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Hôpitauxmilitairesguerre1418 - Santé Guerre

Journal de guerre du service de santé - mardi 21 mai 1940

2 Avril 2020 , Rédigé par François OLIER Publié dans #GUERRE 1939-1945

 

 

Mardi 21 mai 1940

La Wehrmacht lance sur Calais une Panzedivision et une autre sur Boulogne par la côte. Contre-attaque anglaise à base de blindés à Arras. Conférence interalliée à Ypres. Au retour de cette conférence, le général Billotte, commandant le groupe d'armées n°1 est mortellement blessé dans un accident automobile. Il décèdera le 23 mai: "le commandement interallié dans le Nord est décapité".

 

 

Insigne de l'ambulance chirurgicale lourde n°416 de la VIIe armée

Insigne de l'ambulance chirurgicale lourde n°416 de la VIIe armée

 

ENCERCLEMENT DU GROUPE D'ARMEES n°1

(Ière et VIIe armées)

 

Les formations sanitaires de la VIIe armée, qui devaient rejoindre par voie ferrée, sont considérées comme perdues

- l'ambulance chirurgicale légère n°247, le groupe chirurgical mobile n°19, l'hôpital complémentaire d'armée n°307 venant de Zuydcoote ;

- l'ambulance médicale n°67 et la section d'hygiène lavage désinfection n°157 venant de Wormouth ;

- les sections d'hygiène lavage désinfection n°137 et 147 venant de Saint-Omer ;

- l'hôpital complémentaire d'armée n°317, l'ambulance médicale n°89, les réserves avancées de matériels sanitaires n°357 et 367 venant de Bruges ;

- l'hôpital complémentaire d'armée n°327, venant de Hesdin ;

- l'hôpital d'évacuation primaire n°22 et la section d'hygiène lavage désinfection n°180 venant de Roulers qui sont capturés à Rue le 20 mai.

 

Hôpital d'évacuation primaire n°20 (réserve générale) - L'aide-major général prescrit de diriger les wagons de matériels appartenant à l'HoE1 n°20 sur Melun.

 

Centre hospitalier de Béthune - (15h 00) Le chef d'état-major du directeur du service de santé de la Ière armée (médecin-lieutenant-colonel Petit), actuellement à Béthune, fait connaître que les hôpitaux de la ville "débordent", que le train sanitaire en gare ne peut repartir pour des raisons de rupture de voie ferrée. Ordre est donné à trois sections de la compagnie sanitaire automobile n°980 d'aller procéder à l'évacuation des hôpitaux de Béthune (350 ou 450 blessés?) sur Calais,"où on espère toujours un bateau" ou Arras.

 

 Centre hospitalier de Calais - Embarquement "voie ferrée" à Zuydcoote du matériel de l'ambulance chirurgicale légère n°247 et du groupe chirurgical mobile n°19. Le train est stoppé à Calais. Le personnel de l'hôpital complémentaire d'armée n°307, de l'ACl n°247, du GCM n°19 se met à la disposition du médecin-chef de la place de Calais (médecin-commandant Devuilder). A Calais, arrivée d'un convoi de 120 blessés hollandais dont le bateau a été torpillé en vue de Calais. Evacuation d'une centaine de blessés pris à l'hôpital militaire et à l'hôpital complémentaire "Collège de garçons" sur Le Touquet, puis Boulogne.

 

Centre hospitalier d’Helfaut - L'ambulance chirurgicale lourde n°411 se replie sur Saint-Omer. Le 21 mai, l'ambulance chirurgicale légère n°231 venant de Bully-Grenay rallie le sanatorium d’Helfaut où fonctionnent déjà l'ambulance chirurgicale lourde n°422 et l'ambulance chirurgicale légère n°267 Le groupe chirurgical mobile n°15 détache une de ses équipes chirurgicales à Aire-sur-la-lys pour travailler au bénéfice de blessés civils (du 22 au 25 mai)

 

Centre hospitalier de Lens - (10h 00) On apprend que 100 blessés militaires sont hospitalisés à l'hôpital civil de Lens. Une section de la compagnie sanitaire automobile n°541 (capitaine Leloir) est chargée de les diriger sur Béthune

 

Centre hospitalier du Touquet - Le médecin-chef du centre hospitalier du Touquet fait savoir qu'il est coupé de toute évacuation sur l'arrière. Sa capacité d'hospitalisation est déjà dépassée. un compte-rendu est adressé au groupe d'armées n°1 ( 4e bureau) pour qu'une intervention soit faite au Grand Quartier Général, pour l'obtention de navires-hôpitaux à Boulogne ou à Calais

 

Centre hospitalier de Lille - Après avoir appris que l'hôpital militaire "Scrive" de Lille est évacué, le directeur du service de santé de la Ière armée demande que l'hôpital d'évacuation primaire n°1 (réserve générale) garé sur voie ferrée à Rue (23 kms nord-ouest d’Abbeville) soit dirigé sur Lille où il fonctionnera dans les locaux de l'hôpital, les matériels restant sur roues. Mais il est déjà trop tard. Les Allemands sont depuis la veille à Montreuil-sur-Mer et le train transportant l'HoE1 n°1 est abandonné à Rue.

 

Centre hospitalier de Montreuil-sur-Mer - Bombardement de Montreuil: plus de 100 blessés sont dirigés sur l'hôtel-dieu et l'hôpital complémentaire. Arrivée d'une équipe chirurgicale de renfort provenant de l'hôpital complémentaire de Douai replié au Touquet (médecin-commandant Deladrière). L'hôtel-dieu de Montreuil traite et hospitalise 49 blessés militaires. L'hôpital complémentaire de la Chartreuse-de-Neuville soigne des blessés du bombardement du 21 mai. Au camp sanitaire britannique d’Etaple-Camiers, 800 personnels anglais rembarquent à Boulogne le 22 mai.

 

Centre hospitalier de Dunkerque-Zuydcoote - L'hôpital d'évacuation primaire n°14 (médecin-lieutenant-colonel Tournier), qui a relevé l'ambulance chirurgicale légère n°247, le groupe chirurgical mobile n°19 et l'hôpital complémentaire d'armée n°307, fait évacuer sur le centre hospitalier du Touquet, par la compagnie sanitaire automobile n°975, 309 blessés Le directeur du service de santé de la Ière armée, quant à lui relate dans son JMO, que les 309 blessés ont été pris en charge "par bateau" à Zuydcoote, "à destination de la France".

Service de santé de la Marine à Dunkerque - Au lendemain des premières attaques aériennes allemandes, l'infirmerie principale de la Marine "Fénelon", trop exposée sur les quais, est transférée à Malo-les-Bains, dans les locaux de la clinique "Villette" (300 lits)

 

MANOEUVRE SANITAIRE

 

                        Ière armée

La direction de l'Artillerie signale la présence au parc du Génie de Vernon : des groupements d'ambulances de corps d'armée n°4 et 5, des ambulances médicales n°51 (médecin-capitaine Faure) et n° 61 et de l'hôpital complémentaire d'armée n°321 échappés de l'encerclement du groupe d'armées n°1.

 

                        IIe armée

Le directeur du service de santé de la IIe armée (médecin-général inspecteur Gay-Bonnet) :

- signale une diminution notable de blessés ;

- "affirme" la remise en ordre de ses formations sanitaires et de son désir de reprendre les ambulances chirurgicales lourdes n°402 et 429 qui sont à Bar-le-Duc auprès de l'hôpital d'évacuation secondaire n°2 ;

- précise qu'il n'y aura pas de nouveau déploiement des hôpitaux complémentaires d'armée

Au 20 mai : 103 malades ont été évacués.

En fin de journée, l'aide-major général fait connaître que le médecin-général inspecteur Gay-Bonnet "remis à la disposition de la 7e direction" est remplacé dans ses fonctions par le médecin-général Causeret, directeur du service de santé du 18e corps d'armée, qui rejoindra le 23 mai L'aide-major général a probablement été impressionné par le compte-rendu que lui a fait le médecin-colonel Okinczic, chirurgien-consultant auprès de l'aide-major général, lequel précisait le 17 mai, à la suite d'une mission à Bar-le-Duc, que le médecin-général inspecteur Gay-Bonnet se trouvait "à Sommerlieu, assez déprimé". Il n'avait pu puiser suffisamment dans ses ressources personnelles pour réorganiser les formations sanitaires de la IIe armée fortement bousculées depuis le 13 mai.

 

HoE1 n°5 (Ancemont) - A minuit, 723 lits sont occupés. C'est le plus fort taux d'occupation à Ancemont de toute la campagne. Dans la journée : 285 entrées, en diminution et 485 sorties dont 5 décès.

 

                        IVe armée

L'aide-major général fait diriger sur l'hôpital d'évacuation primaire n°6 (Burthecourt) et l'HoE1 n°11 (Saint-Jean-de-Bassel) une équipe d'infirmières qui rejoindront par la régulatrice de communications n°5 de Troyes.

 

                        VIe armée

Centre hospitalier de Château-Thierry - L'ambulance chirurgicale légère n°256 venant de Corfelix (15 kms nord-ouest de Sézanne) monte sur Château-Thierry où elle s'installe à l'hospice de la charité. Un groupe chirurgical mobile est demandé pour le renforcement de ce centre hospitalier.

 

Centre hospitalier d’Epernay -  Le directeur du service de santé de la VIe armée demande au Commandement de faire diriger sur Epernay (première destination Sézanne) : l'ambulance médicale n°56, l'ambulance chirurgicale légère n°246 (médecin-capitaine De Rougemont). Envoi d'une section de la compagnie sanitaire automobile n°556 pour le transport du personnel des deux formations. Epernay, par les soins de la CSA n°972 reçoit les évacuations de Saint-Dizier et de Vitry-le-François.

 

Centre hospitalier de Reims - Le directeur du service de santé de la 6e région militaire (Châlons-sur-Marne) signale que tout le personnel du centre hospitalier de Reims est actuellement en route pour Bar-le-Duc (HoE2 n°2) et Dijon. Le DSS/6eRM précise que seize hôpitaux complémentaires de Reims et un hôpital complémentaire de Fismes se sont repliés sur Dijon (159 officiers, 118 infirmières, 562 soldats) accueillis et regroupés à l'hôpital complémentaire "Vaillant".

 

Centre hospitalier de Senlis - Le directeur du service de santé de la VIe armée signale que Senlis doit fonctionner dès que possible et développer rapidement ses moyens ; mais l'aide-major général lui précise que Senlis n'est pas dans sa zone mais dans celle de la VIIe armée. Cette dernière, quant à elle, n'envisage pas, le 21 mai, l'extension du centre hospitalier. L'aide-major général s'occupe d'en faire évaluer la capacité par le médecin-colonel Bouissou, son chef d'état-major qui y est envoyé en mission.

E [Manoeuvre sanitaire, VIIe armée].

 

Centre hospitalier de Villers-sur-Marne - La 1ère section (20 véhicules sanitaires) de la compagnie sanitaire automobile n°979 est mise à la disposition du centre hospitalier de Villers.

Le centre hospitalier signale :

- certaines difficultés de fonctionnement, essentiellement du à la stérilisation, sujette aux fréquentes coupures de courant électrique ;

- que les équipes chirurgicales de Laon-Soissons sont repliées à Villers-sur-Marne.

 

                        VIIe armée

Formations sanitaires ayant échappé à l'encerclement du groupe d'armées n°1 :

- les ambulances chirurgicales lourdes n°407 et 412, ainsi que les débris des ambulances médicales n°47 et 57 (cantonnement à Monneville, 30 kms, sud-ouest de Beauvais) ;

- l'ambulance chirurgicale lourde n°416 et le groupe chirurgical mobile n°17 (cantonnement à Cires-les-Mello, 30 kms, sud-est de Beauvais) ;

- l'ambulance chirurgicale légère n°237, l'ambulance médicale n°37 et le laboratoire d'armée n°337 (cantonnement à Mondrainville ? près de Caen).

A ces formations sanitaires s'ajoutent les centres hospitaliers de Beauvais, Compiègne et Cempuis (HoE1 n°19). Ce qui donne un total de 32 équipes chirurgicales et neuf postes radiologiques. Des réserves de matériels et de médicaments existent à Chauny et Creil, auprès de la régulatrice de communications n°7, repliée sans ses stocks.

 

Hôpital d'évacuation primaire n°16 de Mers - (Médecin-commandant De Saint-Rapt), (en réserve générale sur voie ferrée). Signale sa situation critique, Mers ayant été évacué par la population civile. Les postiers et les gendarmes sont partis. Le médecin-chef précise qu'il n'a reçu aucune instruction de la 3e région militaire de Rouen. Il a rassemblé son personnel et s'est dirigé sur Rouen. A 12 kms, au Mesnil-Reaume, les infirmières ne peuvent plus suivre et il demande de l'aide. A 14h 25, le 4e bureau demande de renvoyer le personnel à Mers et prévient qu'il envoit des camions. A 19h 15, malgré de gros efforts, il est impossible d'enlever par "voie ferrée" ou "routière" l'HoE1 n°16. Le personnel devra rejoindre Rouen, par tous moyens possibles, en abandonnant son matériel.

 

Centre hospitalier de Beauvais (faisant fonction d'HoE1) - Le médecin-chef du centre hospitalier (médecin-colonel Jouvelet) rend compte que le train enlevant le matériel de l'HoE2 n°6 replié sur Lisieux, est part avec presque tout le matériel chirurgical et radiologique. L'HoE2 n°6 a laissé une table d'opération sur huit; un scyalitique sur dix et tout le matériel nécessaire pour permettre aux deux groupes chirurgicaux mobiles n°10 et 34 et aux équipes chirurgicales restant sur place de travailler. Le matériel complémentaire pourra être perçu sur les stocks de Creil. "Les chirurgiens restant sur place se sont installés à "Agel" (caserne) abandonnant les centres hospitaliers situés à l'intérieur de Beauvais. Un certain affolement règne parmi eux et quelques-uns refusent d'opérer. Le médecin-chef a cependant pu obtenir, après leur avoir parlé, un fonctionnement normal".

Le centre hospitalier a évacué trois trains sanitaires et en outre, pour se dégager, a cru utile d'envoyer dans la nuit un train sanitaire rouge sur Paris-Saint-Denis. Beauvais fonctionne comme hôpital d'évacuation primaire et dispose de moyens d'évacuation importants: environ 250 véhicules sanitaires permettant l'emport de 1 979 assis et 700 couchés répartis en :

- compagnie sanitaire automobile n°963? (17 cars sanitaires), CSA n°966 (deux sections), CSA n°967, CSA n°974, CSA n°980 (huit véhicules sanitaires), CSA n°981 (15 VS), CSA n°983 (Savigny), CSA n°984 (Beauvais). Le directeur du service de santé de la VIIe armée prend la direction du centre hospitalier, à compter du 21 mai à 12h 00. A son arrivée, le directeur constate la complète évacuation des formations sanitaires de l'HoE2 n°6. L'évacuation a été rapide "et donne en certains endroits l'impression de panique". La ville même apparaît vide, évacuée par les quatre-cinquième de sa population.

 

Centre hospitalier de Cempuis - L'aide-major général envisage le repli de l'ambulance chirurgicale lourde n°425 de Cempuis sur Forges-les-Eaux. A 13h 50, arrive l'ordre de repli sur Forges. A 17h 40, l'ACL n°425 rend compte qu'elle est repliée sur Buchy (15 kms ouest de Forges-les-Eaux). L'aide-major général la fait diriger sur Evreux, où elle stationnera sans se déployer.

 

Centre hospitalier de Clermont -  Il ne reste qu'un médecin-capitaine donnant ses soins à 200 malades civils.

 

Centre hospitalier de Compiègne - L'aide-major général demande de régler les moyens de transport par voie "routière" sur Paris et d'aménager Senlis. A 11h 30, le centre hospitalier de Compiègne signale l'impossibilité d'utiliser la voie ferrée. Il a 400 blessés ou malades dans les caves de Compiègne et n'arrive pas à les évacuer, compte-tenu d'une coupure de voie ferrée. Le médecin-chef demande l'envoi de moyens routiers pour l'évacuation de 50 tonnes de matériels, de 50 officiers et de 400 hommes.

 

Centre hospitalier de La Bruyère, près de Liancourt - (sanatorium Paul Doumer) - reste sur place un médecin-capitaine et du personnel.

 

Centre hospitalier de Pont-Sainte-Maxence - L'hôpital "Saint-Joseph" est actuellement vide de blessés et de personnel médical. La 7e direction signale "que Pont-Sainte-Maxence se serait replié dans de mauvaises conditions et aurait laissé des blessés dans cette localité". Après renseignements pris auprès de la région militaire de Paris, ceci est inexact. Le centre hospitalier dispose de moyens de traitement importants : 300 lits et 4 équipes chirurgicales.

 

Centre hospitalier de Senlis -  (18h 30) le médecin-colonel Bouissou, chef d'état-major de l'aide-major général, "en mission", rend compte de l'embarquement "facile" à la gare de Senlis. Le centre hospitalier dispose de quatre hôpitaux avec 450 lits chirurgicaux, 500 lits médicaux et deux bonnes équipes chirurgicales. Le régulateur de Creil (RC n°7) donne, à 18h 45, son accord pour la mise en place d'un point d'embarquement par voie ferrée (PEVF) à Senlis, au profit de Compiègne.

 

                        IXe armée

Le directeur du service de santé de la IXe armée rend compte à l'aide-major général qu'il a pu regrouper dans la zone d’Andeville, près de Meru (Oise) son état-major, ses groupements d'ambulances de corps d'armée et quelques éléments sanitaires dont l'hôpital d'évacuation primaire n°4 (Liesse) auquel la compagnie sanitaire automobile n°972 est accolée. L'aide-major général lui fait part de la dissolution de la IXe armée, de la remise à disposition de la 7e direction, du médecin-général Bodet (DSS/41e CA) dont la grande unité est dissoute (note n° 15 604/1/NE du 21 mai 1940)

 

                        Armée des Alpes

Monsieur Petsche, député des Hautes-Alpes attire l'attention du Commandement sur les difficultés de traitement et d'évacuation des blessés dans le secteur du Dauphiné en l'absence d'organisation à l'Argentière.

 

                        Corps expéditionnaire français en Scandinavie

Certains indices faisant craindre au commandement britannique que les Allemands ne tentent un débarquement au fond des fjords situés à l'ouest de Harstadt, le service médical reçoit l'ordre de fermer le centre de convalescents de Kasford.

 

                        Théatre d'opérations en Méditerranée orientale (T.O.M.O)

La section auxiliaire de transport sanitaire n°5201/19, affectée aux hôpitaux d’Alep (HoE1 n°18) et de Tripoli est mise en route le 24 mai.

E [Précis d'organisation - Ordre de bataille du TOMO, pour les autres formations sanitaires].

 

HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE

 

HoE2 n°6 (Lisieux) - Le centre hospitalier rend compte qu'il peut fonctionner à partir de 12h 00 et recevoir dans l'après-midi : 450 blessés, 1 500 lits chirurgicaux sont organisés avec débordement sur Deauville-Trouville.

A 15h 30, le médecin-colonel Okinczic et le médecin-commandant Rolling de l'état-major de l'aide-major général rendent compte de leur mission : Le centre hospitalier de Lisieux dispose dès maintenant de 1 130 lits. A terme, 1 830 lits pourraient être organisés, avec l'augmentation de capacité de l'hôpital complémentaire "Ferry-Michelet" et de l'hospice civil. Ils estiment que la basilique offre des locaux importants :

- pour l'hospitalisation (2 500 lits dans la nef et l'aile latérale) ;

- pour le triage, compte-tenu de la proximité de la gare.

Le centre hospitalier de débordement de Deauville-Trouville dispose dès maintenant de 2 340 lits, dont 1 340 chirurgicaux; six salles d'opérations installées, sept équipes chirurgicales du territoire. En outre, si les locaux de la SNCF étaient libérés on obtiendrait 1 000 lits à Lisieux et 2 000 lits à Trouville. Les formations sanitaires suivantes sont arrivées à Lisieux: ambulance chirurgicale lourde n°428, groupe chirurgical mobile n°13 (hôpital civil). Le groupe chirurgical mobile n°14 qui devait suivre n'à pas rejoint. L'ambulance chirurgicale lourde n°424 est à l'hôpital complémentaire "du collège". L'ambulance chirurgicale lourde n°401 et les équipes chirurgicales mobiles n° 22 et 44 ont reçues l'ordre de rester sur roues. L'aide-major général demande de faire expédier sur la pharmacie régionale de Rouen, les médicaments nécessaires aux formations sanitaires de Lisieux, en attendant l'installation à Pont-de-l’Arche, de la régulatrice de communications n°1 d’Amiens.

 

HoE2 n°7 (Evreux) - La chefferie de l'HoE2 n°7 est confiée au médecin-colonel Dreneau. L'aide-major général lui demande de porter la capacité hospitalière de l'hôpital "Saint-François" à 330 lits, de l'hôpital complémentaire "Ecole normale saint-Michel" à 500 puis 600 lits. L’AMG lui demande de rattacher à l'HoE2, les hôpitaux complémentaires de Bernay, Le Neubourg et demande d'étudier l'utilisation de Verneuil en lui donnant une capacité de 600 lits. Affectation à Evreux, du groupe chirurgical mobile n°13, lequel rejoint les ambulances chirurgicales lourdes n°419 et 423. L'aide-major demande de faire expédier, à l'instar de Lisieux, à la pharmacie régionale de Rouen, les médicaments nécessaires aux formations sanitaires d’Evreux, en attendant l'installation à Pont-de-l’Arche de la régulatrice de communications n°1 d’Amiens

 

EVACUATIONS SANITAIRES

 

                        Voie routière

L'aide-major général demande le tranfert de la compagnie sanitaire automobile n°984, de Saint-Germain-la-Potherie (près de Beauvais) sur Danmartin-en-Goelle, au sud de Senlis.

 

La section auxiliaire de transport sanitaire n°5 003/19 (Volontaires américains) est affectée à l'hôpital complémentaire "d'Alembert" à Montevrain, en réserve générale.

E [Manoeuvre sanitaire, GA 1, VIe, VIIe, IXe armées, TOMO].

 

                        Voie fluviale

Le train de péniches sanitaires de Vitry-le-François a reçu son personnel navigant et est en route pour Saint-Dizier.

 

                        Voie maritime

A 14h 10, le groupe d'armées n°1 signale que les circonstances exigent la présence prochaine, dès que possible, de navires-hôpitaux à Dunkerque, Calais et Boulogne. A 14h 30, l'aide-major général demande à l'Amirauté de lui donner, dès que possible, une réponse au sujet des évacuations maritimes, sinon par navire-hôpital, du moins par bateaux plus légers.

 

                        Voie ferrée

RC n°1 (Rouen-Pont-de-l’Arche)

- le train sanitaire n°361. Les blessés du train sanitaire bombardé à Etaples sont évacués sur l'hôpital de Boulogne-sur-Mer.

 

RC n°2 (Gargenville)

- signale que le train sanitaire n°307 est resté à Villers-Cotterets.

- la 7e direction signale qu'à la suite du bombardement de Château-Thierry, trois trains sanitaires ont été détruits.

- le train sanitaire n°218 est bombardé, près de la gare de Boran, le 21 mai à 17h 00, sur le trajet de Beauvais à Saint-Malo.

 

RC n°3 (Saint-Dizier)

- l'aide-major général prévient la direction du service de santé de la 8e région militaire de Dijon de la dérivation des trains sanitaires sur sa région par suite de difficultés à Saint-Dizier et signale que le centre hospitalier de Troyes fonctionne comme HoE2. Le directeur du service de santé de la 8e région militaire signale que Dijon est gêné pour ses répartitions.

- Installation de l'hôpital complémentaire de gare régulatrice n°3 à Saint-Rémy-en-Bouzemont. L'installation est camouflée dans les bois du château du commandant Bieze. Montage d'un pavillon opératoire. Reste à Vitry-le-François : un poste de secours et quelques véhicules sanitaires.

- le train sanitaire n°403 (médecin-lieutenant Rive), de Sainte-Menehould (182 évacués) à Bar-le-Duc (21 mai) - puis de Bar-le-Duc (289 évacués) à Châlons-sur-Saône (22 mai).

 

RC n°4 (VESOUL) -

- le train sanitaire n°460, de Luxeuil, Montbéliard (312 évacués) sur Privas (15e région militaire).

 

RC n°5 (TROYES) -

- le train sanitaire n°318, de Bar-le-Duc (299 évacués) sur Dijon (21 mai).

 

RC n°6 (VENISSIEUX) -

- un autorail sanitaire, de Chambéry (28 assis et 9 couchés) sur Lyon.

- Deux autorails sanitaires jumelés, de Cannes (60 assis et 24 couchés) sur Marseille.

- le train sanitaire n°471 (médecin-lieutenant David) venant de Tarascon est garé à Cannes-la-Bocca.

- le train sanitaire n°562, de l'HoE2 n°3 de Sathonay (256 assis et 95 couchés) sur Tournon.

 

  RC n°7 (Creil) -

 - le train sanitaire n°575, de Beauvais (200 évacués) sur Alençon (22 mai).

E [Manoeuvre sanitaire, GA 1, VIIe armée].

 

RAVITAILLEMENT SANITAIRE

 

Réserve de matériels sanitaires de Rantigny - A 14h 30, est prête à partir pour une destination inconnue. Un échelon sera laissé sur place pour assurer le ravitaillement pendant le déplacement.

 

Station-magasin de Dole - rend compte qu'elle commence le transfert de son matériel à Plombières. Avant de quitter Dole, la station-magasin ravitaillera amplement Vesoul, Vénissieux et Autun.

 

Station-magasin de Saint-Cyr - L'aide-major général demande à la station-magasin de Saint-Cyr de suspendre toutes ses expéditions sur Saint-Dizier (RC n°3), Laon (RC n°2) et Creil (RC n°7).

 

RC n°1 (Pont-de-l’Arche) - L'aide-major général demande de faire expédier à la pharmacie régionale de Rouen les médicaments nécessaires aux HoE2 n°6 de Lisieux et n°7 d’Evreux, en attendant l'installation à Pont-de-l’Arche de la régulatrice de communications n°1 d’Amiens.

 

RC n°2 (Gargenville) - rend compte de l'installation de ses réserves au sud de Meulan et de Mantes, ainsi que de l'hôpital complémentaire de régulatrice sur la rive gauche de la Seine. Cette régulatrice repliée de Laon devait initialement s'installer à Verneuil-Vernouillet. Logement, du 18 au 28 mai, d'une partie du personnel de l'hôpital complémentaire de RC n°2 à Juziers (3 kms Est de Gargenville) au château du marquis de Berulle.

 

RC n°3 (Saint-Dizier) - doit rechercher des locaux aux environs de Vitry-le-François pour installer ses réserves sanitaires.

 

RC n°7 (Creil) - A 10h 30, le gestionnaire signale qu'il n'a pas de nouvelles du personnel de Chauny et que rien n'est décidé pour le repli de Creil. Les voies ferrées sont bombardées. Les réserves fonctionnent au ralenti. A 16h 25, il signale son départ imminent: "ne sait pas où il va". Il ne laisse pas un homme en arrière. Le reste du matériel est abandonné à la disposition de la VIIe armée. A 17h 15, le personnel de Chauny est arrivé et rejoindra le 22 mai la RC n°2 de Gargenville

E [Manoeuvre sanitaire, VIIe armée, HoE2].

 

MEMORIAL

 

Jean Vial né le 14 octobre 1902 à Grenoble (Isère), diplômé de la faculté de Médecine de Lyon (1928), médecin-capitaine au 6e régiment d'infanterie coloniale, mort au combat le 21 mai 1940 à Sommauthe (Ardennes).

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