LES ARCHIVES MEDICALES DE LA MARINE DU PORT DE BREST (1914-1918)
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La Plume Rouge - Les Éditions du Net
Le Conquet, 1755 - Olivier Féas, jeune mousse qui ne peut plus embarquer, entre en apprentissage chez un maître chirurgien du Conquet. Dans cette petite garnison du bout du monde se multiplient ...
Le dépôt d’archives médicales et hospitalières relevant du ministère de la Défense le plus connu, le SAMHA de Limoges (A) n’est pas le seul organisme détenteur de ce type de documents. La Marine Nationale possède ses propres dépôts dans les ports de Brest, Toulon, Cherbourg, Lorient, Rochefort dans lesquels sont conservés dans la série F (service de santé) certaines archives médicales et hospitalières.
Ces documents médicaux sont communicables dans un délai de 120 ans (-18 ans) à compter de la date la plus récente reportée sur le registre. Des dérogations pour la communication sont possibles (Loi n° 2008-696 du 15 juillet 2008).
A Brest, les archives conservées sous la cote F (service de santé) constituent un fonds important pour la période de 1855 à 1972. Ces archives sont diverses : administratives (1F), médico-hospitalières (3F), matriculaires du personnel sanitaire (4F) :
Sous-série 1F – Direction du service de santé de la 2e région maritime (1914-1969), hôpital maritime de Brest (1930-1969) et hôpital Bel Air de Landerneau (1944-1952)
Sous-série 3F – Service de santé de la 2e région maritime, hôpital maritime (1886-1972)
Sous-série 4F – Service de santé de la 2e région maritime. Personnel (1855-1962)
La sous-série 3F (1200 articles en 148 cartons) nous intéresse aujourd’hui, car cette sous-série conserve les pièces médico-chirurgicales brestoises de la guerre 14-18, se limitant, presque exclusivement, à des registres et cahiers d’enregistrements (statistique médicale, passage au conseil de santé, enregistrement journalier des entrées, enregistrement mensuel des entrées, décès, autopsies, examens, analyses de laboratoire, incurabilité, causes de décès, etc.).
On notera dans ce fonds l’absence de dossiers individuels et de pièces isolées, hormis pour les feuilles d’observations, par exemple.
Elles relèvent tant des départements de la Guerre que de la Marine et sont placées durant la Grande Guerre sous la direction du directeur du service de santé du 2e arrondissement maritime (circ. N° 8758-2/7 du 1er octobre 1914). IMPORTANT : Les archives médicales des hôpitaux temporaires relevant du département de la Guerre sont conservées au SAMHA de Limoges ; ces hôpitaux appelés temporaires puis complémentaires possèdent une numérotation particulière à la place forte de Brest et sont classés de 1 à 13. La ville de Brest dispose également de deux hôpitaux auxiliaires, numérotés 5 (SSBM) et 104 (UFF), classés parmi les formations sanitaires de la 11e région militaire de Nantes, dont relève le département du Finistère. Il n’existe à Brest aucun hôpital bénévole et très peu de filiales ou annexes à ces hôpitaux temporaires.
Nota : Il est à noter que les hôpitaux de la Marine (cf. infra) ont accueilli des milliers de marins et de soldats durant la guerre ; ils sont enregistrés dans des registres marqués « Guerre » ou, à la suite, en fin de registre « Marine ». Les généalogistes doivent en tenir compte car un soldat de l'armée de terre peut avoir été accueilli à l'hôpital maritime (archives à Brest) puis transféré sur un hôpital temporaire de l'armée de terre de Brest ou un hôpital dépôt de convalescents (attente de réforme), dépôt de la Marine de Kervallon, par exemple, dont les archives sont à Limoges...
Les formations sanitaires relevant de la Marine sont organisées autour de l’hôpital maritime, appelé aussi hôpital principal de la Marine (1445/1780 lits) ; elles comprennent trois hôpitaux principaux : l’hôpital temporaire des Mécaniciens (650 lits), l’hôpital temporaire de l’Arsenal, dit aussi du Bagne (660/930 lits), l’hôpital du lazaret de Trébéron (200 lits). Le port de Brest possède également un réseau d’infirmeries du port, appelées « ambulances » qui ne sont pas considérées comme des formations hospitalières.
La recherche documentaire dans la sous-série 3F est particulièrement délicate sur place et fera reculer de nombreux généalogistes pressés. En effet, les registres qui constituent la majeure partie de la documentation sont tenus par « salle » (traduire « service » dans la Marine). Ce qui donne, à titre d’exemple, pour le seul hôpital principal jusqu’à 27 séries de registres avec des enregistrements journaliers ou mensuels, parfois particuliers pour les militaires (Guerre), les marins (Marine), les officiers, les agents civils, etc., répartis dans des cartons différents dont le remplissage a été optimisé au préjudice de la cohérence...
A titre d’exemple, le détail du carton n°42 : Pièce 3F360. Enregistrement journalier des malades, salle 17-19, Marine, août-décembre 1939 – 3F361, ibid., déc. 1939-août 1940 – 3F362, Enregistrement journalier des malades, salle 18, Marine, août 1912-déc. 1920 – 3F363, ibid., jan-déc 1913 – 3F364, ibid., Marine, nov. 1914-juin 1915 et Guerre, nov. 1914-juin 1915 – 3F365, ibid., Guerre, oct. 1916-mars 1917 – 3F366, ibid., Guerre, avril-déc. 1917 – 3F 367, ibid., Guerre, jan-sept. 1918.
En conclusion : Il est préférable de s’en remettre aux archivistes experts de la Marine à Brest… ou de disposer de beaucoup de temps que vous passerez dans un dépôt d'archives à l’accueil agréable et au service rapide et de qualité.
Pour en savoir plus sur Brest et/ou la recherche documentaire dans les archives de la Marine : Jacques Vaché, à Brest et Tréberon.