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Hôpitauxmilitairesguerre1418 - Santé Guerre

centenaire

HEROS DE LA MISSION MEDICALE FRANCAISE EN ROUMANIE (1916-1918)

12 Septembre 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #Centenaire, #varia

Equipe du docteur Le Lorier à l'hôpital militaire roumain de Cotofenesti, Roumanie (ca. 1917) - Musée du service de santé des armées (détail)

Infirmières et médecins militaires français morts du typhus en Roumanie (1916-1917).

Le 3 septembre 2014 j’ai proposé sur mon blog une brève sur « 100 villes – 100 drapeaux – 100 héros ». Dans le cadre des commémorations nationales du 6 septembre 2014, le service de santé des armées a rendu les Honneurs, dans la cour pavée du Val-de-Grâce à Paris, au médecin major de 1ère classe (commandant, TT) Jean Clunet, décédé du typhus le 3 avril 1917 à l’hôpital de contagieux de Grieurul, près de Jassy (Roumanie).

    « (…) A moitié enseveli dans les neiges, dans son lointain hôpital, presque isolé du reste du monde, entouré de quelques héroïques Françaises et de ces saintes que sont les Sœurs de Saint-Vincent-de Paul, Clunet lutta héroïquement, plus heureux quand la lutte était dure. Il parlait du printemps qui viendrait, comme on parlerait d'une terre promise que l'on espérerait bientôt atteindre et où tout serait aisé, facile. Le mauvais rêve s'évanouirait avec les premiers lilas en fleur. Clunet ne vit pas fleurir les lilas. » - Marie (1875-1938), Reine de Roumanie, dans Le Figaro, du 4 septembre 1917

C’est aujourd’hui l’occasion de nous souvenir des autres compagnons de cette mission médicale française en Roumanie (1916-1918) qui ont été victimes de leur devoir, terrassés par le typhus en soignant combattants et civils roumains.

A LA MEMOIRE de :

Flips Alphonsine (1886-1917), infirmière-major de la société de secours aux blessés militaires, civile, décédée du typhus le 20 avril 1917, à l’hôpital Notre-Dame de Sion de Jassy (Roumanie) ;

Hennet de Goutel Geneviève (1885-1917), infirmière-major de la société de secours aux blessés militaires, civile, décédée du typhus le 4 mars 1917, à Jassy (Roumanie) ;

Sur elle et ses compagnes de la SSBM, on lira l’article très émouvant de Marthe Amalbert, Geneviève Hennet de Goutel, infirmière française, dans la Revue Hebdomadaire, du 20 juillet 1918, p. 337-365.

Roux Antoinette (1849-1917), religieuse des Filles de la Charité, sœur Antoinette, infirmière volontaire, civile, décédée du typhus le 23 avril 1917 à l’hôpital de contagieux de Grieurul, près de Jassy (Roumanie) ;

Adain Joseph (1883-1917), médecin aide-major de 1ère classe (lieutenant) affecté aux ambulances « Regina Maria », médecin-chef du groupe [complémentaire de chirurgie] n°7, organisateur de l’ambulance roumaine d’Onesti, décédé du typhus le 8 mai 1917 à Bacau (Roumanie) ;

Dufrèche Eugène (1871-1917), médecin aide-major de 1ère classe, décédé du typhus le 9 mai 1917 à Botogani (Roumanie) ;

Germain Paul (1877-1917), médecin aide-major de 1ère classe, donné par Marie de Roumanie comme étant « presque continuellement sous le feu de l’ennemi », décédé du typhus le 26 décembre 1916 à Galatz (Roumanie) ;

Santoni Ange (1889-1917), médecin aide-major de 2e classe (sous-lieutenant) affecté au service de triage de la gare de Jassy, décédé du typhus le 21 avril 1917 à Jassy (Roumanie).

Notes sur la mission médicale française en Roumanie (1916-1918) :

La mission médicale française en Roumanie, relevant de la mission militaire (général Berthelot) était un ensemble hétérogène de groupements médicaux, d’équipes et de moyens sanitaires divers, avec des origines et des recrutements tout aussi divers et variés, servant à titre français ou à titre roumain – ce qui explique des mentions différentes de grades dans les archives - coiffé par un directeur, le médecin principal de 2e classe (lieutenant-colonel) Henry Coullaud (1872-1954). Cette nébuleuse sanitaire reste très mal connue ; je vous propose ces quelques notes pour tenter d’y voir plus clair.

  • Groupement médical du docteur Dehelly (mission Carrel), en Roumanie du 10 novembre 1916 au 13 août 1917 ;
  • Groupe médico-chirurgical de la colonie française de Bucarest (hôpital français de Bucarest puis de Jassy, avec le soutien de la société de secours aux blessés militaires (SSBM)) ;
  • Groupement médical du docteur Lancien (mission de l’Ambrine), en Roumanie de décembre 1916 au 17 mars 1917 ;
  • Neuf équipes françaises faisant fonctionner les groupes complémentaires de chirurgie [automobiles] construits par les Ateliers généraux du service de santé de Vanves et la société de secours aux blessés militaires (M. de Beaumont). Ces groupes comprenaient chacun : deux camions Renault, une salle d'opérations et de radiographie, une stérilisation chirurgicale et un arsenal chirurgical complets. Le personnel détaché : neuf chirurgiens, six assistants de chirurgie, neuf convoyeurs radiographes et sept spécialistes SSBM.
  • Mission spéciale d’étude envoyée par les Ateliers généraux du service de santé de Vanves (médecin-major de Gauléjac et officier d’administration de 2e classe Dumay) pour la livraison et la mise en fonctionnement des formations de stérilisation et de désinfection, type Mège, achetées par la Roumanie.
  • Des détachements de médecins militaires mis à la disposition du gouvernement roumain par le sous-secrétariat au service de santé français ; d’infirmières de l’Union des Femmes de France ; des infirmières contractuelles soldées par le gouvernement roumain ; des soldats automobilistes, manipulateurs-radiographes, etc.

Installée à Jassy, le 25 novembre 1917, après l’évacuation de la capitale roumaine, la mission médicale française et ses formations sanitaires satellites se reconstituèrent en Moldavie puis sur le front des Carpates ou nombre de médecins militaires français furent affectés aux unités roumaines. En janvier 1917, 36 médecins militaires français étaient affectés aux hôpitaux temporaires de Jassy où durant deux mois d’hiver (décembre-janvier) il y eut près de 200 décès par jour. L’épidémie de typhus fit près de 200 000 victimes dans la population roumaine réfugiée et le corps médical roumain perdit quant à lui plus de 180 praticiens sur 1700 médecins. La mission médicale Française quitta la Roumanie le 8 mars 1918, via la Russie, accompagnant la mission militaire et ses 1200 personnels, expulsés en exécution des stipulations du traité de Paix entre les Roumains et les Empires centraux. Seuls, six médecins furent laissés à la disposition du gouvernement roumain, dont le médecin aide-major Cuinet, intransportable, atteint par le typhus.

La mission médicale française en Roumanie (1916-1918) : 108 médecins, 3 pharmaciens, 3 officiers d’administration, 21 infirmières, 36 sous-officiers et personnel troupe, des infirmiers civils relevant des sociétés d’assistance, etc.
Quelques dates marquantes intéressant la Roumanie dans la Guerre de 1914-1918 : 27 août 1916 : déclaration de guerre de la Roumanie à l’Autriche-Hongrie et à l’Allemagne – 1er septembre 1916 : déclaration de guerre de la Bulgarie à la Roumanie et offensive germano-bulgare en Valachie – Septembre-octobre 1916 : les forces roumaines sont repoussées et se regroupent dans les Carpates  - Novembre 1916 : Offensive austro-allemande fait céder la résistance roumaine dans les Carpates en dépit du renforcement de troupes russes alliées – 6 décembre 1916 : le général Von Mackensen entre dans Bucarest à la tête des troupes austro-allemandes. Le gouvernement roumain et la famille royale de Roumanie se réfugient à Jassy en Moldavie. Réorganisation de l’armée roumaine. Acheminement des missions militaires alliées – Août 1917 : victoires roumaines à Marasesti (6-19 août 1917) et Ortuz (8-22 août 1917). Stabilisation du front. A la suite de la Révolution bolchevique, les Russes se retirent de la ligne de front. La Roumanie est totalement coupée de ses alliés. Le risque d’une contagion révolutionnaire s’impose et conduit le roi Ferdinand Ier de Roumanie à demander l’Armistice qui est signé le 9 décembre 1917. 7 mai 1918 : le traité de paix est signé entre la Roumanie et la Triplice. Les missions militaires alliées quittent le pays – 11 novembre 1918 : Seconde entrée des Roumains dans la Grande Guerre ; lesquels rejoignent sur le Danube les Français qui progressent en combattant depuis la Macédoine – 1er décembre 1918 : entrée triomphale à Bucarest du couple royal roumain (Ferdinand et Marie) accompagné du général Berthelot.

Sources : Coullaud Henry, La mission médicale française en Roumanie (1916-1918), dans la revue du service de santé militaire, t. CIX, 1938, n°2, p. 159-177.

Igna N., La mission médicale française en Roumanie (1916-1918), Sibiu [Roumanie], imp. Honterus, 1945, 26 p., [centre de documentation du musée du service de santé des armées].

site Mémoire des Hommes

LES HOPITAUX MILITAIRES DES ARMEES DE HONGRIE ET DU DANUBE (1918-1920) sont détaillés dans le tome 5 des Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, aux éditions Ysec à Louviers (Sortie 2016).

Mis à jour : 24 mai 2018
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FACEBOOK ET SERVICE DE SANTE DES ARMEES 1914-1918

6 Septembre 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #Centenaire, #varia

FACEBOOK ET SERVICE DE SANTE DES ARMEES 1914-1918

Embarquez pour une aventure quotidienne dans les dédales du service de santé militaire durant la Grande Guerre... une oeuvre de longue haleine qui doit être saluée... Je vais prendre des leçons et tenter de vaincre mes réticences pour surfer sur facebook.

Texte du Réseau Histoire du Service de santé des armées :
« Suivez le déroulement de la Première Guerre mondiale au jour le jour à travers le regard des médecins, brancardiers, infirmiers et infirmières, sur les soldats, les opérations, leur vie quotidienne.

Présents sur tous les fronts, des postes de secours jusqu'aux hôpitaux et centres de convalescence, le personnel de santé témoigne de ce que fut la Grande Guerre pour les militaires et les civils, les hommes et les femmes, les métropolitains, les Alliés et les coloniaux.

Rejoignez la page Facebook « Service de santé des armées 1914-1918 », partagez-la, promouvez l’action du service de santé sur les réseaux sociaux !

Pour y accéder »
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100 VILLES – 100 HEROS – 100 DRAPEAUX

3 Septembre 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #Centenaire

100 VILLES – 100 HEROS – 100 DRAPEAUX

RENDEZ-VOUS LE 6 SEPTEMBRE 2014 : 100 VILLES – 100 HEROS – 100 DRAPEAUX

Actualités du Ministère de la défense :

« Le 6 septembre 1914, les armées françaises reprennent l’initiative face à l’ennemi après 2 semaines de retraite pour remporter, 6 jours après, la victoire de la Marne. Cent ans plus tard, c’est ce sursaut et cette combattivité que le chef d’état-major des armées, le général d’armée Pierre de Villiers souhaite célébrer, car ils témoignent de la communauté de valeurs entre le soldat d’aujourd’hui et le héros de 14-18.

Le 6 septembre 2014, 100 héros et unités de la Grande Guerre seront mis à l’honneur simultanément dans 100 villes.

Les 100 sites ont été choisis parmi 400 casernes et quartiers répertoriés par le service historique de la défense, à partir desquels les armées sont parties vers le front en août 1914. De Dunkerque à Nîmes, en passant par Fort-de-France, chaque ville met à l’honneur un héros local, ainsi qu’un régiment à travers son drapeau.

Rassemblant les élus locaux et nationaux, le milieu scolaire et universitaire, ainsi que les associations d’anciens combattants, ce rendez-vous mémoriel de la Nation avec son armée est l’occasion de partager les valeurs immuables des soldats français : la fraternité, la volonté, le courage et le sens du bien commun.

Chaque cérémonie est ouverte au public. Pour plus d’informations, contacter votre mairie ».

Carte des 100 villes – 100 héros – 100 drapeaux :

Je vous souhaite une bonne balade mémorielle au travers de la longue cohorte des héros militaires proposée par le Ministère de la Défense dans laquelle vous trouverez 13 Maréchaux de France et généraux parmi plus de 70 officiers… sur 100 personnages. Pour ce qui est du service de santé militaire parcourez les monographies départementales du Maine-et-Loire (49) – médecin major de 2e classe Henri Drouard (1869-1916) – de la « Seine », Paris (75) – médecin-major de 1ère classe Jean Clunet (1878-1917) – de la Gironde (33) – « abbé brancardier » Jean-Gaston Giraud (1872-1962) et pour la Dordogne (24) la très « civile », très aristocratique et très isolée – parmi tant de militaires -  Eugénie Marie Jeanne de Buchère de l’Epinois, comtesse de Clermont (1877-1917), infirmière bénévole de la société de secours aux blessés militaires représentante de la gente féminine…
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LIEGE 1914

15 Août 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #varia, #Centenaire, #les hopitaux

LIEGE 1914

Un médecin militaire français « prisonnier » témoigne, en septembre 1914, sur son périple belge (Florennes, Tamines, Charleroi, Namur, Liège, Herbesthal, Liège…).

Amis belges, au lendemain des cérémonies commémoratives de Liège 2014 je vous propose le témoignage de sanitaires français qui ont été accueillis en 1914 dans cette belle cité de Belgique.

Dans un rapport sans date conservé au Val-de-Grâce à Paris, le médecin aide-major de 1ère classe Bertrandon, alors médecin-chef du 262e régiment d’infanterie, rédige à l’intention du directeur du service de santé de la 10e région militaire de Rennes, ses souvenirs de captivité comme ancien médecin à l’ambulance n°7 du 10e corps d’armée (amb. n°7/10) de Rennes. J’ai, dans un précédent article, relaté l'organisation et le fonctionnement du service hospitalier français autour de Florennes (Belgique) en août 1914. A cette occasion je n’avais pas utilisé le témoignage du docteur Bertrandon, mais ceux de ses collègues de l’amb. n°6/10, les docteurs Dejust et Oudot. Aujourd’hui je propose la transcription des souvenirs du docteur Bertrandon, illustrés dans une moindre mesure par ceux de deux autres acteurs français de l’épopée liégeoise de 1914, les docteurs Chevallier et Signoret.

Eléments sur le service de santé de la Position Fortifiée de Liège (PFL)

Le service de santé de la Position Fortifiée de Liège (PFL) avait été confié au médecin principal Henrard. Ce dernier disposait pour assurer le service de santé de la place fortifiée, de deux médecins armant chacune des infirmeries des douze forts de protection composant la PFL et d’un hôpital militaire d’active, l’hôpital Saint-Laurent disposant, au 1er août 1914, de 610 lits avec ses annexes sous baraques. L’hôpital militaire Saint-Laurent recevait les blessés évacués des infirmeries des forts. Dès le 4 août 1914, la place de Liège est investie. Le Service de santé évacue par voie ferrée les blessés de Liège : un train sanitaire sur Louvain, deux trains sanitaires sur Bruxelles. Dans la nuit du 5 au 6 août les Allemands tentent un coup de force qui échoue ; toutefois la ville étant sans protection, sa citadelle étant déclassée, les Allemands l’occupent dès le 6 août. Le général Gérard Leman commandant la PFL (32000 hommes) quitte la ville et se réfugie au fort de Loncin (qui explose le 15 août) pour poursuivre la lutte. Du 10 au 16 août 1914 près de 100 000 soldats allemands attaquent systématiquement les 12 forts de Liège qui se rendent les uns après les autres. Le 16 août la reddition du fort de Hollogne marque la prise de Liège.

Dès l’entrée des Allemands et le début du siège des forts (6 août) les blessés affluent à Saint-Laurent, en dépit des évacuations déjà signalées. La création de lazarets et d’annexes tant par les services de l’hôpital militaire que par les services civils ou ceux de la Croix-Rouge belge, dans les écoles, couvents, maisons bourgeoises ne se comptent plus… Les formations hospitalières permanentes ou temporaires développent leurs capacités : hôpitaux militaires de Bavière, des Anglais, de la Maternité, des sourds-muets ; ambulances des Filles de la Croix, des Jésuites, etc. Le plus important de ces hôpitaux « de circonstance » paraît avoir été l’hôpital militaire des Rivageois installé dans l’école normale des Filles (ouvert le 6 août 1914. Fermé le 4 octobre 1914 – 1000 lits, 2003 hospitalisés). Au 16 août, à la reddition du dernier fort, les Allemands reprennent le contrôle du fonctionnement hospitalier qui avait été laissé au docteur Henrard. Cette reprise en main est d’actualité quand nos médecins militaires français arrivent à Liège…

Résumé sur le service de santé de l'armée belge en 1914-1918 (docteur Patrick Loodts)
De Florennes à …

"[V] Le 12 septembre [1914] nous recevons la visite d’un médecin allemand venant de Charleroi, flanqué d’un officier. Ils me dirent qu’ils venaient prendre des mesures pour l’évacuation de tous les blessés qui nous restaient. Ils ajoutaient que les blessés auraient peu à voyager puisqu’ils étaient destinés à se rendre à Charleroi, à 28 kilomètres – que d’ailleurs nous les accompagnerions nous même dans cette ville où nous continuerions à leur donner nos soins.

Nous leur déclarâmes que parmi les blessés qui nous restaient quelques-uns étaient absolument intransportables. Ils firent d’abord des difficultés, disant qu’ils avaient l’ordre de tout évacuer. Cependant sur nos instances et après avoir visité individuellement tous les malades qui nous restaient, ils finirent par consentir à en laisser une quinzaine. Presque tous atteints de fracture compliquée de la cuisse et munis d’une extension continue. Le général de division Boé, dont nous avons déjà au début de ce rapport signalé la présence parmi nos blessés, ne fut pas évacué lui non plus et resta à Florennes.

[V, verso] J’ignore ce que tous ces blessés sont devenus dans la suite. Pour le moment nous nous étions entendus avec un médecin civil de la ville qui se chargeait de leur assurer les soins nécessaires. Le recteur du collège était rendu personnellement responsable par l’autorité allemande des blessés qui restaient dans sa maison après notre départ. La ville n’était plus occupée par aucune troupe.

Le matin du 13 [septembre] nous partîmes donc pour la gare emmenant nos blessés, les uns en voiture, d’autres à pied. Force nous fut de laisser dans la cour de l’hôpital les fourgons qui avaient contenu notre matériel. D’ailleurs il n’en restait plus que trois, les deux autres avaient déjà été emmenés par l’ambulance n°4 [amb. n°4/10] au moment de son départ. Cependant nous pûmes emporter, dans quatre paniers à matériel, le peu qui nous restait d’objets de pansements, des médicaments, les instruments chirurgicaux.

En traversant la ville nous pûmes constater que les dégâts matériels se réduisaient à peu de chose. Quelques maisons éventrées par des obus. Pas mal de portes enfoncées et clôturées par quelques planches (Probablement les maisons qui avaient été trouvées inhabitées lors de l’arrivée allemande). A la gare on nous fit monter tous dans des compartiments de voyageurs de 3e classe et nous partîmes dans la direction de Charleroi. Mais le convoi marchait si lentement que nous mîmes la journée entière pour franchir les 28 kilomètres qui nous séparaient de Charleroi. Plusieurs blessés furent extrêmement fatigués. Quelques-uns eurent même des syncopes. Nous pûmes leur donner les soins nécessaires grâce au matériel que nous avons pu emporter. Nous renouvelâmes quelques pansements qui saignaient (tel le pansement d’un de nos blessés amputé du bras l’avant-veille et que nous n’avions pu obtenir de laisser à Florennes). Aucune boisson ni alimentation ne nous fut donnée au cours de cette journée et nous n’avions pas emporté de provisions à part quelques bidons d’eau, escomptant un voyage d’une heure à deux tout au plus et non d’une journée entière. Aussi cette journée fut-elle pénible à nos blessés. Au cours de ce voyage nous aperçûmes les traces des violents combats qui avaient été livrés. Ce qui me frappa particulièrement ce fut l’aspect de la petite ville de Tamines complètement incendiée et où pas une seule maison n’avait été épargnée. Seuls tous les murs subsistaient. Le feu seul avait fait là son œuvre. Le canon n’y était pour rien.

Aux approches de Charleroi, même spectacle, beaucoup d’usines brûlées, mais pas une désolation aussi complète.

En arrivant en gare de Charleroi, on fit mettre de côté tous nos plus grands blessés, en particulier ceux qui devaient être évacués couchés. Pour nous, nos infirmiers, et nos blessés plus légers (d’ailleurs en nombre assez restreint) on nous fit monter dans un autre train. Ce fut un sous-officier allemand qui nous donna cet ordre, nous ne vîmes aucun médecin ni officier, et nous ne pûmes tirer de lui aucun renseignement complémentaire. Nous eûmes à ce moment l’impression qu’en nous faisant monter dans un train navette pour nous diriger sur une autre gare de la ville ou de la banlieue. Mais bientôt à notre surprise nous reconnûmes le chemin que nous venions de parcourir au cours de la journée, et nous nous demandâmes quelle était notre [V, 1, verso] destination. Ce nouveau convoi marchant beaucoup mieux que celui que nous avions pris au cours de la journée. Nous revoyons Florennes. Un instant nous nous demandons si l’on ne nous y renvoie pas. Mais nous dépassons la ville. A deux heures du matin nous sommes en gare de Namur. L’éclairage est faible. Quelques soldats allemands sont groupés sur un quai. Un sous-officier fait les cent pas devant notre train. Nous descendons et nous tachons de lui demander des explications. Nous lui exposons que nous sommes médecins et que par conséquent nous ne devons pas être retenus prisonniers, que cependant il semble qu’on nous dirige sur l’Allemagne, que ce doit être une erreur. Nous demandons à aller nous expliquer à la Commandantur. II nous répond qu’il va aller demander des instructions. Un moment après il revient et nous dit que l’on ne peut rien faire ici à notre sujet. De nous adresser à Liège à notre passage. Nous arrivons donc un peu plus tard dans cette ville, mais là notre train au lieu de s’arrêter en gare s’arrête beaucoup plus loin dans une voie de garage. Il fait nuit noire ; nous ne voyons personne, nous ne pouvons rien faire. Nous continuons donc notre voyage, et le matin vers 6 heures ½ nous arrivons à la gare frontière d’Herbesthal.

Retour sur Liège...

Là nous apercevons sur le quai un médecin militaire allemand ayant grade de capitaine. Nous allons à lui, il parle assez bien le Français, nous lui expliquons notre situation ; il convient qu’il doit certainement y avoir une erreur et nous fait descendre ainsi que nos infirmiers et nos bagages, mais nos blessés doivent continuer leur route et entrent en Allemagne. Quant à nous nous allons attendre sur place que les ordres qu’il demande par téléphone soient arrivés. A midi rien n’était encore arrivé. [VI] Nous n’avions pris aucun aliment ni aucune boisson depuis plus de 24 heures. Nous fûmes autorisés à nous rendre au buffet de la gare ainsi que nos infirmiers, où, à nos frais bien entendu, nous pûmes nous restaurer à volonté. Nous prîmes notre repas dans une grande salle commune au milieu d’une affluence considérable de soldats allemands qui nous regardaient avec curiosité, mais dont aucun ne se montra hostile et agressif. Dans le courant de l’après-midi nous fûmes même autorisés à séjourner sur le quai de la gare - sauf au moment de l’arrivée des trains – Nous eûmes cependant la douloureuse émotion de voir passer des trains de soldats français prisonniers. Ils paraissaient fatigués et vieux pour la plupart. Nous sûmes qu’ils venaient de Maubeuge et c’est ainsi que nous apprîmes la prise de cette ville. On nous fit d’ailleurs regagner une salle d’attente et on nous pria de ne plus en sortir. Le médecin qui nous avait fait descendre du train le matin, revînt ; il n’avait toujours pas d’ordre pour nous. Nous l’interrogeâmes au sujet des prisonniers que nous avions aperçus. Il nous confirma ce que vous venions d’apprendre et ajouta même qu’ils avaient pris un assez grand nombre de canons, de vieux modèle pour la plupart, quant aux prisonniers faits il ajouta : « Tous vieillards ». Il ne fit aucun autre commentaire et s’abstînt de parler de la situation générale militaire ; nous n’osâmes l’interroger davantage, peut-être par crainte d’apprendre de mauvaises nouvelles, car l’ambiance où nous vivions depuis notre captivité était terriblement déprimante et la confiance la plus ferme devenait vacillante surtout après ce que nous venions de voir et d’entendre.

D’ailleurs un instant plus tard un sous-officier rencontré se chargeait de nous renseigner à sa façon. Il vint à nous et brutalement s’exclama :

- « Messieurs les Français, vous êtes tout à fait ridicules (sic) ; vos troupes sont en pleine déroute, et plusieurs forts de Paris sont pris, la ville entière le sera dans quelques heures ».

Nous haussions les épaules et lui répondîmes que ce n’était certainement pas possible et qu’en tout cas la prise de Paris serait sans importance quand bien même elle serait vraie. Il parut décontenancé et se retira en grommelant en allemand. Cette algarade ne nous persuadait pas mais augmentait malgré nous notre inquiétude. Si nous avions su ce qui se passait à ce moment comme nous l’aurions remis à sa place, mais nous n’apprîmes que 2 jours après la bataille de la Marne.

La nuit arrivait et toujours pas d’ordre. On fit porter de la paille pour nos infirmiers dans la salle d’attente où ils se trouvaient. Ils purent aussi faire venir du buffet de quoi se restaurer. Quant à nous le médecin allemand nous offrit de nous conduire à l’Hôtel où il logeait en ville et où nous pourrions diner et nous coucher. Nous acceptâmes. Nous occupâmes à tous les quatre une chambre unique où nous fîmes monter notre repas du soir, car la salle à manger de l’hôtel que nous avions aperçu en entrant était remplie d’officiers allemands et nous ne désirions pas leur contact.

Le lendemain matin à six heures, les ordres arrivèrent. Nous devons revenir sur nos pas et retourner à Liège. La nouvelle nous fut agréable. Si nous revenons en Belgique après avoir été à la frontière allemande c’était bien, pensions-nous, que l’on n’avait pas l’intention de nous garder prisonniers, et que nous rentrerions en France par une voie ou par une autre mais sans tarder, maintenant que nous n’avions plus de blessés à soigner et que notre présence ne pouvait plus être considérée comme indispensable. Toutefois faute de train disponible nous dûmes attendre à Herbesthal toute la matinée et une partie de l’après-midi. Vers 3 heures nous primes prendre place dans un train qui se dirigeait sur Liège. Des compartiments nous furent réservés ; dans ce train avaient pris place un certain nombre de hussards de la Mort de classes jeunes. Ils étaient conduits par un lieutenant de leur arme qui fit dans notre compartiment une partie du voyage, et reçut les instructions nous concernant. Il parlait Français, engagea la conversation et se montra fort correct. Il nous parla surtout de sa conviction que ce n’était pas l’Allemagne qui avait voulu la guerre. De son espoir de la voir se terminer bientôt. Il nous dit également, que dès la déclaration de guerre beaucoup d’officiers avaient fait à l’Etat un prêt de la totalité de leur fortune (Lui-même avait apporté de la sorte une assez grosse fortune), et ainsi une très grosse somme avait pu être réussie. Il donna même un chiffre approximatif de ce qui avait pu être mis ainsi à la disposition de l’Empire et qui fournirait un appoint notable. Je ne me souviens plus du chiffre indiqué, je sais seulement qu’il me parut énorme.

Nous arrivâmes à Liège dans la soirée, notre train s’arrêta dans une gare assez éloignée, et nous dûmes attendre encore pendant fort longtemps pour savoir ce que l’on voulait faire de nous. Nous attendîmes dans un wagon, où l’on nous fit monter et garder par deux sentinelles en armes. Tout autour de nous dans de multiples voies de garages se trouvaient des trains remplis de troupes qui paraissaient être logées là de façon au moins provisoire. Tout cet ensemble de trains avait l’air d’un véritable camp volant.

Enfin nous reçûmes l’ordre de nous rendre avec nos infirmiers à l’hôpital des Sourds muets [Institut Royal des Sourds Muets, de la rue Monulphe, annexe de l’hôpital militaire Saint-Laurent]. On nous fit monter sans aucune escorte dans un tramway, ainsi que nos bagages et nous fûmes conduits au centre de la ville. Là nous descendîmes sur une grande place près du théâtre, mais dès que la population civile aperçut des pantalons rouges, cela fit une véritable émeute. De toutes parts la foule accourut, on cria Vive la France, on demanda si les Français arrivaient, on nous porta presque en triomphe. C’était, il faut se le rappeler presque au lendemain de la bataille de la Marne, et c’est là que nous en connaissons à notre grande joie l’heureuse nouvelle. Plusieurs personnes nous affirment qu’elles avaient chez elles des blessés français et que les allemands l’ignoraient.

Mais bientôt les choses se gâtèrent, des soldats allemands accourent et repoussent toute la foule à grands coups de crosses ou de plat de sabre. Deux ou trois automobiles chargèrent la foule. Les hommes qui les montaient hurlaient des injures avec l’entrain qu’ils savent y mettre habituellement. Quelques-uns debout sur les marchepieds des voitures distribuaient à droite et à gauche des coups de plat de sabre. Plusieurs personnes roulèrent à terre. C’est de la sorte, précédés d’une de ces voitures automobiles qui faisait place nette dans la rue devant nous que nous nous acheminâmes vers l’hôpital des Sourds Muets dont les portes de refermèrent sur nous.

Nous retrouvâmes dans cet hôpital 6 médecins aide-major français qui avaient été faits prisonniers à Maubeuge (*). Nous les interrogeâmes avidement sur ce qu’ils savaient. Ils étaient tout à fait au courant des évènements de la Marne et nous les confirmèrent. Mais ils ne partagèrent pas notre optimisme au sujet de notre espoir d’une prochaine rentrée en France. Ils savaient cependant que 7 médecins aide-major ayant appartenu à des régiments de tirailleurs algériens et faits prisonniers avaient été autorisés quelques jours avant à rentrer en France en passant par la Hollande où une automobile les avait conduits ; mais depuis les instructions paraissaient avoir changé. Ils nous dirent même un fait que je ne saurais passer sous silence. Comme suite à une demande de renvoi en France qu’ils avaient formulée, deux d’entre eux (autant qu’il m’en souvient) avaient été appelés chez le médecin chef allemand de l’hôpital où nous nous trouvions – Là ils s’étaient rencontrés avec le comte de Reuss (Président je crois de la Croix-Rouge ou d’une section de la Croix-Rouge allemande). [VII] Or ce personnage leur aurait dit en propres termes :

- « Vous demandez à rentrer en France ; vous y faites [] car vous avez beaucoup de blessés, et vous pouvez avoir des [], mais justement pour cette raison nous ne vous renverrons pas. Tous les moyens sont bons pour affaiblir l’ennemi ».

Je n’apprécie pas cette mentalité et cette parole dans la bouche d’un président de la Croix-Rouge !

Nous restâmes 8 jours à l’hôpital des Sourds muets de Liège. Dès le lendemain de notre arrivée nous formulâmes à notre tour par écrit une demande de renvoi en France, motivée sur le texte de la Convention de Genève et de La Haye. Nous n’en eûmes jamais de nouvelle. Nous adressâmes même un double de cette demande au Consul des Etats-Unis à Liège, je ne sais si elle parvînt à son adresse.

Un médecin aide major et un médecin auxiliaire arrivèrent 2 jours après. Ils venaient de Namur où ils avaient été laissés avec un bataillon du 143e (si je me souviens bien) [en fait il s’agit du 148e RI] en soutien des troupes belges. Ils formulèrent à leur tour une demande de rentrée en France comme nous l’avions fait deux jours avant.

Dans l’hôpital où nous nous trouvions étaient soignés de nombreux blessés belges. Beaucoup étaient des survivants de l’explosion du fort de Loncin [survenue le 15 août 1914], parmi eux le commandant de ce fort et plusieurs autres officiers belges, aucun blessé français (**). De nombreux médecins militaires belges se chargeaient des soins à donner à ces blessés (***) – Ils étaient autorisés à sortir en ville en tenue civile – Cette autorisation ne nous était pas accordée et nous ne pouvions sortir de l’hôpital. A part cela, nous étions convenablement traités, et nourris, (D’ailleurs par les soins de l’administration civile de l’hôpital dont le directeur se montra toujours fort obligeant) – nous avons extrêmement peu de rapports avec les allemands – Plusieurs bâtiments de l’hôpital étaient cependant consacrés à des blessés ou malades allemands, mais nous n’en approchions pas.

Départ pour la captivité...

Le 18 (ou le 19) septembre le médecin chef allemand nous fit appeler et nous demanda si nous étions disposés à partir volontairement donner nos soins dans des camps de prisonniers français et à signer une déclaration dans ce sens. Nous ne crûmes pas devoir accepter, (au moins d’être volontaires pour cela) nous lui déclarâmes que nous pensions être plus utiles en rentrant en France, conformément à la Convention de Genève, puisque nous n’avions plus à soigner les blessés pour lesquels on nous avait laissés et que nous maintenions notre demande de rentrer en France le plutôt possible. Il parut contrarié et nous dit de réfléchir.

Deux jours après nous recevons tous l’ordre ferme d’aller au camp d’Ohrdruf, près d’Erfurt, en Saxe-Gotha. Le médecin chef en nous transmettant l’ordre déclara que nous avions de la chance, que ce camp était très bien installé, que le pays était très joli, pays de sports d’hiver ; que d’ailleurs nous y rendrions beaucoup de services aux nôtres car il y avait de nombreux prisonniers blessés ou malades, et qu’enfin nous serions bien traités, bien nourris, et même bien payés (comme les médecins allemands). Tableau enchanteur, mais qui ne nous enchanta que médiocrement. Mais je dois reconnaître que celui-là au moins se donnait la peine de dorer les barreaux de la cage.

En attendant toutes ces splendeurs on nous convoqua quelques heures plus tard pour nous payer (disait-on) la solde correspondante de notre grade depuis le jour de notre captivité – mais un instant après on déclara qu’on nous paierait plus tard quand nous serions arrivés à Ohrdruf et on nous renvoya faire nos préparatifs de départ.

Celui-ci eut lieu le soir même. On nous fit traverser la ville en automobile (pour éviter probablement les mêmes incidents qu’à notre arrivée) – Notre convoi était important car en outre des douze médecins français que nous étions maintenant (*), des douze infirmiers que nous avions amenés avec nous de Florennes – on envoyait 25 ou 30 médecins militaires belges à destination d’un camp de prisonniers du côté de Munster (***).

A la gare on nous embarqua dans des compartiments de 1ère et 2e classe (…) ».

Notes :

(*) Essai d’identification des 12 médecins militaires français « prisonniers » des Allemands à Liège et envoyés en Allemagne : 10 septembre 1914 - Arrivée à Namur de 8 médecins capturés à Maubeuge, dont quatre vont à Liège (Médecin aide-major de 1ère classe Chevallier, du 2e Régiment d’infanterie territoriale (RIT) ; médecin auxiliaire Trampont, du 2e RIT ; médecin auxiliaire Roy du 85e RIT ; médecin auxiliaire Baroux du 5e RIT). Quatre médecins restent à Namur : Bontemps, Bouffiez, Cavro, Signoret. - 11 septembre 1914 - Arrivée à Liège, en provenance de Namur de deux des médecins de Maubeuge qui y étaient restés le 10 septembre : médecin auxiliaire Cavro (dit, de Lille) du 2e RIT ; médecin aide-major de 1ère classe Signoret du 85e RIT. - 15 septembre 1914 – Arrivée à Liège de quatre médecins militaires français capturés à Florennes : médecins aides-majors Dejust et Oudot, de l’amb. n°6/10 ; Bertrandon et Guinet de l’amb. n°7/10. - 18 septembre 1914 – Arrivée à Liège, en provenance de Namur du médecin aide-major de 1ère classe Sevaux et du médecin auxiliaire Petit, du 2e bataillon du 45e régiment d’infanterie (II/45).

(**) Mélis donne 4 500 hospitalisés à Liège, y compris les blessés allemands, anglais et français (mention par ailleurs du nombre de 70 militaires français hospitalisés).

(***) Signoret a compté 30 médecins et Mélis donne : 31 médecins belges envoyés en Allemagne ; 13 médecins maintenus à Liège dont le médecin principal Henrard (envoyé en Allemagne du 12 octobre 1914 au 17 janvier 1915) et les autres personnels sanitaires sont renvoyés chez eux, dont encore une dizaine de médecins belges.

Sources :

Musée du service de santé des armées au Val-de-Grâce, à Paris, carton n°633, dos. 46 (Bertrandon) ; carton n° 634, dos. 55 (Chevallier) ; carton n° 640, dos. 47 (Signoret).

Mélis L. Contribution à l’Histoire du Service de santé de l’armée [belge] au cours de la guerre 1914-1918. Bruxelles, 1932, 546 p.

En marge de l’article sur Liège 1914 et en souvenir des victimes belges des atrocités allemandes, pour marquer cette année 2014 de commémorations attrape-tout et efface-tout !... je vous propose un lien vers la très complète monographie de Simon Alexandre sur Tamines : « Mémoire d’une cité martyre : le massacre de Tamines du 22 août 1914 », proposée en PDF par l’auteur ; et la courte vidéo de la RTBF sur le Massacre de Tamines par les Allemands.

Reportage de la RTBF : Tamines, 22 août 1914.

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Colloque "Entrer en guerre dans l'Oise en 1914"

14 Août 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #varia, #Centenaire

Colloque "Entrer en guerre dans l'Oise en 1914"

Colloque "Entrer en guerre dans l'Oise en 1914"

Centenaire 14-18, 14-18, l‘Oise se souvient , ONAC, Ville de Senlis, APHG, CANOPE et un collectif de sociétés historiques de l’Oise : Compiègne (2), Noyon, Senlis, Chantilly (centre culturel), Crépy-en-Valois, Clermont (SAHC) se sont associés pour organiser à Senlis un colloque sur le thème :

« Entrer en guerre dans l’Oise en 1914 »

les 26 et 27 septembre 2014, à la salle de l’obélisque de Senlis de 9 h 30 à 16 h.

Entrée libre.

Parmi les thématiques sanitaires :

Les hôpitaux militaires à Clermont-de-l'Oise, par Guy Isambart et Les Scottish women of Royaumont, par Marie-France Weiner, etc.

On se réfèrera à l'actualité de la société archéologique et historique de Clermont (SAHC) pour accéder aux articles bien documentés de Guy Isambart sur les hôpitaux temporaires de l'Oise en 1914-1918.

A CONSULTER sur "Compiègne 1914", une "ville hôpital"

Programme du Colloque "Entrer en guerre dans l'Oise, 1914".

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TROYES VILLE-HOPITAL 1914-1918

9 Août 2014 , Rédigé par François OLIER - remerciements à Francis Tailleur Publié dans #varia, #Centenaire

TROYES VILLE-HOPITAL 1914-1918

« TROYES VILLE-HOPITAL » 1914-1918

Vous trouverez ci-dessous le lien vers un dossier remarquable mis en ligne par la municipalité de Troyes, très engagée sur le front de la Commémoration du Centenaire de la Grande Guerre, intitulé : « Présentation historique et catalogue évènementiel des commémorations du Centenaire 14/18 »

L’on y trouvera beaucoup d’éléments concernant les thématiques sanitaires, en particulier :

p. 8, 9 et 10 un fort paragraphe sur "Troyes - ville hôpital" (avec des reproductions de cartes postales), in La Guerre de 1914-1918, par Emmanuel Saint-Mars.

p. 47, l’annonce de « Troyes – ville hôpital » au travers de la bande dessinée bien connue des passionnés de 14-18, « L’Ambulance 13 » de Cothias-Ordas et Mounier, laquelle abordera : « les soins aux blessés, le rôle des infirmières, etc. »

p. 55, l’impressionnant programme, sur trois ans…, des conférences-débats des membres de la société académique de l’Aube, dont plusieurs sont à thématiques « sanitaires » :

- les souvenirs d’une infirmière en chef à l’hôpital auxiliaire n°201 ;

- l’organisation sanitaire de Troyes et son agglomération ;

- l’action de la Croix-Rouge de l’Aube pendant la Grande Guerre et son organisation, etc.

Et je termine par la magnifique photo de groupe (p. 83) des personnels infirmiers de la 23e section d’infirmiers militaires, datée de septembre 1914 (infirmerie de gare de Troyes).

L’infirmerie de gare de Troyes a été mise en œuvre par le comité troyen de la Société de secours aux blessés militaires (SSBM) de la 20e région militaire, avec celles de Nogent-sur-Seine et Brienne-le-Château.

Amis troyens vous avez devant vous de belles années de commémorations ! Bravo M. Baroin ! Bravo M. le Maire !

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Exposition 14-18 - "Poussières de guerre" en Limousin (août 2014)

28 Juillet 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #varia, #Centenaire

Exposition 14-18 - "Poussières de guerre" en Limousin (août 2014)

Dès le 2 août 2014 !

Le Pays Monts et Barrages et la Première Guerre mondiale

Texte des organisateurs :

L'exposition itinérante du Pays d'art et d'histoire présente Monts et Barrages pendant la guerre de 14-18, la manière dont le conflit a été vécu par ses habitants, au front comme à l’arrière, son impact sur ce territoire rural et les traces mémorielles qu'il en reste aujourd'hui. Le tout illustré par les témoignages et documents collectés auprès des familles du territoire.

Du 2 au 16 août 2014 - du mardi au samedi de I4h à I8h - Mairie d’Eymoutiers - Salle d'exposition (niveau 4)

Du 19 au 31 août 2014 – du mardi au samedi de I4h à I8h et le dimanche 31 août de 14h à 18h – à Saint-Léonard-de-Noblat, rue Salengro, salle des conférences

Toutes les animations du Pays d’art et d’histoire réalisées dans le cadre du Centenaire 14-18 sont gratuites !

Ces deux villes du Limousin possédaient de grands hôpitaux militaires : à Eymoutiers, l'hôpital complémentaire (HC) n°31 et l'hôpital bénévole (HB) n°26bis ; et à Saint-Léonard-de-Noblat, les HC 35 et HB 119bis... Pour en savoir plus sur les 1950 hôpitaux militaires et annexes du Sud-Ouest : Olier et Quénec'hdu. Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, Louviers : éditions Ysec, tome 3, 2011, 334 pages.

Calendrier et dates des visites guidées (p. 3)

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LES INFIRMIERES DANS LA GRANDE GUERRE

20 Juin 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #varia, #Centenaire

LES INFIRMIERES DANS LA GRANDE GUERRE

LES INFIRMIERES DANS LA GRANDE GUERRE

Revue Soins, n°786, juin 2014, 128 pages.

Un numéro spécial sur les paramédicaux dans la Grande Guerre au travers de vingt-cinq articles particulièrement bien illustrés Un hors-série exceptionnel sur un sujet encore peu traité. Avec la revue Soins c'est chose faite en 128 pages... sans publicité.

Je « recommande » plus particulièrement l’article sur Les infirmiers militaires français dans la guerre 1914-1918, pp. 49-55...

A DECOUVRIR ET A COMMANDER...

Mis à jour : 4 juillet 2014

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HOPITAL BENEVOLE 155 bis ET FILLES DE JESUS (1914-1918)

8 Juin 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #Centenaire, #varia, #Bretagne 1914-1918

HOPITAL BENEVOLE 155 bis ET FILLES DE JESUS (1914-1918)

EXPOSITION : à Kermaria, en PLUMELIN (Morbihan).

« Dans la guerre, les Filles de Jésus 1914-1918 »

est visible à Kermaria dans les locaux des archives

depuis le 10 novembre 2013 jusqu’en fin d’année 2014

à Kermaria-Plumelin, 56506 LOCMINE

La communauté des Filles de Jésus de Kermaria organisa en 1914 un hôpital bénévole immatriculé par la 11e région militaire de Nantes sous le n° 155bis. L’hôpital fut ouvert le 5 novembre 1914 avec 75 lits et fonctionna jusqu’au 31 mars 1917, date de sa fermeture « officielle ». (OLIER, QUENEC’HDU. Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918, Louviers : Ysec, 2008, tome 1, p. 282)
Présentation des organisateurs :

« Réalisée à partir d’une documentation inédite, abondante et variée, elle illustre l’engagement singulier de la congrégation dans le premier conflit mondial, à Kermaria même, en France, en Belgique…

Destinée à tous les publics, elle offre un intérêt pédagogique et une valeur de témoignage. Dans chacun des quatre espaces qui la structurent, des panneaux illustrés rappellent les grandes étapes du drame national où s’inscrit l’histoire particulière de Kermaria. Des documents iconographiques et audio-visuels les font voir et entendre ; des vitrines présentent une collection d’objets et de documents authentiques attestant du vécu des sœurs, des militaires et des civils en lien avec la Maison-Mère durant les hostilités. »

L’exposition (entrée gratuite ) est ouverte :

Mercredi, samedi, dimanche : 14h – 18h tous publics

Mardi et jeudi : de 9h30 à 16 h non stop, groupes (sur réservation)

Extraits des Nouvelles de l’exposition : « (…) Début mars [2014], arrivait aussi une sympathique famille du Maine et Loire, dont le grand-père passa un mois de convalescence à Kermaria en octobre 1915. Ils nous ont communiqué les lettres écrites pendant ce temps par le poilu à sa famille, sa fiancée, son ancien maître d’école. Le réalisme des visions du champ de bataille, comme la profondeur des réflexions sur la guerre, en font un témoignage hors pair. Quant à Kermaria, il s’y trouve au paradis, craignant pourtant d’en sortir « confit dans l’eau bénite » et déplorant de ne pouvoir que regarder tant de jeunes et jolies novices !

L’exposition durera au moins [jusqu’à la fin de l’année 2014]. Venez nombreux la voir ou la revoir ! Sœur Emma L’Helgouac’h (archiviste) »

http://www.fillesdejesus.catholique.fr/des-nouvelles-de-lexposition-dans-la-guerre-les-filles-de-jesus-1914-1918/

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TULLE 2014 – EXPOSITION « ANDRE MAZEYRIE » 1914-1918

4 Juin 2014 , Rédigé par François OLIER Publié dans #Centenaire

TULLE 2014 – EXPOSITION « ANDRE MAZEYRIE » 1914-1918

André Mazeyrie. Carnet d’un médecin de guerre 1914-1918

Exposition au Musée des Armes, 1 rue du 9 juin 1944, 19000 TULLE, du 20 juin au 24 novembre 2014.

Cette exposition qui a reçu le label « Centenaire » par la mission du Centenaire de la Première guerre mondiale permettra de découvrir croquis, illustrations et documents de la guerre du docteur André Mazeyrie (1876-1953), mobilisé comme médecin aide-major ; que le goût du dessin et de l’illustration ne quitta pas durant ses pérégrinations militaires des Vosges à la Marne.

André Mazeyrie personnalité tulliste bien connue était très attachée à sa ville. Membre de la société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, il prit une part active, comme conservateur bénévole (1922-1953), à la sauvegarde puis au développement du musée du cloître de Tulle devenu aujourd’hui : « Musée du cloître de Tulle André Mazeyrie ». En 2014 c’est l’occasion pour le musée de l’ancienne « Manu » de mettre en avant le confrère tulliste, érudit, dessinateur et médecin… de guerre.

DERNIERS JOURS ! … Il n’est pas trop tard pour visiter jusqu’au 30 juin 2014 lexposition temporaire « Le Tulle d’André Mazeyrie », en quatre-vingts dessins, au premier étage du Musée du Cloître. Place Monseigneur Berteaud, 19000 TULLE.
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