ADOSM "ENTRAIDE MARINE" A BREST LES 8 ET 9 DECEMBRE 2017
Bonjour
A Faire suivre à vos amis.
Ce billet pour vous signaler que je serai présent les vendredi 8 et samedi 9 décembre 2017 à Brest (salle Surcouf), de 9h00 à 19h00, pour la dédicace "par empêchement de l'auteur" de la réédition des "Scandales Médicaux, Val-de-Grâce, 1917-1918" d'Henry de Golen (1882-1944), livre, dont j'ai assuré la présentation, la préface, la postface et les notes.
Je proposerai également les cinq tomes de la collection des "Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918", édition Ysec, 2008-2016, 1630 p., 4450 ill., rédigés en collaboration avec Jean-Luc Quénec'hdu, qui se rapportent aux 10 000 hôpitaux militaires de la Grande Guerre.
Les droits d'auteur de l'ouvrage, générés dans le cadre de ces deux journées, seront reversés à l'Association A.D.O.S.M "Entraide-Marine".
Je compte sur votre visite pour échanger sur cet ouvrage resté si longtemps méconnu, voire gommé des bibliographies sur la guerre de 1914-1918.
A bientôt
INFIRMIER MILITAIRE « USURPE » 1914-1918

Je me suis posé cette question quand je me suis attelé à la présentation de la réédition de l’ouvrage « Scandales Médicaux » d’Henry de Golen (1933). J’avais bien relevé dans les rapports de médecins prisonniers de guerre en Allemagne, conservés au musée du service de santé des armées, la présence « d’infirmiers à croix rouge authentique » ce qui sous-tendait, en bonne logique, que d’autres infirmiers n’avaient pas cette légitimité, mais je n’en savais guère plus. La lecture du livre de Georges Cahen-Salvador (1929) sur les Prisonniers de guerre (1914-1919) m’a permis d’affiner une définition :
L’infirmier militaire « usurpé » en 1914-1918 est un prisonnier de guerre qui invoque la convention de Genève en falsifiant ses « pièces militaires » pour acquérir le droit à sa protection (convention de Genève de 1906, ch. III).
Cette usurpation de la qualité de sanitaire est juridiquement précisée à l’article 28 (ch. VIII) de la convention du 6 juillet 1906, en fonctionnement durant le conflit :
« […] Les Gouvernements signataires s'engagent […] pour punir, comme usurpation d'insignes militaires, l'usage abusif du drapeau et du brassard de la Croix-Rouge par des militaires ou des particuliers non protégés par la présente Convention. »
Ceci étant dit, les véritables cas d’usurpation ne concernaient pas les sanitaires ayant perdu dans les aléas des combats leurs brassards de neutralité, livrets militaires ou « attestation » diverses. Il s’agissait bien de subterfuges qui pouvaient s'assimiler à des actes accessoires d’évasion ou à des actes individuels d’opportunité pour se faire rapatrier dans les meilleurs délais.
Cet acte d’usurpation était cependant lourd de conséquences car il s'appuyait sur l’état juridique de « sanitaire » des individus en cause. Les différentes catégories qui bénéficiaient théoriquement de cette protection comprenaient les médecins, pharmaciens, infirmiers, brancardiers, aumôniers, officiers d’administration du service de santé, personnels des sociétés de secours reconnues et autorisées, ordonnances de médecins, soldats du train, conducteurs auxiliaires des voitures hippomobiles et automobiles.
Leur rapatriement à titre de sanitaire, qui devait s’opérer suivant la convention de Genève dans les meilleurs délais, impliquait la certification par la France de leur statut militaire protégé. A défaut et dans le cas des « usurpés » si le ministère de la Guerre français ne les reconnaissait pas ils étaient retirés par l'Allemagne des listes de rapatriement et pouvaient subir en retour de sévères représailles. A contrario, après leur rapatriement en France se posait la question de leur réaffectation, car il ne pouvait plus être question de les renvoyer dans leurs unités combattantes d’origine dans lesquelles ils étaient susceptibles d’être, derechef, faits prisonniers de guerre en qualité de combattants. La France ne manquerait pas alors de se faire questionner sur une usurpation qu’elle avait avalisée et qui ressemblait à une tromperie organisée ; laquelle tromperie pouvait la desservir dans le cadre de nouveaux pourparlers d’échange de sanitaires.
En conclusion - les "infirmiers usurpés" furent affectés à leur retour en France dans les sections d'infirmiers militaires (S.I.M.) et le plus grand nombre fut dirigé vers les services sanitaires de l'armée d'Orient.
A titre d’exemple : dans l’ouvrage « Scandales Médicaux » d’Henry de Golen, le « héros », Robert Dalsenne, caporal au 103e d'infanterie, est rapatrié d’un camp de représailles de Russie Blanche comme "infirmier usurpé". A son retour d’Allemagne l’administration militaire - qui avait avalisé son usurpation pour le rapatrier - affecte ce fantassin à la 22e section d’infirmiers militaires (S.I.M.) de Paris pour servir à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, théâtre du livre.
HOPITAL BENEVOLE N° 9bis DE CAZERES-SUR-GARONNE
Monsieur Louis Ferrat de Toulouse m’a aimablement signalé le lien illustré ci-joint correspondant à une interrogation soulevée dans le tome 3 des Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918, p. 170, où j'avais un doute sur le véritable numéro d’immatriculation de l’hôpital privé de Cazeres qui fonctionna en tant que tel, du 26 septembre au 18 novembre 1914 : HP 397 ou HP 310 ? La réponse est rapportée par la légende d’une photographie publiée sur le site de la mairie de Cazères (Haute-Garonne). Il s’agit de l’hôpital privé n°310 !
Cette correction va me permettre d’étoffer la notice figurant à la page 170 :
Hôpital bénévole n°9 bis, école communale de filles, place Lafayette.
Ouvert du 26 septembre 1914 au 18 novembre 1914, sous le nom d’hôpital privé n° 310. Date de la convention d’immatriculation auprès du service de santé de la 17e région militaire : 25 septembre 1914. Du 18 novembre 1914 à sa fermeture, il est immatriculé comme "Hôpital bénévole n° 9bis" ; devient une annexe de l’hôpital complémentaire n°31 de Toulouse (28 octobre 1914-24 février 1916). Mis en réserve par décision ministérielle n° 9668-3/7 du 9 juillet 1916. Fermeture définitive prononcée par décision ministérielle n° 12629-3/7 du 29 août 1916. Hospitalisation de 232 blessés et convalescents.
Capacité hospitalière : 25 lits du 25 septembre 1914 au 4 mars 1915 ; 30 lits du 4 mars au 23 décembre 1915 ; 25 lits du 24 décembre 1915 au 29 août 1916. Lits de petits blessés et de convalescents.
Médecin chef : Docteur Frédéric Toigne, maire.
Médecin traitant adjoint : docteur Auguste Sicardon, médecin civil.
Source : François OLIER et Jean-Luc QUENECHDU, Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, III, Sud-ouest (1950 hôpitaux et annexes), éd. Ysec, Louviers, 2011, 334 p.