Journal de guerre du service de santé - lundi 20 mai 1940
Lundi 20 mai 1940
Le British Expeditionnary Force (BEF) prend ses dispositions pour évacuer ses troupes sur l'Angleterre. Prise de Cambrai, d’Amiens, franchissement de la Somme et poursuite sur Abbeville. Le 20 mai 1940 à 22h 00 les Panzers atteignent Montreuil-sur-Mer. Les armées du Nord sont isolées (armée belge et 26 divisions franco-britanniques). Les Panzers se rabattent en direction de Boulogne et de Calais, après avoir maintenu sur la Somme de sérieuses têtes de pont, au sud d’Amiens et d’Abbeville. Dans le secteur de la VIe armée, la ville de Rethel est bombardée et incendiée.
MANOEUVRE SANITAIRE
Ière armée - est encerclée dans la zone du groupe d'armée n°1.
[Manoeuvre sanitaire, VIIe armée]
L'aide-major général demande à l'état-major général (4e bureau) de diriger d'urgence sur Melun où il stationnera non déployé, l'hôpital d'évacuation primaire n°20.
Centre hospitalier d’Arras - Evacuation de toutes les formations sanitaires. Le centre de triage est abandonné au profit de Bethune. Le médecin-lieutenant Bardonnet reste seul chirurgien militaire, secondé par le docteur Paris et une douzaine d'infirmières et d'infirmiers militaires. Le nouveau médecin-chef regroupe ses faibles moyens à l'hôpital mixte "Saint-Jean", récupère 45 blessés abandonnés à l'hôpital complémentaire du "Grand séminaire". A 22h 00, il parvient à faire évacuer 24 blessés par un train sanitaire se trouvant en gare, dirigé sur Le Touquet. Bombardements incessants. Ordre est donné pour le 21 mai, à la compagnie sanitaire automobile n°980 d'aller récupèrer à Arras des infirmiers et du matériel provenant de l'hôpital d'évacuation primaire n°3 de Marcoing.
Centre hospitalier de Bethune – 03h 00, l'ambulance médicale n°71 (médecin-capitaine Vienne) est dirigée sur Bethune. A 05h 00, le médecin-chef de la place signale qu'il a plus de 400 blessés dans ses hôpitaux et qu'il est sans moyens de transport. Un train sanitaire est demandé pour cette évacuation avec comme point de destination le centre hospitalier du Touquet (faisant fonction d'HoE2). Vers 06h 30, le directeur du service de santé de la Ière armée apprend que les ambulances chirurgicales légères n°251 (médecin-lieutenant Welti) et n°261 sont arrivées à Béthune et coopèrent au service chirurgical des hôpitaux de la place. Béthune va pouvoir être organisé en centre de triage, en remplacement d’Arras. Deux trains sanitaires sont demandés avec stationnement en arrière de Béthune pour assurer des navettes entre le centre de triage et l'HoE2 du Touquet ou toute autre destination. Vers 12h 00, le médecin du 4e bureau de la Ière armée fait connaître que l'évacuation de Béthune n'a pu être assurée par train sanitaire; devra l'être par les soins de la compagnie sanitaire automobile n°980. Puis de nouveau, annulation du mouvement, un train sanitaire a procédé à l'évacuation de Béthune : train sanitaire n°360, avec 400 évacués, direction Etaples. A 18h 00, départ de la plus grande partie de la direction pour Béthune. Un échelon réduit poursuit son fonctionnement à Lens.
Centre hospitalier d’Helfaut - Mouvements des ambulances chirurgicales lourdes n°411 et 422, doublées du groupe chirurgical mobile n°15, pour organiser à Helfaut un centre chirurgical au "sanatorium".
Centre hospitalier de Lens - A 18h 00, un échelon de la direction du service de santé de la Ière armée est maintenu à Lens. Visite du maire de Lens, qui demande du renfort pour soigner les blessés civils "tous les médecins civils y compris ceux démobilisés à l'usage des mines ayant fui". et enterrer les morts. "Il ne peut être déféré à son désir" par le directeur du service de santé. La compagnie sanitaire automobile n° 980 procède à l'évacuation, en deux rotations, de 600 blessés sur Béthune.
Centre hospitalier de Lille - Un poste de secours est maintenu; renforcé du 20 au 26 mai, par l'ambulance chirurgicale légère n°203. "Quand cette formation sanitaire se retire, 300 blessés sont encore là, dont 100 à traiter".
Centre hospitalier du Touquet-Paris-Plage - Dans la nuit du 19 au 20 mai, le centre hospitalier fait connaître qu'il a encore 1 600 lits disponibles et essaiera d'entrer en relation avec la Ière armée. L'état-major général (4e bureau) s'occupe de l'acheminement de deux trains sanitaires pour 800 blessés (dont un tiers de couchés). Impossibilité de faire venir des trains de l'Intérieur. Il y a obligation d'utiliser trois des neuf rames sanitaires bloquées à Bruges et dans le Nord. A 16h 00, le médecin-chef rend compte de l'impossibilité d'utiliser le point d'embarquement voie ferrée d’Etaples, compte-tenu de la circulation de convois militaires. A 17h 30, le médecin-chef signale qu'il dispose de deux trains sanitaires dont l'un est chargé ; 600 lits sont encore disponibles au Touquet.
IIe armée
HoE1 n°5 (Ancemont) - L'ambulance chirurgicale légère n°279, fonctionnant auparavant à Ancemont avec l'HoE1 n°5 doit s'installer au fort de Génicourt. A minuit, 434 lits sont occupés. Dans la journée : 499 entrées et 209 sorties dont neuf décès.
Centre hospitalier de Saint-Dizier - demande l'autorisation de repli de l'hôpital complémentaire de régulatrice n°3 de Saint-Dizier sur Saint-Rémy-en-Bouzemont, en raison des bombardements de Vitry-le-François. Le centre hospitalier demande le renfort de deux équipes chirurgicales mobiles : l’une pour l'hôpital complémentaire de régulatrice, l'autre pour l'hôpital mixte de Saint-Dizier. Accord de l'aide-major général pour ce renforcement.
Centre hospitalier de Sainte-Ménéhould - (14h 15) Organisation d'un poste de secours souterrain (40 lits), en raison de la destruction, par bombardements, des formations sanitaires de surface. Un groupe électrogène est trouvé à Troyes en fin de journée.
Ve armée
demande à la société de secours aux blessés militaires (SSBM): une équipe chirurgicale et une équipe médicale d'infirmières pour l'hôpital d'évacuation primaire n°17 (médecin-commandant Decrocq).
VIe armée
Par ordre du Grand Quartier Général en date du 18 mai, le détachement d'armée Touchon devient la VIe armée.
L'aide-major général précise le dispositif adopté pour la VIe armée. Prise d'effet à partir du 21 mai à 12h 00 :
Le centre hospitalier de Compiègne fonctionnera comme hôpital d'évacuation primaire et passera sous l'autorité de la VIe armée. La VIe armée pourra également utiliser :
- Senlis (900 lits disponibles), susceptible de se substituer à Compiègne, en cas de nécessité ;
- éventuellement Chantilly, qui n'a pas encore de formations hospitalières;
- de Villers-sur-Marne (1 000 lits) ;
- de Montmirail (380 lits) qui pourra utiliser le matériel de l'HoE2 n°7 de Compiègne ;
- Troyes qui fonctionnera comme HoE2 et disposera pour ses évacuations de la compagnie sanitaire automobile n°963.
Il est actuellement impossible d'obtenir les renseignements demandés sur Villers-Cotterets (1 000 lits). L'intention du directeur est de porter l'ambulance chirurgicale légère n°256 à Château-Thierry. Les évacuations sanitaires sont axées sur Troyes et Melun.
Centre hospitalier de Compiègne - (09h 15) la régulatrice de communications n°7 (Creil) signale que la gare de Compiègne est embouteillée et qu'elle a 1 200 blessés à évacuer. La régulatrice demande la destination à donner aux blessés à opérer. L'aide-major général répond: 4e région militaire (Le Mans, Alençon, Dinard (10e région)). Dans la nuit du 19 au 20 mai, la compagnie sanitaire automobile n°968 (3e et 4e sections) évacue 120 blessés sur Paris. Elle est rapidement renforcée par la compagnie sanitaire automobile n°984 affectée au centre hospitalier.
Centre hospitalier de Soissons - s'est replié sur Villers-sur-Marne, mais a laissé à l'hôpital du "Grand Séminaire" un poste chirurgical avancé (une équipe chirurgicale), armé pour les évacuations par voie routière par un détachement de la compagnie sanitaire automobile n°972.
Centre hospitalier de Villers-Cotterets - La régulatrice de communications n°7 (Creil) signale qu'il y aurait 7 à 800 blessés à Villers-Cotterets ("renseignement non certifié"). Sur le centre hospitalier de Villers-Cotterets nous possédons le témoignage poignant d'André Soubiran sur l'hôpital évacué et la gare, dont le hall est encombré de blessés abandonnés, laissés aux soins du personnel de la S.N.C.F : "ce hall est devenu la salle d'attente de la mort". Une escouade de la compagnie sanitaire automobile n°972 (brigadier Devriendt) assurera vers midi, une évacuation des blessés de la gare de Villers-Cotterets sur l'HoE2 n°7 de Compiègne.
Centre hospitalier de Villers-sur-Marne - (09h 40) demande un nouveau train à fournir par la régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier). Propose de le charger à Coulommiers. Un train sanitaire de 250 places sera chargé en fin d'après midi. Le centre hospitalier demande 250 places supplémentaires et devra attendre des renforts en véhicules sanitaires demandés à la IIIe armée (compagnie sanitaire automobile n°979).
VIIe armée
L'aide-major général prévient la VIIe armée à 11h 30 que les centres hospitaliers de Beauvais et de Cempuis fonctionnent comme hôpitaux d'évacuation primaire et passent sous son autorité. De nombreuses formations sanitaires de la VIIe armée sont encerclées avec le groupe d'armées n°1.
Centre hospitalier de Zuydcoote - (encerclé dans la zone du GA n°1) L'hôpital d'évacuation primaire n°14 (réserve générale, non déployé) se repliant de Belgique arrive à Zuydcoote. L'arrivée du matériel est prévu le 21 mai. L'HoE1 n°14 trouve sur place 516 blessés hospitalisés. L'hôpital de Dunkerque est plein. L'hôpital complémentaire du "Préventorium" de Bray-Dunes, annexe de Zuydccote, peut recevoir 600 blessés. L'hôpital complémentaire d'armée n°307 qui a cédé ses locaux à l'HoE1 n°14 embarque avec l'ambulance chirurgicale légère n°247 dans un train stationné à Coudekerque. Le matériel de la réserve avancée de matériels sanitaires de la 7e armée stocké au sanatorium est laissé sur place.
Centre hospitalier d’Abbeville - Au matin du 20 mai, il ne reste plus aucun malade ou blessé militaire dans les hôpitaux d’Abbeville. Les hôpitaux médicaux ("Collège de garçons", "Collège de filles", "Institution Saint-Pierre"), ainsi que l'hôpital auxiliaire de la Croix-rouge ont évacué leurs blessés sur l'HoE2 n°6 (Beauvais).
"A 10h 00 bombardement aérien de la ville et destruction "presque totale" (...) Dès la chute des premières bombes, il n'y a plus ni gaz ni électricité, de ce fait, la radiologie est impossible et la stérilisation ne peut se faire. L'eau va manquer. La situation s'aggrave encore. L'hôpital est lui-même touché dans l'après-midi (...) A 15h 00 arrive l'ordre de la direction du service de santé de la 2e région militaire d'évacuation sur Beauvais (...) L'ordre de repli est exécuté progressivement. Vers 19h 00, l'équipe chirurgicale de l'hôtel-dieu se replie après avoir procédé à l'évacuation de tous les blessés militaires".
Centre hospitalier d’Amiens - Il ne reste plus à Amiens, comme formations sanitaires régionales dépendant du directeur du service de santé de la 2e région militaire, que les équipes chirurgicales Poulain et Paris. La direction du service de santé de la 2e région militaire réduite à dix officiers est faite prisonnière à la sortie d’Amiens, en se repliant.
Centre hospitalier de Beauvais - (02h 45) La compagnie sanitaire automobile n°971, mise à la disposition du centre hospitalier de Beauvais est dirigée en partie sur Amiens pour assurer les évacuations sanitaires. (09h 15) Le médecin-chef du centre hospitalier (médecin-colonel Soulie) signale que le train destiné à enlever le personnel de Beauvais sur Lisieux n'est pas arrivé. Il propose une évacuation voie routière par tous moyens à sa disposition. Accord de l'aide-major général. (15h 10) Le centre hospitalier "Agel" et les formations sanitaires territoriales qui lui sont rattachées se replieront dans un deuxième échelon. (17h 00) Le médecin-colonel Jouvelet assurera les fonctions de médecin-chef du nouveau centre hospitalier fonctionnant comme hôpital d'évacuation primaire. Le médecin-chef rend compte à l'aide-major général qu'il reçoit d'assez nombreux évacués d’Amiens alors que l'ambulance chirurgicale lourde n°425 de Cempuis n'en reçoit aucun. Le groupe chirurgical mobile n°13 quitte Tri-le-Château (près de Beauvais) et est affecté à l'ambulance chirurgicale lourde n°419 à Evreux. La compagnie sanitaire automobile n°967 se replie sur Beauvais à la disposition du centre hospitalier. L'aide-major général envoit à Beauvais "en mission d'information" le médecin-colonel Bouissou, son chef d'état-major.
Centre hospitalier de Cempuis - (57 kms d’Abbeville - 40 kms sud-ouest d’Amiens) se compose de l'hôpital d'évacuation primaire n°19 et de l'ambulance chirurgicale lourde n°425. Le centre hospitalier est en voie d'installation déjà avancé, disposant à 00H25 de 500 lits.
"Entièrement développé, ce centre hospitalier serait d'un rendement intéressant pour la gauche de l'armée (VIIe), éloignée de toute base sanitaire".
Centre hospitalier de Dunkerque - (Service de santé de la Marine) - Ce service est dirigé par le médecin en chef Parcellier, médecin-chef du groupe des secteurs du Nord. Le soutien sanitaire est prévu pour une tranche de 10 000 hommes. Il dispose de trois infirmeries : une principale de 150 lits ("Fénelon", docteur Condé) installée sur les quais et deux secondaires, dites protégées, d'une dizaine de lits chacune (caserne Ronarc'h et bastion 32).
Corps expéditionnaire français en Scandinavie
Centre hospitalier de Harstadt - à la suite du bombardement de l'école supérieure, transformée en hôpital militaire de 250 lits, le Commandement décide d'évacuer complètement les malades légers restés à Harstadt (6e et 14e bataillons de chasseurs alpins). Ces lits sont libérés en vue de l'attaque de Narvik qui s'annonce prochaine.
HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE
HoE2 n°2 (Bar-le-Duc) - informe de la situation favorable actuellement et signale qu'il a 1 000 lits disponibles. Il utilise 120 infirmiers prélevés sur le personnel replié.
HoE2 n°4 (Troyes) - (09h 00) signale qu'il n'a pas reçu le matériel laissé sur place à Epernay avec 20 hommes. L'aide-major général ordonne de faire effectuer le transport du matériel.
HoE2 n°6 (Lisieux) - L'aide-major général demande que cet HoE2 puisse fonctionner à partir du 21 mai à midi. En cas d'insuffisance des ressources locales, Lisieux utilisera Deauville-Trouville. Le centre hospitalier disposera d'une section sanitaire de l' "American Field", la SATS n° 5 301/19 (sous-lieutenant Couture). Arrivée de l'ambulance chirurgicale lourde n°401.
HoE2 n°7 (Evreux) - L'aide-major général demande que cet HoE2 puisse fonctionner à partir du 21 mai à midi. En cas d'insuffisance des ressources locales, Evreux utilisera Vernon, Gaillon, Le Neubourg. Le centre hospitalier disposera pour ses évacuations "voie routière" de la section auxiliaire de transport sanitaire "anglo-french" n° 5 101/19 (lieutenant Matifeu).
Le médecin-général inspecteur Plisson signale qu’Evreux dispose de :
- 1700 lits ;
- 22 équipes chirurgicales ;
- onze chantiers opératoires fournis par trois équipes chirurgicales du territoire, les ambulances chirurgicales lourdes n°419 et 423, les groupes chirurgicaux mobiles n°2, 37, 38, les ambulances chirurgicales légères n° 277 (hôpital complémentaire "écoles des roches" de Verneuil-sur-Avre et n°278 (hôpital complémentaire "Saint-François") - débit journalier des chantiers opératoires : 600 opérés.
Le médecin-général inspecteur Plisson, propose :
- d'étendre la capacité hospitalière à l'aide de trois formations sanitaires d’Evreux et des centres hospitaliers de Bernay, Le Neubourg et Verneuil, de façon à atteindre 3 200 lits.
- que le triage et la mise en condition d'évacuation se fassent à la gare, sous tentes ou baraques. On doit prévoir deux points d'embarquement voie ferrée, à distance de la gare.
- qu'il y aurait lieu de fournir une section et demi d'hospitalisation, dix tentes ou baraques (centre de triage), 350 brancards, etc. Il demande en outre huit infirmières et 150 infirmiers. Dépendant du centre hospitalier d’Evreux, l'on signale l'arrivée :
- à Vernon, de l'ambulance médicale n°41, à diriger dans les meilleurs délais sur Evreux et de l'ambulance chirurgicale lourde n°423.
- à Verneuil-sur-Avre, l'ambulance chirurgicale légère n°277 va à l'Ecole des Roches pour y organiser le service chirurgical. Ce centre hospitalier comprend deux bâtiments réquisitionnés de l'école, mais inaptes à un emploi chirurgical (couloirs et escaliers où le brancardage est rendu difficile voire impossible). L’installation de baraques en construction dans le jardin est accélérée.
EVACUATIONS SANITAIRES
Voie routière
Ière armée - la compagnie sanitaire automobile n°980 en évacuation de Marcoing sur Le Touquet, se regroupera dès la fin de mission dans la région de Sains-en-Gohelle (10 kms, sud-est de Béthune) ; puis ordre lui est donné, en fin de journée, d'assurer sur Arras une mission de récupération de matériel et de personnel. Le directeur du service de santé de la Ière armée tente de regrouper les compagnies sanitaires automobiles n°551, 974 et 980 à Fromelles (8 kms, sud. Armentières).
IIe armée - L'aide-major général propose à la IIe armée de nouveaux véhicules sanitaires de type "lourd".
IIIe armée - L'aide-major général propose de nouveaux véhicules sanitaires lourds. Accord pour les compagnies sanitaires automobiles (CSA) n°543, 553 et 979. Cinq véhicules sanitaires de la CSA n°543 sont mis à la disposition de la préfecture de Thionville.
VIe armée - regroupement des compagnies sanitaires automobiles n°977 et 982 par le directeur du service de santé de la VIe armée.
VIIe armée - (02h 45) la compagnie sanitaire automobile n°971 est dirigée en partie sur Amiens. - (08h 45) le centre hospitalier de Beauvais signale qu'il a envoyé sur Amiens 30 véhicules sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n° 973. - (15h 40) Le médecin-chef du secteur hospitalier de l'Oise demande l'autorisation d'utiliser 25 voitures sanitaires de la CSA n°983, pour évacuer les blessés de Senlis, Pont-Saint-Maxence et La Bruyère.
[Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe, VIIe armées et HoE2]
Voie fluviale
Deux péniches sanitaires de Vitry-le-François sont dirigées sur Saint-Dizier.
Voie maritime
L'aide-major général demande à l'Amirauté d'envisager la constitution d'un point d'embarquement à Boulogne, pour l'évacuation de secours "en cas d'embouteillage ou de rupture de la voie ferrée". Ce qui est déjà fait le 20 mai au soir, les Allemands atteignant Montreuil-sur-Mer. L'Amirauté en retour fait connaître que Dunkerque a été chargé d'étudier l'évacuation par voie maritime du centre hospitalier du Touquet. A Calais, embarquement sur des navires anglais, de 1 600 non combattants britanniques et de "plusieurs centaines de blessés".
Voie ferrée
"violentes attaques de l'aviation ennemie" sur les axes "voie ferrée" d’Abbeville, Compiègne, Crépy-en-Valois, Soissons, Château-Thierry. Au 20 mai 1940, 55 coupures sont en cours de réparation.
Trains sanitaires rouges - La 4e région militaire (Le Mans) signale que Le Mans, Alençon et Dinard pourront recevoir un train sanitaire rouge; précise qu'à la date du 19 mai, elle disposait de 17 000 lits dont 5 500 chirurgicaux sur un total de 22 500 lits au 10 mai.
RC n°1 (Amiens) - (06h 20) La commission régionale voie ferrée de Boulogne signale la présence à Etaples d'un train sanitaire de blessés légers, coupé de la régulatrice (train sanitaire n°361) et d'un train de matériel appartenant à la VIIe armée. L'aide-major général demande de diriger le train sur la 3e région militaire (Rouen) et le matériel sur la régulatrice de communications n°1 (Rouen-Pont-de-l’Arche). A Etaples, le centre de triage (point d'embarquement par voie ferrée) de la gare, dirigé par le médecin-capitaine Salez se replie sur le centre hospitalier du Touquet où il fonctionne au casino de la Forêt "réceptionnant" de jour et de nuit un grand nombre de blessés civils et militaires.
- le train sanitaire n°117, de Beauvais (104 militaires et 213 civils) sur Niort.
RC n°2 (ex-Laon) -
- le train sanitaire n°360, de Béthune (400 évacués) à Etaples, puis rejoint par voie routière Le Touquet, le 21 mai.
- (08h 50), le train sanitaire n°366 (médecin-lieutenant David) fait connaître sa destruction complète par bombardement à Château-Thierry. L'aide-major général lui prescrit de se diriger sur le centre hospitalier de Villers-sur-Marne.
RC n°3 (Saint-Dizier) - L'évacuation par le courant "voie ferrée" Saint-Dizier avec dérivation sur Troyes est devenu impossible. On envisage l'évacuation par Chaumont et Langres sur la 8e région militaire (Dijon) avec station de révision sanitaire à Langres. En raison des bombardements des 16 et 19 mai, le transfert de l'hôpital complémentaire de la RC n°3 de Saint-Dizier sur Saint-Rémy-en-Bouzemont (15 kms de Vitry-le-François) est décidé. L'implantation se fera sous tentes.
- le train sanitaire n°160, de Châlons-sur-Marne, Epernay (127 évacués) sur Mont-de-Marsan, via Bordeaux (22 mai).
- le train sanitaire n°324, d’Ancemont, HoE1 n°5 (296 évacués) sur Pau (23 mai).
RC n°4 (Vesoul) -
- Deux autorails sanitaires de Vesoul (79 évacués) sur Besançon.
- le train sanitaire n°119, d’Autun (301 évacués) sur Moulins, Le Puy (21 mai).
- le train sanitaire n°340, de Saint-Dié, Bruyères, Epinal (312 évacués) sur Autun.
RC n°5 (Troyes) -
- le train sanitaire n°104, de Chaumont (297 évacués) sur Clamecy-Orléans (21 mai).
- le train sanitaire n°120, de Neufchâteau-Vittel sur Agen (22 mai).
- le train sanitaire n°514 (médecin-lieutenant Maure), prêté à la régulatrice de communications n°3 (Saint-Dizier) est dirigé sur Coulommiers.
RC n°6 (Venissieux) -
- Deux autorails sanitaires jumelés de Cannes (61 assis et 24 couchés) sur Marseille.
RC n°7 (Creil) -
- le train sanitaire n°114, de Bar-le-Duc, sur Bordeaux et La Rochelle.
- le train sanitaire n°206, de Retigny-Liancourt (Oise), évacuation du sanatorium bombardé la veille (192 évacués), sur Rennes (21 mai).
[Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe, VIIe armées]
RAVITAILLEMENT SANITAIRE
7e Direction - Note n°6 996 C/7-M du 20 mai 1940 pour l'EMA/4 sur les observations et modifications apportées par la 7e direction sur le projet d'instruction "sur la récupération du matériel et épaves militaires dans la zone des armées".
Station-magasin de Dole - (10h 20) prépare son repli sur Plmobières-les-Dijon.
Réserve de matériels sanitaires de Rantigny - suspend ses expéditions et se tient prête à se replier.
Régulatrice de communications n°1 (Amiens) - Après une tentative d'embarquement à Naps-au-Val qui avorte, compte-tenu du bombardement de cette gare, ordre est donné de rejoindre Pont-de-l’Arche "par ses propres moyens et par petits groupes".
RC n°3 (Saint-Dizier) - (09h 30) signale qu'à la suite du bombardement, on a pu sauver trois sections d'hospitalisation, un pavillon opératoire, vingt tentes "santé", 6 000 caisses de lait, une remorque de radiologie, une remorque de buanderie et trois voitures-séchoirs. La réserve de médicaments est intacte. (11h 35) Le bâtiment principal "a pris feu en deux minutes et seuls les approvisionnements dispersés sont sauvés". (12h 00) rend compte de la perte de deux tués, un disparu et quatre blessés. Vitry-le-François demande s'il faut maintenir la réserve avancée de matériels sanitaires. L'aide-major général demande à la pharmacie centrale de l'armée de Malakoff d'arrêter l'envoi de sérums sur la régulatrice de communications n°3. La station-magasin de Châteauroux signale qu'elle a expédié le 19 mai, à destination de la RC n°3, trois wagons de matériel, au total quatorze tonnes. L'aide-major général prescrit des mesures en vue du repli de la RC n°3 sur Troyes. Les stations-magasins de Saint-Cyr et Sens suppléent les régulatrices n°3 et n°7 (Creil).
RC n°7 (Creil) - (10h 00) signale que cinq bombes sont tombées à proximité de la réserve avancée de matériels sanitaires. Il n'y a pas de dégâts. La RC n°7 a autorisé la VIIe armée à se servir à Chauny et propose de laisser les approvisionnements de Creil, en cas de repli, à la disposition de la VIIe armée. (11h 35) Le point de repli de Creil est Gargenville. (16h 30) La régulatrice de communications n°7 emballe ses approvisionnements mais continue de fonctionner.
MEMORIAL
Louis Galloni, né le 11 décembre 1912 à Lyon (Rhône), diplômé de la faculté de Médecine de Lyon (1937). Médecin-lieutenant mort au combat le 20 mai 1940 à Wassigny (Ardennes).