varia
INFIRMIER MILITAIRE 1914-1918
/image%2F0274064%2F20141205%2Fob_3df9b3_infirmier-gg.jpg)
Promotion 2013-2016 « Infirmier de la Grande Guerre » de l’Ecole des Personnels Paramédicaux des Armées (EPPA) de Toulon
Les élèves-infirmiers militaires de la promotion 2013-2016 de l’école du personnel paramédical des armées de Toulon ont fait œuvre « d’œcuménisme paramédical» et d’un opportunisme bienvenu en baptisant leur promotion « infirmier de la Grande Guerre » et en l’ouvrant à tous les infirmiers et infirmières militaires et civiles de la guerre. Ainsi les centaines de milliers de « paramédicaux » 14-18 de toutes origines, professionnels et bénévoles, sont-ils devenus les parrains de cette petite phalange de cent dix sous-officiers qui se prépare à Toulon au diplôme d’état d'infirmier.
Le dossier de promotion soigneusement élaboré reflète parfaitement bien cette diversité des origines qui a fait l’objet en début d’année 2014 d’articles dans un périodique professionnel, la revue Soins.
Plan du dossier : 1) L’infirmier du ministère de la marine – 2) L’infirmier du ministère de la guerre ; infirmier des sections d’infirmiers militaires (SIM) ; maître infirmier du ministère de la guerre ; infirmiers régimentaires ; infirmier des troupes coloniales – 3) Infirmière laïque des hôpitaux militaires – 4) La Guerre, le personnel infirmier et les blessés ; infirmière temporaire des hôpitaux militaires ; infirmière bénévole des sociétés de Croix-Rouge – 5) Secours et soins au blessé pendant la guerre.
Baptême de promotion :
Texte EPPA Toulon :
« Le Vendredi 19 septembre 2014, a eu lieu sur la Place de la Liberté à Toulon la cérémonie annuelle du baptême de la promotion 2013 des élèves infirmiers de l’Ecole du personnel paramédical des armées (EPPA) placée sous le commandement du Médecin général Carpentier. Ce baptême a été présidé par le Médecin général des armées Debonne, Directeur central du service de santé des armées (…) ainsi que de nombreuses personnalités civiles et militaires.
Cent dix élèves infirmiers (50 de l’armée de terre, 20 de l’armée de l’air, 26 de la marine nationale, 4 du service de santé des armées, 7 de la légion étrangère et 3 de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris) ont cette année choisi comme nom de promotion celui d’« Infirmiers de la Grande Guerre ». 2014 est l’année du centenaire de la Grande Guerre et, à ce titre les élèves souhaitaient rendre hommage à leur Anciens et Anciennes tant civils que militaires qui ont œuvré auprès des Poilus… [Actualités EPPA Toulon]».
GUS BOFA… ADIEU AUX ARMES
/image%2F0274064%2F20141130%2Fob_33a883_201311-bofa-l-enchanteur-c.jpg)
GUS BOFA après le 41e Festival d’Angoulême est de retour à Paris…
J'ai déjà clamé, claironné dans le blog toute mon admiration pour l’auteur de « Chez les Toubibs »… Aujourd’hui c’est l’occasion pour les Parisiens de se rendre en procession à la mairie du 17e arrondissement pour communier avec les amoureux de l’œuvre de ce grand faire-valoir du service de santé militaire de 1914-1918.
Exposition du 26 novembre 2014 au 31 janvier 2015 - Gus Bofa : l’adieu aux armes.
- « Gus Bofa (Gustave Blanchot de son véritable nom) – né en 1883 et mort en 1968 – fut, pour Pierre Mac Orlan « le meilleur interprète du fantastique social ». (…) Toute l’œuvre de Bofa est marquée par son expérience du Front durant la Première Guerre Mondiale. Mobilisé à 31 ans, grièvement blessé, il revient chez lui « à l’état de mutilé translucide et décoloré », titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire. Les souffrances et les peurs endurées au combat et à l’hôpital nourrissent chez lui un pessimisme profond et une vision désabusée de la condition humaine… »
Du lundi au vendredi de 9 h à 17 h ; jeudi de 9 h à 19 h ; samedi de 9 h à 12 h.
Visites guidées par le commissaire de l’exposition
les mercredis 17 décembre 2014, 13 et 20 janvier 2015 à 15h00
Présentation de l’exposition au Festival d’Angoulême :
http://www.bdangouleme.com/387,gus-bofa-l-adieu-aux-armes
Emmanuel Pollaud-Dulian, auteur de la somptueuse biographie : « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté », dédicacera son livre dimanche 7 décembre, à partir de 14 h, dans le cadre de la Journée du Livre à la mairie du 17e.
Dans ce monumental ouvrage, oeuvre de huit années de travail on y retrouvera de magnifiques pages sur la Grande Guerre de Bofa et ses dessins, aujourd'hui « objets de vénération », extraits de la Baïonnette, en pleines pages couleur…
'' (…) Le bel ouvrage est constitué d'un tiers de dessins entièrement inédits et plus de la moitié des oeuvres reproduites le sont à partir des originaux. (…) Né en 1883, mort en 1968, Gus Bofa a traversé deux siècles, vécu deux guerres mondiales et vu les débuts de l’automobile, de l’aviation et de la conquête spatiale. Au fil de cinquante ans de carrière, et au gré de sa fantaisie, cet artiste autodidacte dessine pour la presse, réalise des affiches publicitaires, écrit des articles et des contes, des revues et des pièces de théâtre, se fait critique dramatique et littéraire, fonde un Salon artistique, et illustre plus d’une cinquantaine de livres. Après avoir mis en images le fantastique social de Pierre Mac Orlan et donné sa vision personnelle, parfois acide, des grands classiques, il associe ses propres textes et ses dessins dans une suite d’albums souvent introspectifs, toujours désillusionnés. Respecté de ses contemporains pour son talent et son intransigeance, Gus Bofa, qui a influencé nombre d’auteurs de bande dessinée, n’en est pas moins aujourd’hui oublié du public. Cette biographie, la première qui lui soit consacrée, tente de percer le mystère de l’homme et de l’artiste, en le mettant en scène dans sa vie, son métier et son époque…. »
AMBULANCE 13 ET… ACAPSA ORLEANS
Le volume 5 (cycle III, 1/2) Les Plumes de fer… est sorti. L’ACAPSA monte au front.
Il n’est plus nécessaire de faire découvrir Louis-Charles Bouteloup, dont les aventures sont suivies par les passionnés de bandes dessinées de la Grande Guerre. La suite de la saga proposée par Ordas et Mounier, intitulée Les Plumes de Fer, aux éditions Grand Angle est disponible dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre. Ce nouvel album nous permettra de découvrir l’année 1917 en Alsace, le front, les Américains, les Peaux-Rouges, les « parias de l’armée », les Corps Francs, etc. Un souffle à la Vercel. Il y a du Capitaine Conan dans cette épopée… Vivement que Bouteloup soit affecté au front d’Orient. Il n’est pas trop tard !
Mon petit propos pour signaler l’ACAPSA qui a réalisé, en lien avec le Val-de-Grâce, le dossier hors-texte qui accompagne le tome 5, sur : Le développement technique du Service de Santé des Armées à travers ses Ateliers Généraux. L’élaboration de ce dossier très intéressant, constitué par les soins de l’Association du Conservatoire des approvisionnements en produits de santé des armées d’Orléans-Chanteau, textes de Blandine Lauverjat et Michel Farouault, marque le centenaire de la naissance de l’établissement central des matériels sanitaires du service de santé des armées organisé à Paris en 1915.
Cette jeune association « ACAPSA » a collaboré cette année, dans le cadre du Centenaire, à plusieurs expositions sur le service de santé militaire : à Bourges, Chartres, Vitry-le-François, etc. en mettant en avant son expertise, le savoir-faire de ses membres et en sélectionnant parmi les milliers d’objets de ses réserves, nombre d’objets patrimoniaux de l’univers sanitaire de la Grande Guerre.
Une véritable « mine » encore trop peu connue des associations en recherche d’objets pour leurs expositions :
ACAPSA – site d’Orléans-Chanteau, route de Saint-Lyé-la-Forêt, 45400 FLEURY-LES-AUBRAIS
Plaquette de présentation de l'ACAPSA d'Orléans-Chanteau (2014)
CATALOGUE DE L’EXPOSITION « DU FRONT VERS LA CORREZE… », 1914-1918.
/image%2F0274064%2F20141105%2Fob_91237f_201411050855-0001.jpg)
CATALOGUE DE L’EXPOSITION « DU FRONT VERS LA CORREZE… », 1914-1918.
Le 8 octobre dernier j’ai publié un article sur l’inauguration de l’exposition « Hôpitaux et blessés de guerre, 1914-1918, Du front vers la Corrèze. » organisée par les archives départementales de la Corrèze. A l’avant-veille du départ en grande « itinérance » de cette remarquable exposition : Tulle, Uzerche, Objat, Brive, Argentat, Ussel (2014-2015), il est important de claironner que cette exposition est encore visible au siège des archives départementales à Tulle jusqu’au 21 novembre 2014.
Pour les non-corréziens - dont je suis - un coup d’éclairage s’impose sur le très beau catalogue à petit tirage (300 exemplaires) de cette exposition pionnière, qui est un petit bijou d’édition, une mine d’inspiration, un modèle pour les expositions à venir sur les thématiques sanitaires de la Grande Guerre. Un catalogue illustré qui fera date. Il est inutile d’en dire plus, vous en trouverez quelques illustrations in fine.
Archives départementales de la Corrèze. Sous la direction de Justine Berlière, par Julien Mendès, avec la collaboration de Jean-Marc Nicita. Catalogue d’exposition : Hôpitaux et blessés de guerre, 1914-1918, du front vers la Corrèze. Brive : éd. Lachaise, 2014, 95 p. – prix : 15€ + 1.5€ de frais d’envoi.
Pour commander le catalogue : s’adresser au secrétariat des archives départementales : 05.55.20.11.91.
Exposition à Nogent-sur-Marne : Le Paradis des blessés (1914-1919)
/image%2F0274064%2F20141023%2Fob_23e9db_f1-highres.jpg)
L’hôpital auxiliaire n° 73, Champion-Smith à Nogent-sur-Marne (1914-1919).
Madeleine Smith-Champion (1864-1940) et Jeanne Smith (1857-1943) organisèrent, à leur frais, à Nogent-sur Marne, dans l’actuelle Maison Nationale des Artistes [1945], sous les auspices de la société de secours aux blessés militaires, un hôpital auxiliaire d’une capacité de 35 à 65 lits.
Cet hôpital ouvert le 29 août 1914, fut immatriculé par le Gouvernement militaire de Paris (GMP) sous le n°73. Il fut fermé le 10 avril 1919.
les soldats qui y furent hébergés lui donnèrent le nom de « Paradis des blessés » ; titre qui fut attribué au journal de guerre édité par les blessés, l’équipe de bénévoles et les sœurs Smith.
On trouvera une description de cet hôpital dans l’opuscule de 8 pages du docteur H. Rinuy : L’hôpital auxiliaire 73, Champion-Smith à Nogent-sur-Marne. Saint-Cloud : imp. Giraud, 8 p.
MANIFESTATIONS CENTENAIRE 2014 :
A La Maison nationale des artistes, 16 rue Charles VII, à Nogent-sur-Marne :
Exposition du 12 septembre au 16 novembre 2014. Tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 18h. Entrée libre.
A la Médiathèque municipale, 70 bis rue Alexandre Ledru-Rollin, au Perreux-sur-Marne
Lecture, Samedi 8 novembre à 16h : Extraits de la pièce « Hôpital Auxiliaire n°73 » par les huit comédiens de la Compagnie Philippe Eretzian. « Cette création originale évoque la vie de la demeure des Smith-Champion, actuelle Maison Nationale des Artistes à Nogent, pendant la Première Guerre mondiale. A partir des archives, des carnets, des correspondances et des articles de presse de l’époque, l’auteur et metteur en scène Philippe Eretzian dépeint la vie de l’hôpital auxiliaire 73 » et l’émouvant parcours des sœurs Smith.
La pièce sera jouée le samedi 13 décembre à 20h30 à l’Auditorium de la médiathèque
CHEZ LES TOUBIBS
/image%2F0274064%2F20141021%2Fob_93b196_gusbofales-toubibs.jpg)
Chez les Toubibs, de Gus Bofa, présentation d’Emmanuel Pollaud-Dulian, Paris : éd. Cornelius, 2014.
Un grand merci aux éditions Cornélius de nous permettre de redécouvrir – en fait, découvrir – « une édition nouvelle, revue et corrigée, augmentée de crayonnés des dessins interdits par la censure » de Gustave Blanchot (1883-1968) : Chez les Toubibs. Seuls les amateurs de BD et de caricatures connaissent la fameuse édition du journal La Baïonnette* de Charles Malexis et son numéro spécial de mars 1917 intitulé… « Chez les Toubibs ». Ce que nous proposent les éditions Cornélius c’est un ouvrage qui quitte le rayon des périodiques rares – lire : oubliés – pour être porté à la connaissance du grand public au travers d’une très belle édition reliée pleine toile.
Toutefois « cette mise à disposition » ne peut se faire qu’avec moult précautions et avertissements. Emmanuel Pollaud-Dulian, biographe de Gus Bofa** nous y aide. Il nous brosse en XXIII pages illustrées, une petite monographie érudite de la caricature sanitaire pendant la « Grande Farce », laquelle nous prépare, à petits traits, au choc cruellement drolatique des dessins de Bofa et du texte des « petites monographies » de Pierre Mac Orlan.
Mais ne nous égarons pas amis et héritiers des damnés de la Grande Guerre ; que l’on ne s’y trompe pas, les dessins de Bofa, ne sont pas que le réquisitoire d’un antimilitariste, pacifiste, fils de colonel, c’est avant tout l’œuvre d’un « artiste combattant » reconnu par ses pairs, du pur modèle « Norton-Cru », un médaillé militaire, croix de guerre, invalide de guerre… un héros commun, un vrai poilu !
Ne vous en déplaise, amis « Croix-Rouge » et « suppôts patentés de la santé militaire », l’expérience « Bofa chez les toubibs » est une histoire vécue, une histoire au long cours (Hôpitaux auxiliaires de Toul, 1915-1916) : « j’étais couché. Je faisais de la fièvre et des dessins sur les hôpitaux militaires », celle d’un être vulnérable, soumis au terrorisme médico-infirmier toulois.
Ne boudons pas notre plaisir et découvrons ce monument tendrement irrévérencieux, tout à la gloire du service de santé militaire français, l’œuvre d’un « antimilitariste combattant » dont la page de gloire assumée fut d’avoir sauvé sa « patte » des mains expertes des chirurgiens militaires.
Un livre rare, à mettre dans toutes les bonnes mains de la « Médico Fanfare » pour Noël. Qu’on se le dise ! Qu’on le claironne ! Gus Bofa est de retour.
* La Baïonnette, n°87, 1er mars 1917, n° spécial, par Gus Bofa et Jean Villemot, texte de Mac Orlan.
** Emmanuel Pollaud-Dulian. Gus Bofa, L'enchanteur désenchanté, éd. Cornelius, 2013, 550 p.
/http%3A%2F%2Fcasemate.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F05%2FBofa_home.jpg)
Gus Bofa : des Toubibs à La Fontaine
S'il fut l'un des témoins les plus féroces et les plus drôles de la guerre de 14-18, Gus Bofa n'hésita pas, ensuite, à s'en prendre à des gloires nationales du calibre d'un Voltaire ou d'un L...
Grièvement touché aux jambes le 7 décembre 1914, lors d’une patrouille dans le secteur du Bois-le-Prêtre, Bofa refuse de se laisser amputer. Trimballé d’une ville l’autre, d’un traitement l’autre, il endure la promiscuité de l’hôpital jusqu’à sa démobilisation en novembre 1915...
HOPITAUX ET BLESSES DE GUERRE, 1914-1918. DU FRONT VERS LA CORREZE.
/image%2F0274064%2F20141004%2Fob_a29d4a_bat-affiche-40x60expo-14-18-cg-correz.jpg)
Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, les Archives départementales de la Corrèze inaugurent à Tulle, le 18 octobre 2014, une exposition itinérante (2014-2015) consacrée à l'action du service de santé militaire et aux moyens sanitaires tant civils que militaires déployés durant la Grande Guerre dans le département. Une approche originale qui associe les Corréziens à la Grande Histoire de la Grande Guerre.
Présentation des archives départementales de la Corrèze :
« Cette exposition présente les grandes étapes logistiques de prise en charge et de transport des soldats blessés du front vers la Corrèze. Chaîne d'évacuation des blessés et malades, constitution des hôpitaux temporaires dans notre département et, surtout, formidable mobilisation de la population corrézienne y sont tour à tour dévoilées. »
Trois thèmes sont déclinés en 18 panneaux : les formations sanitaires de l’avant ; les formations sanitaires de l’intérieur ; le soutien aux blessés. Des panneaux-focus sont consacrés à trois praticiens corréziens : les docteurs Bussy, Parrical de Chammard et Buteau.
« L'exposition est basée sur l'exploitation d'archives et de documents iconographiques. Des fonds privés de particuliers et des fonds de partenaires institutionnels (Musée du service de santé des armées. Paris / Service des archives médicales hospitalières des armées. Limoges) ont été rassemblés à cette occasion.
Partie intégrante de l'exposition, deux tablettes numériques permettent aux visiteurs de découvrir, via une carte interactive, le paysage sanitaire de la Corrèze de 1914 à 1918. En liaison avec chacune des structures hospitalières présentées sont rassemblés photographies, articles de presses et documents d'archives inédits. »
Entrée libre
Archives départementales de la Corrèze Le Touron – 19000 Tulle Horaires d'ouverture au public : du lundi au jeudi : 8h30-17h ; vendredi de 8h30-16h30.
Catalogue de l’exposition : 15 €
Programme d’itinérance (2014-2015) : Tulle, Uzerche, Objat, Brive, Argentat, Ussel. (Pour les dates exactes, consulter le programme en PDF, in fine)
Dossier de presse de l'exposition "Hôpitaux et blessés de guerre, 1914-1918. Du front vers la Corrèze".
HEROS DE LA MISSION MEDICALE FRANCAISE EN ROUMANIE (1916-1918)
Infirmières et médecins militaires français morts du typhus en Roumanie (1916-1917).
Le 3 septembre 2014 j’ai proposé sur mon blog une brève sur « 100 villes – 100 drapeaux – 100 héros ». Dans le cadre des commémorations nationales du 6 septembre 2014, le service de santé des armées a rendu les Honneurs, dans la cour pavée du Val-de-Grâce à Paris, au médecin major de 1ère classe (commandant, TT) Jean Clunet, décédé du typhus le 3 avril 1917 à l’hôpital de contagieux de Grieurul, près de Jassy (Roumanie).
C’est aujourd’hui l’occasion de nous souvenir des autres compagnons de cette mission médicale française en Roumanie (1916-1918) qui ont été victimes de leur devoir, terrassés par le typhus en soignant combattants et civils roumains.
Flips Alphonsine (1886-1917), infirmière-major de la société de secours aux blessés militaires, civile, décédée du typhus le 20 avril 1917, à l’hôpital Notre-Dame de Sion de Jassy (Roumanie) ;
Hennet de Goutel Geneviève (1885-1917), infirmière-major de la société de secours aux blessés militaires, civile, décédée du typhus le 4 mars 1917, à Jassy (Roumanie) ;
Roux Antoinette (1849-1917), religieuse des Filles de la Charité, sœur Antoinette, infirmière volontaire, civile, décédée du typhus le 23 avril 1917 à l’hôpital de contagieux de Grieurul, près de Jassy (Roumanie) ;
Adain Joseph (1883-1917), médecin aide-major de 1ère classe (lieutenant) affecté aux ambulances « Regina Maria », médecin-chef du groupe [complémentaire de chirurgie] n°7, organisateur de l’ambulance roumaine d’Onesti, décédé du typhus le 8 mai 1917 à Bacau (Roumanie) ;
Dufrèche Eugène (1871-1917), médecin aide-major de 1ère classe, décédé du typhus le 9 mai 1917 à Botogani (Roumanie) ;
Germain Paul (1877-1917), médecin aide-major de 1ère classe, donné par Marie de Roumanie comme étant « presque continuellement sous le feu de l’ennemi », décédé du typhus le 26 décembre 1916 à Galatz (Roumanie) ;
Santoni Ange (1889-1917), médecin aide-major de 2e classe (sous-lieutenant) affecté au service de triage de la gare de Jassy, décédé du typhus le 21 avril 1917 à Jassy (Roumanie).
La mission médicale française en Roumanie, relevant de la mission militaire (général Berthelot) était un ensemble hétérogène de groupements médicaux, d’équipes et de moyens sanitaires divers, avec des origines et des recrutements tout aussi divers et variés, servant à titre français ou à titre roumain – ce qui explique des mentions différentes de grades dans les archives - coiffé par un directeur, le médecin principal de 2e classe (lieutenant-colonel) Henry Coullaud (1872-1954). Cette nébuleuse sanitaire reste très mal connue ; je vous propose ces quelques notes pour tenter d’y voir plus clair.
- Groupement médical du docteur Dehelly (mission Carrel), en Roumanie du 10 novembre 1916 au 13 août 1917 ;
- Groupe médico-chirurgical de la colonie française de Bucarest (hôpital français de Bucarest puis de Jassy, avec le soutien de la société de secours aux blessés militaires (SSBM)) ;
- Groupement médical du docteur Lancien (mission de l’Ambrine), en Roumanie de décembre 1916 au 17 mars 1917 ;
- Neuf équipes françaises faisant fonctionner les groupes complémentaires de chirurgie [automobiles] construits par les Ateliers généraux du service de santé de Vanves et la société de secours aux blessés militaires (M. de Beaumont). Ces groupes comprenaient chacun : deux camions Renault, une salle d'opérations et de radiographie, une stérilisation chirurgicale et un arsenal chirurgical complets. Le personnel détaché : neuf chirurgiens, six assistants de chirurgie, neuf convoyeurs radiographes et sept spécialistes SSBM.
- Mission spéciale d’étude envoyée par les Ateliers généraux du service de santé de Vanves (médecin-major de Gauléjac et officier d’administration de 2e classe Dumay) pour la livraison et la mise en fonctionnement des formations de stérilisation et de désinfection, type Mège, achetées par la Roumanie.
- Des détachements de médecins militaires mis à la disposition du gouvernement roumain par le sous-secrétariat au service de santé français ; d’infirmières de l’Union des Femmes de France ; des infirmières contractuelles soldées par le gouvernement roumain ; des soldats automobilistes, manipulateurs-radiographes, etc.
Installée à Jassy, le 25 novembre 1917, après l’évacuation de la capitale roumaine, la mission médicale française et ses formations sanitaires satellites se reconstituèrent en Moldavie puis sur le front des Carpates ou nombre de médecins militaires français furent affectés aux unités roumaines. En janvier 1917, 36 médecins militaires français étaient affectés aux hôpitaux temporaires de Jassy où durant deux mois d’hiver (décembre-janvier) il y eut près de 200 décès par jour. L’épidémie de typhus fit près de 200 000 victimes dans la population roumaine réfugiée et le corps médical roumain perdit quant à lui plus de 180 praticiens sur 1700 médecins. La mission médicale Française quitta la Roumanie le 8 mars 1918, via la Russie, accompagnant la mission militaire et ses 1200 personnels, expulsés en exécution des stipulations du traité de Paix entre les Roumains et les Empires centraux. Seuls, six médecins furent laissés à la disposition du gouvernement roumain, dont le médecin aide-major Cuinet, intransportable, atteint par le typhus.
Sources : Coullaud Henry, La mission médicale française en Roumanie (1916-1918), dans la revue du service de santé militaire, t. CIX, 1938, n°2, p. 159-177.
Igna N., La mission médicale française en Roumanie (1916-1918), Sibiu [Roumanie], imp. Honterus, 1945, 26 p., [centre de documentation du musée du service de santé des armées].
LES HOPITAUX MILITAIRES DES ARMEES DE HONGRIE ET DU DANUBE (1918-1920) sont détaillés dans le tome 5 des Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, aux éditions Ysec à Louviers (Sortie 2016).
Mis à jour : 24 mai 2018
FACEBOOK ET SERVICE DE SANTE DES ARMEES 1914-1918
/image%2F0274064%2F20140903%2Fob_9b6f9c_page-facebook-ssa.jpg)
Embarquez pour une aventure quotidienne dans les dédales du service de santé militaire durant la Grande Guerre... une oeuvre de longue haleine qui doit être saluée... Je vais prendre des leçons et tenter de vaincre mes réticences pour surfer sur facebook.
Texte du Réseau Histoire du Service de santé des armées :
« Suivez le déroulement de la Première Guerre mondiale au jour le jour à travers le regard des médecins, brancardiers, infirmiers et infirmières, sur les soldats, les opérations, leur vie quotidienne. Présents sur tous les fronts, des postes de secours jusqu'aux hôpitaux et centres de convalescence, le personnel de santé témoigne de ce que fut la Grande Guerre pour les militaires et les civils, les hommes et les femmes, les métropolitains, les Alliés et les coloniaux. Rejoignez la page Facebook « Service de santé des armées 1914-1918 », partagez-la, promouvez l’action du service de santé sur les réseaux sociaux ! Pour y accéder »
GLANES SANITAIRES - UNE AMBULANCE FLOTTANTE...
/image%2F0274064%2F20140827%2Fob_f37034_blog-logo.jpg)
LE TEMPS. — 24 août 1914.
— "La Société française de secours aux blessés militaires vient de transformer en bateau-ambulance le yacht de rivière appartenant à M. Legrand, et mis à sa disposition par le prince Henri de Ligne, qui en est actuellement locataire. Cette ambulance flottante sera affectée au service des étapes, pour transporter sur l'arrière des blessés grièvement atteints ne pouvant pas supporter le voyage en chemin de fer. Aménagé par les soins de M. Noblemaire, directeur de la Compagnie internationale des wagons-lits, le bateau comporte 48 lits de blessés et le logement du personnel médical et de l'équipage. Il se trouve à bord : deux médecins, deux infirmiers sous la direction d'un administrateur et d'un administrateur adjoint ; l'équipage, commandé par un capitaine, compte cinq personnes. Ce bateau-ambulance emporte une large provision de médicaments et d'objets de pansement. Hier matin, M. l'abbé Rivière, curé de la Madeleine, a béni le bateau, ainsi que le personnel médical et l’équipage réunis sur le pont et, dans une émouvante allocution, il a exalté le courage de nos vaillants soldats et le dévouement de tous ceux qui se sont donné mission de secourir et soigner les blessés et d'apporter un soulagement à leurs souffrances. Le bateau-ambulance est sur le canal Saint-Denis, sous pression, et n'attend plus que l’ordre du ministère de la guerre pour se mettre en route."