Le médecin-colonel Bouissou, chef d'état-major de l'aide-major général "est envoyé sur place pour régler les conditions d'hospitalisation." Le secteur hospitalier des côtes-du-nord (4e région militaire) et un crédit hospitalier sur la 2e région (Amiens) sont réservés pour les évacuations sanitaires belges.
IXe armée
La IXe armée envisage le repli des 11e et 41e groupements d'ambulances de corps d'armée sur Amiens.
HoE1 n°2 (Rethel) - L'ambulance chirurgicale lourde n°430 (médecin-capitaine R. Bloch) est intégrée dans le centre hospitalier, de même que l'hôpital complémentaire "Mazarin" qui se replie "spontanément" sur Soissons et Amiens ; elle confie ses blessés au groupe chirurgical mobile n°4. Retour des équipes chirurgicales mobiles n°28 et 29. "En raison de ce repli, on prévoit l'installation à La Fère (20 kms nord-ouest de Laon) d'un hôpital complémentaire et le fonctionnement du centre hospitalier de Laon comme HoE1." L'HoE1 n°2 de Rethel évacue ses blessés sur l'HoE1 n°4 de Liesse et sur l'HoE2 n°7 (médecin-colonel Dreneau) de Compiègne. La compagnie sanitaire automobile n°981 procède du 15 au 21 mai, à l'évacuation du centre hospitalier de Rethel. La compagnie sanitaire automobile n°972 poursuit également l'évacuation de Rethel, avec tous ses moyens en direction de Reims et de Liesse (HoE1 n°4). Dans la nuit du 15 au 16 mai, l’on procède à l’évacuation des formations sanitaires d'armée sur Liesse. Une autre section poursuit les évacuations du groupement d'ambulances de corps d'armée n°2. Toutefois les hôpitaux de Fourmies étant pleins, cette section dirige ses évacuations sur ceux de Laon et de Guise. Un train sanitaire parti d’Amagne à 19h 00 quitte Rethel emportant 300 malades et 121 civils.
HoE1 n°4 (Liesse) - Chargement d'un train sanitaire (280 évacués) et de deux autorails sanitaires dont un avec remorque. L'ambulance chirurgicale lourde n°428 et légère n°278 (médecin-capitaine Salmon) fonctionnent à plein rendement. L’ensemble des évacuations sanitaires donne 500 blessés à 18h 00.
Centre hospitalier d'Aubigny-les-Pothées - L'ambulance chirurgicale légère n°276 (médecin-commandant Debrie), entrant dans la composition du groupement d'ambulances de corps d'armée n°41 avec l'ambulance médicale n°95 et la section d'hygiène lavage désinfection n°179, se replient d’Aubigny en abandonnant leur matériel.
Centre hospitalier de Laon - L'ambulance chirurgicale légère n°277 d’Origny-en-Thiérache reçoit l'ordre de se replier sur l'hôpital "Foch" de Laon.
Armée des Alpes
En prévision d'une guerre avec l'Italie : "cette armée [doit] vivre sur les formations sanitaires de la 14e région militaire (Lyon), 15e (Marseille), sur l'HoE2 n°3 de Sathonay et la régulatrice de communications n°6 (médecin-colonel Bardon) de Venissieux." Cette armée ne disposera que d'une seule compagnie sanitaire automobile. De plus, il est nécessaire d’ « équiper fortement Grenoble, Lyon, Avignon et Valence".
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
Le poste de secours central de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère est détruit à Bjerkvik par bombardement aérien. Le médecin-capitaine Blancardi, médecin-chef et le pharmacien-lieutenant Le Mouet sont blessés. Plusieurs tués dans le personnel. Cause de cet accident :
1) - le poste de secours s'était installé dans une des rares maisons restées debout à Bjerkvik ;
2) - le poste de secours était signalé par un vaste drapeau à croix rouge.
Par la suite, les postes de secours de la Légion rechercheront des emplacements non visibles ou non repérables. Ils n'arboreront plus la croix rouge. Le médecin-sous-lieutenant Blanchon, adjoint au médecin-chef de la division est envoyé en renfort à la Légion étrangère.
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
HoE2 n°2 de Bar-le-Duc (médecin-colonel Badies) - 1 400 blessés reçus en trois jours, quatre chantiers opératoires en fonctionnement. L'ambulance chirurgicale lourde n°429 provenant de Bras-sur-Meuse s'installe au quartier "Exelmans", en renfort de l'HoE2 n°2. Un renforcement en infirmières se révèle rapidement nécessaire.
HoE2 n°4 (Epernay) - est mis en alerte par l'aide-major général ; toutefois ses ressources en personnels sont très dispersées : Le Touquet, Reims, etc.
HoE2 n°6 (Beauvais) - (suite au rapport de mission du médecin-commandant Wilmoth, adjoint au chef des services chirurgicaux auprès de l'aide-major général). L'HoE2 n°6 dispose de 23 équipes chirurgicales. Demande un renfort en médecins-auxiliaires et en matériels et médicaments. L'HoE2 procède à l'achat direct sur Paris de produits anesthésiques (Narcangil).
HoE2 n°7 (Compiègne) - (suite au rapport Wilmoth, cf. supra) demande un renfort de matériels qui est accordé par l'aide-major général. L'HoE2 signale un retard des trains sanitaires de blessés non opérés en provenance de Rethel (HoE1 n°2, IXe armée) ; demande que ces blessés aient leurs fiches d'évacuation soigneusement libellées, aux fins d'accélérer le triage.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
IIe armée - "a pris sur elle" sans en référer à l’Aide major général d'utiliser deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°968, en réserve générale à Sainte-Ménéhould.
IIIe armée - a dû prêter au commandement, plusieurs autocars sanitaires pour le transport de troupes...
[cf. Manoeuvre sanitaire, Ière, VIIe, IXe, Armée des Alpes]
Voie ferrée
Trains rouges - envoi aux armées de la note n° 11 501/SS/FT/1 du 15 mai concernant les trains sanitaires de blessés à opérer : "on organise dans chacune des régions de l'Intérieur limitrophe de la zone des armées, après entente entre l'Intérieur et les armées, un certain nombre de centres hospitaliers réunissant les ressources suffisantes pour pouvoir absorber en une fois le chargement d'un train sanitaire de blessés et assurer le traitement chirurgical dans les délais voulus".
[cf. 14 mai, Evacuations sanitaires, voie ferrée].
Aide aux populations civiles - Un train de blessés civils est dirigé sur Evreux et Caen (3e région militaire) en provenance de la 6e région militaire (IIe armée). Un autre train sanitaire est parti de Laon, transportant des blessés civils sur la 11e région militaire (Nantes). L'aide-major général adresse la note n°11 535/SS/FT/1 à l'état-major général (4e bureau) "pour l'informer des demandes de trains sanitaires dont il est saisi par les autorités civiles pour l'évacuation des blessés civils". Il décide de l'emploi de trains sanitaires militaires "à titre exceptionnel". En cas de refus, il propose la mise sur pied de trains sanitaires improvisés, à organiser par les autorités civiles.
RC n°1 (Amiens) -
- le train sanitaire n°219 (médecin-lieutenant Zaeppfel), stationne à Bruges.
RC n°2 (Laon) -
Hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°2 (Laon) - Evacuation de petits blessés: "Des trains sanitaires doivent partir pour Angers, Le Mans. Changements de destination, d'heures de départ. Longue attente, des heures entières de nos "sortants" à la gare.
L'évacuation se prépare, selon les ordres reçus, mais barré par des difficultés nouvelles qui surgissent sans cesse. Les trains partent avec des retards de quatre à cinq heures, quand ils partent. Les rames sanitaires ne correspondent pas aux chiffres annoncés de couchés et assis (...) Nous sommes néanmoins contraints de remettre au lendemain un lot de départs, derniers malades transportables et paquets de blessés légers (...)
Les blessés comme convenu, ont été descendus dans les sous-sols aménagés pour les accueillir pendant la nuit. Pas d'autre solution étant donné la fréquence des alertes."
Vers 23h 00, le médecin-colonel Hauvuy (médecin-chef de la RC n°2) attend toujours des ordres du GQG qui ne viennent pas.
La IXe armée à un besoin d'évacuation de 450 blessés militaires et de 250 blessés civils. La RC n°2 signale les difficultés d'évacuation en raison de coupures de la voie ferrée. L'aide-major général met à la disposition de la IXe armée: deux sections sanitaires automobiles à base d'autocars sanitaires de la compagnie stationnée à Chauny qui sont dirigées sur Sons près de Marle. Cette section était initialement à la disposition de la IIe armée.
- le train sanitaire n°218 (médecin-lieutenant Wester), de Fourmies (270 évacués) sur Beauvais (16 mai).
- le train sanitaire n°268 est signalé comme opérant de Fourmies à Compiègne.
RC n°3 (Saint-Dizier) -
La IIe armée évacue sur Sainte-Menehould, sur Ancemont (HoE1 n°5), sur Bar-le-Duc (HoE2 n°2) fonctionnant comme HoE1. En prévision du débordement éventuel de l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc, l'aide-major général prévoit :
- l'envoi de trains sanitaires "rouges" à Paris ;
- la dérivation du courant d'évacuation sanitaire sur Troyes (600 lits chirurgicaux) en utilisant les autocars sanitaires et la compagnie sanitaire automobile de Chaumont.
- le train sanitaire n°109, de Bar-le-Duc (321 évacués) sur Bordeaux (17 mai).
- le train sanitaire n°112 (médecin-lieutenant Arru-Blachette), à trois kilomètres de Sainte-Menehould, le train est bombardé et mitraillé : quatre wagons sont hors service.
- le train sanitaire n°160, de Reims (257 évacués, embarqués pendant un bombardement) sur Saint-Lô via Caen (16 mai).
- le train sanitaire n°303, de Sainte-Ménéhould (300 évacués) sur Bar-le-Duc (15 mai).
RC n°5 (Troyes) -
- le train sanitaire n°104 est en désinfection à Limoges.
RC n°6 (Venissieux) -
- un autorail sanitaire (15 couchés et 25 assis) d’Annecy sur Lyon.
- un autorail sanitaire (6 couchés et 32 assis) de Chambéry sur Lyon.
- le train sanitaire n°569 (médecin-lieutenant G. Bloch) avec 330 malades ou blessés, dont 70 couchés, de l'HoE2 n°3 (Sathonay) sur Privas.
RC n°7 (Creil) -
- Ière armée : le train sanitaire n°200 (médecin-lieutenant Ayrignac), de 260 évacués, de Maubeuge sur un hôpital d’évacuation secondaire non localisé.
- Un train sanitaire (n°118?), avec 281 évacués, de Saint-Quentin sur la 4e région militaire (Le Mans).
- le train sanitaire n°102 est en désinfection à Bordeaux.
- le train sanitaire n°114 (médecin-lieutenant Verdier), de Reims sur Bordeaux et Mont-de-Marsan.
- le train sanitaire n°118 (cf. supra), de Saint-Quentin à destination de Compiègne.
- le train sanitaire n°200, est bombardé à Busigny, un noeud ferroviaire à 26 kms au nord-est de Saint-Quentin. A 17h 00, ce train quitte Maubeuge dont la gare est très touchée par les bombardements.
- le train sanitaire n°468 est signalé à Essigny-le-Petit (7 kms, nord-est de Saint-Quentin) bloqué par une coupure de voie ferrée.
[cf. Manoeuvre sanitaire, Ière, IIIe, VIIe, IXe armées]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
7e Direction (ministère de la Guerre) signale toutes les ressources de la réserve ministérielle actuelles concernant certains médicaments :
- sérum de Normet (10 000 ampoules de 250 cc) ;
- sérum antigangréneux (130 000 ampoules de 20 cc) ;
- sérum antitétanique (900 000 ampoules de 10 cc) ;
- camphosulfonate (commande de 1 000 000 d'ampoules de 2 cc) ;
Il existe à la pharmacie centrale de l'armée à Malakoff : 15 000 ampoules de 2 cc et 10 ampoules de 5 cc de camphosulphonate.
- Evipan (stock à zéro, remplacé par du Privénal : 8 000 doses prévues)
- Ephédrine (250 000 ampoules - en marché : 850 000)
E [Hôpitaux d'évacuation secondaire, HoE2 n°6].
Recomplètement - Commande du 15 mai 1940 de 25 fourgons tolés citroën TAMH de radiologie : "Ces véhicules à prélever sur chaîne, auront une carosserie tolée sans fenêtres, avec une porte à double battant à l'arrière." L'équipement technique est assuré par l'établissement central d'électro-radiologie de l'armée à Malakoff.
Station-magasin (Dole) - coupure de voie ferrée (trafic ferroviaire interrompu pendant quatre jours). La station-magasin de Vesoul est prévenue pour l'enlèvement de son matériel par camions.
Station-magasin (Le Mans) - dirige une section d'hospitalisation sur les régulatrices de communications n°5 (Troyes) et n°7 (Creil).
MEMORIAL
Georges Marquet, né le 11 juin 1913 à Sauviat-sur-Vige (Haute-Vienne), diplômé de la faculté de Médecine de Paris (1937), médecin-lieutenant au 32e bataillon de chars, mort au combat le 15 mai 1940 à Rozoy-sur-Serre (Aisne).
André Thut, né le 13 octobre 1913 à Rethel (Ardennes), médecin-auxiliaire à la 17e section d’infirmiers militaires, mort au combat le 15 mai 1940 à Montcornet (Aisne).
HOPITAL D'EVACUATION PRIMAIRE (HoE) 1940
MISSION : L'HOE1 a pour mission :
- de recevoir la masse des évacués de 2e et de 3e urgence ;
- de trier et de catégoriser soigneusement ces évacués, dont il conserve les 2e urgence pour le traitement ;
- de mettre en état d'évacuation les 3e urgence.
(a) - 1 groupe de buanderie-séchoir (2 remorques), 1 voiture de désinfection DZ.
(b) -1 500 lits d'après Arch SHAT, 7N4077, Historique du 4è bureau, p. 342, titre I, ch. V, E2a.
Déplacement par voie ferrée ou par moyens de transport fournis par l’Armée ou le GQG : 30 à 36 wagons couverts et 3 wagons plats, ou par route : 60 camions sont nécessaires.
DONNEES COMPLEMENTAIRES
L’HOE1 s'installe à 25/30 kms du front. Implantation à 1 km de tout objectif militaire, à proximité d'une voie ferrée (nécessite un chantier d'évacuation sanitaire VF de 300 mètres linéaires). Dans le cas d'une implantation exceptionnelle sous tentes : 6 à 8 hectares.
D'une manière générale l'HOE1 est une formation de réserve générale semi-mobile affectée aux Armées. Le nombre d'HOE1 affectés dans chaque armée active était fonction de la manoeuvre sanitaire envisagée.
Au plan E : 14 HOE1 sont affectés aux armées, 7 restent en réserve dont 2 sont réservés pour un éventuel emploi outre-mer.
Campagne 1939-1940 : 23 HOE1. Numérotation continue de 1 à 23.
Journal de guerre du service de santé - mardi 14 mai 1940
Mardi 14 mai 1940
Repli de la VIIe armée (Giraud) derrière l'Escaut d’Anvers. La 68e division d'infanterie se "cramponne" aux îles de Walcheren et de Beveland. En Belgique, la Ière armée est au contact. Le Corps de cavalerie se replie derrière la position de Gembloux. Dans les Ardennes, multiplication des têtes de pont allemandes, sur la Meuse, au contact des IIe et IXe armées. Bombardement systématique des arrières de la IXe armée (Corap). Recul général, déroute. Repli des IIe et IXe armées sur la deuxième ligne de défense. Percée allemande de plus de 50 kms. La VIe armée (Touchon) reçoit l'ordre de rétablir la liaison entre les IIe et IXe armées.
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée -
est dès son engagement, au contact des Allemands sur la position de Gembloux-Ernage.
Corps de cavalerie - Repli du groupement d'ambulances du Corps de cavalerie sur Villers-Saint-Ghislain (7 kms est de Mons), à l'exception de l'ambulance chirurgicale n°229 (Fleurus) qui "restera déployée jusqu'à la liquidation de la situation" (76 entrants du 14 au 15 mai). Le DSS/CC s'établit à Fleurus. Une des deux sections sanitaires automobiles de renfort est mise à la disposition du DSS/5e CA (médecin-colonel Augé). Ces évacuations se font sur Maubeuge par autorail et véhicules sanitaires.
Le Directeur du service de santé de la Ière armée visite Binche, Bonne-Espérance, où il prévoit l'installation de l'HoE1 n°13 (médecin-lieutenant-colonel Rigaux) dans les locaux d'une abbaye "immense" et Thuin où l'installation de l'HoE1 n°1 (médecin-commandant Diffre) est envisagée.
A Lobbes, la section d'hygiène lavage désinfection n°181 est "anéantie" par un bombardement aérien. A Mons, est poussée l'ambulance chirurgicale légère n°251 (médecin-lieutenant Welti), qui y restera jusqu'au 16 mai, renforcée par le groupe chirurgical mobile n°15 (médecin-lieutenant Joly) qui fonctionnera les 14 et 15 mai 1940. A 24h 00, ordre est donné de préparer le repli de toutes les formations sanitaires arrivées à Thuin (15kms sud-ouest de Charleroi). La Ière armée arrête également toutes les formations sanitaires en cours de transport, dont ses deux hôpitaux d'évacuation primaire (n°1 et 13).
Centre hospitalier de Bonne-Espérance - (cf. supra) Arrivée à Thuin de l'ambulance médicale n°31 (médecin-capitaine Joulia) et d'une section d'hygiène lavage désinfection qui sont dirigées le jour même sur l'abbaye de Bonne-Espérance. L'ambulance chirurgicale légère n°231 fait mouvement de Binche sur Bonne-Espérance où fonctionnent déjà l'hôpital d'évacuation primaire n°13 et l'ambulance chirurgicale lourde n°422 (médecin-commandant Chenut).
IIe armée -
Elargissement des têtes de pont allemandes de Houx et de Sedan.
HoE1 n°5 (Ancemont) - 222 lits sont occupés à minuit. Dans la journée, 188 entrées et quatorze sorties dont deux décès sont enregistrés.
HoE1 n°10 (Vouziers) - Le repli de l'HoE1 n°10 et de l'hôpital complémentaire d'armée n°312 (Corbon) est décidé sur Sainte-Menehould-Vertevoyes. Ce centre hospitalier fonctionne dorénavant comme groupement d'ambulances de corps d'armée (GACA) et évacue sur Bar-le-Duc. Départ d'un train sanitaire de 360 blessés (14h 30). A 20h 00, il ne reste plus qu'une soixantaine de blessés. A la nuit, évacuation complète des blessés.
Centre hospitalier de Maison-Rouge - A l'ambulance chirurgicale légère n°242 : "travail formidable, du fait de la disparition du GACA (n°10) du Chesne et de certains GSD, des blessés arrivent sans aucune fiche de l'avant. Les deux équipes chirurgicales opèrent sans arrêt..."
Hôpital militaire de Mourmelon - subit un bombardement, ainsi que le camp d'aviation. Ce bombardement sera renouvelé le 15 mai.
IIIe armée
HoE1 n°7 (Pont-à-Mousson) - Deux autocars sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n°543 sont mis à la disposition de l'HoE1 n°7 de Pont-à-Mousson (médecin-lieutenant-colonel Campaignolle).
VIe armée (détachement d'armée Touchon) - armée de réserve
Dans la nuit du 14 au 15 mai, départ rapide pour le front de Aisne d'un petit détachement du service de santé militaire comprenant: un médecin, un sous-officier et trois infirmiers de l'ambulance chirurgicale légère n°236 (Peyrus) avec du matériel et deux véhicules sanitaires.
Centre hospitalier de Reims - (sera dans le secteur du détachement d'armée Touchon le 15 mai). Un train sanitaire est accordé à la direction du service de santé de la 6e région militaire (Châlons-sur-Marne) pour l'évacuation de Reims de 350 blessés civils. C'est sur Reims, compte-tenu du non déploiement de l'HoE2 n°4 d’Epernay, toujours en "réserve générale" le 14 mai, que pèse tout le poids des évacuations sanitaires de la bataille de Sedan. Reims joue en effet, avec ses douze hôpitaux complémentaires et ses 6 881 lits, le rôle d'HoE2 au profit des IIe, VIe, IXe armées et complète, au mieux, la "barrière sanitaire" des HoE2 dans laquelle le médecin-général Liégeois a laissé un vide énorme de plus de 200 kilomètres entre Compiègne (HoE2 n°7) et Bar-le-Duc (HoE2 n°2).
VIIe armée -
repli sur le camp retranché d’Anvers.
Centre hospitalier de Bruges - installation de l'HoE1 n°14 (médecin-colonel Tournier).
Centre hospitalier de Gand - Renforcement du centre hospitalier de Gand-Zwijnaarde par la 21e compagnie d'infirmiers de réserve générale, une section d'hospitalisation de l'hôpital complémentaire d'armée n°317 (Brouste) et l'ambulance chirurgicale lourde n°412 (en partie). Le groupe chirurgical mobile n°18 de Saint-Omer est également dirigé sur Gand. Le centre hospitalier peut recevoir des blessés et opérer à 16h 00. Au soir du 14 mai, Gand comprend onze équipes chirurgicales et quatre radiologues.
Centre hospitalier du Touquet-Paris-Plage - Renforcement du centre hospitalier par trois équipes chirurgicales et 150 hommes, provenant de l'HoE2 n°4 d’Epernay (médecin-colonel Pauron). La 1ère section de la compagnie sanitaire automobile n°967 de Saint-Riquier (douze autocars sanitaires) est également mise à sa disposition.
VIIIe armée -
Etude de déploiement de l'hôpital d'évacuation primaire n°8 (médecin-commandant Faure) à Remiremont.
IXe armée -
En situation précaire, compte-tenu des puissantes formations blindées allemandes qui après avoir enfoncé les défenses de la IIè armée se rabattent vers l'Ouest dans son secteur.
HoE1 n°2 (Rethel) - Encombrement de blessés civils : 300 évacués dont 150 graves. Un train sanitaire a été bombardé. Evacuation par autorail sanitaire des blessés de troisième urgence (U3). L'aide-major général envisage la constitution d'un train sanitaire de blessés civils, à évacuer sur la 4e région militaire du Mans.
HoE1 n°4 (Liesse) - (rapport de mission du médecin-commandant Wilmoth, de l'état-major de l'aide-major général). L'ambulance chirurgicale lourde n°428 (médecin-commandant Soupault) est en partie détruite par un bombardement: "deux salles d'opération ont été réinstallées dans des caves aménagées." Capacité de traitement de 60 blessés par jour. Chargement d'un train sanitaire en gare.
Centre hospitalier de Fourmies - Hospitalisation de 400 à 500 blessés. Evacuation sur Ribemont et repli le 15 mai.
Centre hospitalier de Laon - (Hôpital complémentaire "Foch") reçoit des blessés du front après 14 heures de route et de Rethel après deux heures. L'aide-major général accorde au centre hospitalier: trois équipes chirurgicales mobiles, huit véhicules sanitaires et des moyens de stérilisation (cinq autoclaves).
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
HoE2 n°7 (Compiègne) - a reçu vingt blessés civils. "S'il en reçoit d'autres, il devra déborder sur les salles militaires" de l'hôpital civil de Compiègne.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie maritime
Toutes les évacuations sanitaires par voie maritime, tant françaises que britanniques, du corps expéditionnaire français en Scandinavie transitant par la Grande-Bretagne (détachement médical de liaison à Manchester) sont dirigées sur la base sanitaire de Lorient (instruction n°100 294/4/FT du 14 mai 1940).
Voie routière
DSS/2e région militaire (Amiens) - signale qu'elle a des difficultés à assurer le transport des blessés. L'aide-major général fait diriger 40 camionnettes disponibles, aménagées en version sanitaire.
Compagnie sanitaire automobile n°961 - utilisée sans ordres, retourne à Ailly-sur-Noye.
CSA n°974 - est mise à la disposition de l'HoE2 n°6 (Beauvais).
CSA n°983 - provenant de la Ve armée est reportée à Senlis.
CSA n°984 - provenant de la VIIIe armée est mise en réserve à Crépy-en-Valois (24 kms sud-est de Compiègne).
[cf. Manoeuvre sanitaire, IIIe et VIIe armées]
Voie ferrée
Le GQG demande à l'état-major général de l'armée (télégramme n° 9753-4/FT) la constitution, à partir des équipements existants de deux trains sanitaires pour couchés.
L'aide-major général met à la disposition de l'armée belge un courant d'évacuation passant par Ghywelde, Dunkerque, Calais et Etaples, en direction du centre hospitalier du Touquet, réservé à l'hospitalisation belge.
Diffusion du tableau récapitulatif, arrêté à la date du 14 mai, des centres hospitaliers de l'Intérieur "sur lesquels pourront être dirigés des trains sanitaires de blessés à opérer" appelés aussi "trains rouges".
TABLEAU n°2 - Centres hospitaliers "abonnés" pour un train sanitaire de blessés à opérer :
3e région militaire (Rouen) |
Evreux - Trouville - Rouen - Caen - Lisieux – Saint-Lô |
4e région militaire (Le Mans) |
Le Mans - Rennes – Bagnoles-de-l’Orne - Alençon |
5e région militaire (Orléans) |
Nevers |
8e région militaire (Dijon) |
Châlons-sur-Saône - Sens |
9e région militaire (Tours) |
Un train rouge tous les quatre jours, soit à Angers, Tours ou Poitiers |
RC n°2 (Laon)
Hôpital complémentaire de gare régulatrice n°2 (Laon) - nombreux arrivages de blessés (bombardements de Corbény sur la route de Reims, de Laon (13 mai) et de Guignicourt).
RC n°3 (Saint-Dizier)
- un train sanitaire partiellement détruit à Charny.
- le train sanitaire n°109 (médecin-lieutenant Danhier), de Vouziers (306 évacués) sur Bar-le-Duc.
- le train sanitaire n°466 signalé au départ de Vouziers (600 évacués) sur Bar-le-Duc prend en remorque le train sanitaire n°303.
RC n°4 (Vesoul)
- le train sanitaire n°460 (316 évacués), de Dijon-Beaune sur la 13e région militaire (Néris-les-Bains).
- le train sanitaire n°512 (médecin-lieutenant Madeuf) de 247 évacués, de Besançon sur Carpentras.
- le train sanitaire n°535 (273 évacués), de Sarrebourg sur Epinal.
- le train sanitaire n°563 (328 évacués), de Montbéliard-Luxeuil sur Autun.
RC n°5 (TROYES)
- le train sanitaire n°318 (médecin-lieutenant Lapuyade), de Commercy (301 évacués) sur Nevers (14 mai).
- le train sanitaire n°325, de Réthel (204 évacués) sur Soissons et Compiègne (15 mai).
RC n°6 (Venissieux)
- Un autorail sanitaire de Nantua sur Lyon (39 assis et quatre couchés).
- Deux autorails sanitaires jumelés de Gap sur Crest et Valence (seize assis et 64 couchés).
[cf. Manoeuvre sanitaire, VIe et IXe armées]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
La 7e direction du ministère de la Guerre fait procéder :
- à l'envoi d'appareils de fractures type "Lardennois"; fait fabriquer du store en rouleaux (type "Eugène Perdu") ; envisage la fabrication d'appareils de fractures de Pouliquen.
- à l'achat de brancards : 40 000 sont commandés et seront livrés à raison de 300 par semaine, 3 000 sont envoyés aux stations-magasins. On compte actuellement à la station-magasin de Sens, 1 800 brancards, à la station-magasin de Saint-Cyr (2 800), à la station-magasin d’Avord (300). Compte-tenu de la destruction d’Avord, ils seront répartis sur les régulatrices de communications n°1 (Amiens), n°3 (Saint-Dizier), n°7 (Creil).
- à la constitution urgente de matériel de neuro-chirurgie ;
- à l'expédition de médicaments de faible poids et de peu de volume par la section automobile féminine (SSAF). Cet organisme dispose pour cette mission de trois sections auxiliaires de transport sanitaire (SATS): n°5 201/19 (lieutenant Henrion), n° 5 202/19 (lieutenant Dreyfuss), n° 5 203/19 (lieutenant Roques) ;
- à l'achat de médicaments destinés au traitement des hémorragies: Anthemo, Arrhemapectil et au traitement du choc: syncortyl (laboratoires Roussel) et néocortyl.
Pharmacie centrale de l'armée (fort de Vanves à Malakoff) - répartira vingt lots de traitement des brûlures, par jour, sur les régulatrices de communications.
Station-magasin de Dole – A la suite au bombardement de la station-magasin d'Avord, la station-magasin de Dole fait procéder à une dispersion de ses approvisionnements en trois locaux distants au minimum de 800 mètres.
Alcide Dutilleul, né le 27décembre 1914 à Croix (Nord), diplômé de la faculté de Médecine de Nancy (1939), médecin-auxiliaire au 2e régiment de dragons portés, mort au combat le 14 mai 1940 à Aische-en-Refaix (Belgique).
Robert Lapierre, né le 13 octobre 1913 à Casablanca (Maroc), ancien élève de l’Ecole du service de santé militaire et diplômé de la faculté de Médecine de Lyon (1936), médecin-lieutenant au 1er régiment de dragons portés, mort le 14 mai 1940 au combat à Aische-en-Refaix (Belgique).