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Hôpitauxmilitairesguerre1418 - Santé Guerre

Journal de guerre du service de santé - vendredi 17 mai 1940

6 Février 2020 , Rédigé par François OLIER Publié dans #GUERRE 1939-1945

 

Vendredi 17 mai 1940

Repli général de nos troupes en Belgique. La Marine achève l'évacuation des îles de Walcheren. La Ière armée recule du canal de Charleroi sur la position frontière. Détachement d'armée Touchon (VIe armée) : Engagement de la 4e division cuirassée sur l'axe Laon-Montcornet. IXe armée : les blindés allemands percent le canal de l'Oise à la Sambre. La route de Saint-Quentin et de Péronne est ouverte.

 

MANOEUVRE SANITAIRE

 

Grande intrication des formations sanitaires d'Armée entre les Ière, VIe (détachement d'armée Touchon), IXe armées.

 

                        Ière armée

            La Ière armée fait connaître à l'aide-major général que les hôpitaux d'évacuation primaire n°13 et 20 (médecin-commandant Monestier) de réserve générale ont été stoppés à Montdidier pour être conservés par elle.

 

            HoE1 n°3 (Marcoing) - A 11h 00, liaison impossible par téléphone avec l'HoE1 n°3. A 17h 30, par courrier, il fait connaître "qu'il est isolé et n'a pas reçu le train sanitaire demandé". Deux sections sanitaires automobiles d'autocars sont détachées de la Ière armée.

L'Hôpital d'évacuation primaire (HoE1) n°3 de Marcoing installé dans le Préventorium de la ville.

            Centre hospitalier d’Amiens - Une section de la compagnie sanitaire automobile n°967 va de Saint-Riquier à Amiens se mettre à la disposition du centre hospitalier et procéder aux évacuations d’Amiens sur Beauvais.

 

           Centre hospitalier de Cambrai - Forte activité chirurgicale à l'hôpital civil. Le médecin-lieutenant Bardonnet, isolé du groupe chirurgical mobile n°13 opère plus de 40 blessés.

 

            Centre hospitalier de Douai - A 17h 00, départ d'un élément de la direction du service de santé de la Ière armée pour Douai. A 19h 00, ordre est donné à l'ambulance chirurgicale lourde n°411 de faire route le 18 mai sur Douai. L'ambulance chirurgicale légère n°231 et l'ambulance médicale n°31 viennent s'installer dans la région d’Arleux. L'ambulance chirurgicale lourde n°422 doit venir s'installer à Douai.

 

            Centre hospitalier de Maubeuge - L'ambulance chirurgicale légère n°241 quitte Maubeuge sur ordre du médecin-chef de la place: "sa position devenait intenable par suite d'un bombardement". Elle emmène avec elle le groupe chirurgical mobile n°13, la section d'hygiène lavage désinfection n°141 (pharmacien-lieutenant Poiret) et, ensemble, se replient sur Le Cateau.

 

            Centre hospitalier de Mons - La compagnie sanitaire automobile n°980 évacue 230 blessés de Mons sur Valenciennes, ainsi que plus de 30 tonnes de matériels sanitaires.

 

               Centre hospitalier du Quesnoy - pressé par les Allemands jusqu'au 22 mai.

            - "subit pendant cinq jours les assauts de l'ennemi... le médecin-lieutenant Cave (ambulance médicale n°29) assura pendant tout ce temps le service chirurgical de l'hôpital. Mais ce dernier ayant été violemment bombardé, il dût se transporter à l'infirmerie, puis dans les caves de la caserne pour y continuer sa tâche laborieuse. Nous travaillions dans des conditions lamentables, écira-t'il plus tard - sous le bombardement incessant, sans asepsie et privés de lumière. J'ai donné mes soins à des blessés déjà atteints de gangrène gazeuse, dont plusieurs étaient porteurs de garrot posé depuis quarante-huit heures..." Ce charnier du Quesnoy restera pour moi une terrible vision de guerre, que je devais avoir à nouveau quelques jours plus tard en arrivant à Avesnes" (In littera, 17 septembre 1940).

 

            Centre hospitalier de Valenciennes - Un train sanitaire (300 blessés) est parti en cours de matinée. A 13h 00, un deuxième train sanitaire est en cours de chargement. Ordre est donné au médecin-chef de la place de prévoir le départ rapide des formations sanitaires d'armée qui fonctionnent à Valenciennes. A 21h 00, le médecin-chef de la place quitte la ville pour Lille, emmenant tout son personnel. L'ambulance chirurgicale légère n°261 reçoit l'ordre de continuer son triage (elle triera 1 400 blessés le 17 mai). Le nombre des évacuables s'élevant déjà à 160; un train sanitaire est demandé. Une section sanitaire automobile est désignée pour assurer ses évacuations : 100 blessés sont ainsi évacués sur Douai.

 

                        IIe armée -

est fortement attaquée dans la région sud de Sedan. Elle se maintient néanmoins sensiblement sur ses positions de la veille.

 

            Le médecin-colonel Okinczic, chargé de mission par l’AMG, rend compte que le médecin-général Gay-Bonnet, directeur du service de santé de la IIe armée (DSS/IIe armée) se trouve actuellement à Sommedieue (sud de Verdun) "assez déprimé". Ultérieurement il sera limogé et remplacé par le médecin-général Causeret.

 

            HoE1 n°5 (Ancemont) - fonctionne normalement et le courant d'évacuation voie ferrée Ancemont-Bar-le-Duc est utilisé sans difficulté. A minuit 299 lits sont occupés. Dans la journée : 461 entrées et 299 sorties (dont neuf décès).

 

            HoE1 n°10 (Vertevoyes) - est actuellement en difficulté à la suite de bombardements. L'HoE1 est privé d'eau et d'électricité. Les évacuations voie ferrée sont difficiles ; elles sont assurées par les autocars sanitaires de la compagnie sanitaire automobile n°968, dans de très bonnes conditions.

 

                        VIe armée (Détachement d'armée Touchon) -

a pu profiter du répit que lui a procuré l'action de la 4e division cuirassée sur Montcornet pour s'installer sur l’Aisne.

"La VIe armée ne s'est pas substituée à la IXe armée ; elle ne fonctionne pas de façon autonome. Le service de santé de la VIe armée vient renforcer les moyens existants".

 

            La compagnie sanitaire automobile n°972 est sans contact avec la direction du service de santé de la IXe armée. Une de ses sections procède à l'évacuation des formations sanitaires abandonnées à Liesse : ambulance chirurgicale lourde n°428 et hôpital d'évacuation primaire n°4. Repli en direction de Villers-Cotterets. Deux sections détachées à Bar-le-Duc sont dirigées sur Reims pour en ramener le personnel des hôpitaux sur l'HoE2 n°2. Une section rattachée au groupement de corps d'armée n°2 rejoint Le Cateau, puis Amiens (hôpital complémentaire "Saint-Victor") via Cambrai, après s'être vu refuser le débarquement de ses blessés à Bapaume. En soirée cette section est intégrée au service hospitalier d’Amiens.

 

            HoE1 n°4 (Liesse) - Le médecin-chef reçoit l'ordre de rejoindre Villers-Cotterets. L'ambulance chirurgicale lourde n°428 doit rejoindre l'HoE2 n°6 de Beauvais. A Liesse, il ne reste que 22 blessés. Du 12 au 17 mai inclus, l'HoE1 n°4 a évacué 2 406 blessés par autorails et trains sanitaires.

 

            Centre hospitalier de Laon - La 7e direction (ministère de la Guerre), sur intervention de madame Georges Bonnet, demande l'évacuation de 100 malades du centre hospitalier de Laon.

E [Evacuations sanitaires, voie ferrée, RC n°2]

 

            Centre hospitalier de Montmirail -  Liaison du directeur du service de santé avec le médecin-chef du centre hospitalier en vue de l'installation d'un centre chirurgical, avec l'appoint de l'ambulance chirugicale lourde n°406. Renforcement des moyens d'évacuation voie routière par une section de la compagnie sanitaire automobile n°556.

 

            Centre hospitalier de Reims - L'ambulance chirurgicale lourde n°430 quitte Reims pour l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc. L'aide-major général prescrit de replier les formations sanitaires de Reims et de Fismes qui sont à Epernay sur Beauvais (voie ferrée) ou Bar-le-Duc (voie routière). Evacuations normales au départ de Reims. La garnison de Reims a reçu l'ordre d'évacuation ; le personnel médical et chirurgical doit rejoindre Bar-le-Duc par la route.

 

            Centre hospitalier de Soissons - Le détachement de la RC n°2 (Laon) replié à l'hôpital mixte de Soissons reçoit l'ordre de rejoindre Compiègne (HoE1 n°7) par voie ferrée. A 10h 00, l'hôpital complémentaire "De la Croix" est toujours occupé par ses médecins qui attendent des ordres.

 

            Centre hospitalier de Villers-Cotterets - "les deux hospices, civil et militaire, sont bondés. Il y règne une fièvre indescriptible." La ville a été bombardée et la route vers Paris draine un grand nombre de blessés.

 

 

                        VIIe armée -

s'est rétablie provisoirement derrière l'Escaut maritime.

 

             La régulatrice de communications n°7 de Creil fait diriger sur la VIIe armée, par voie ferrée, l'HoE1 n°22. Les évacuations se font en direction de Zuydcoote et Le Touquet ; "il y a dans l'ensemble très peu de blessés".

 

            Centre hospitalier de Gand - La direction des chemins de fer du GQG (DCF, colonel Kergoat) prépare l'évacuation de quatre trains sanitaires.

 

            Centre hospitalier de Montreuil-sur-Mer - Après le 17 mai, l'hôpital complémentaire "Collège de garçons" et l'institution libre "Sainte Austreberthe" (200 lits), "Orphelinat de filles" (150 lits) reçoivent 1 250 blessés. Le centre hospitalier demande un renfort chirurgical immédiat.

 

                        IXe armée

            Le médecin-général Cristau (directeur du service de santé), fait connaître qu'il s'est replié sur l'HoE2 n°7 de Compiègne avec son état-major. Il a pu regrouper un grand nombre de formations sanitaires disloquées :

            - l'ambulance chirurgicale lourde n°423 de Fourmies ;

            - les ambulances médicales n°96 et 97 ;

            - l'HOE1 n°4 de Liesse, partiellement ;

            - l'ambulance chirurgicale légère n°277 ;

            - la section d'hygiène lavage désinfection n°163 ;

            - les groupements d'ambulances de corps d'armée n°2, 11, 41.

Il signale la disparition des groupes sanitaires divisionnaires n°5, 16, 22, 33, 46, 61 et 102.

 

            HoE1 n°19 - (sur voie ferrée) dirigé primitivement sur Mareuil-Breteuil est détourné sur Grandvilliers.

 

           Centre hospitalier de Cempuis - Les ambulances chirurgicales lourdes n° 424 et 425 arrivées à Clermont-de-l’Oise, sont dirigées sur Cempuis où elles stationnent jusqu'à l'évacuation des enfants occupants les locaux. L'ambulance chirurgicale lourde n°425, seule, se déploiera ; l'ACL n°424 restera sur roues, mais son personnel sera utilisé. Le médecin-colonel Duboureau prendra les fonctions de médecin-chef du nouveau centre hospitalier.

 

            Centre hospitalier de Le Cateau - Le groupe chirurgical mobile n°13, venant de Valenciennes, poursuit son fonctionnement au Cateau (château Seydoux), remplace l'ambulance médicale n°61 qui quitte les lieux, malgré la présence de nombreux blessés civils et militaires. Le GCM n°13 opère toute la nuit et évacue ses blessés sur Péronne, au moyen de ses véhicules organiques.

 

          Centre hospitalier de Saint-Quentin - Le médecin-chef de l'hôpital complémentaire d'armée n°321 (médecin-capitaine Le Marchadour) tente d'enlever en gare de Saint-Quentin, le maximum de matériels des hôpitaux complémentaires. L'ambulance chirurgicale lourde n°401 et le groupe chirurgical mobile n°35 rentrés à Saint-Quentin sont avisés de prévoir un départ rapide, "tout en continuant à assurer le traitement des blessés" (vont à Cambrai, puis à Amiens). Un train sanitaire est prévu au cours de la matinée pour assurer l'évacuation de 275 blessés des hôpitaux de la ville.

 

                        Corps expéditionnaire français en Scandinavie

            "Arrivée en renfort du détachement précurseur des ambulances: médecin-commandant Migayron, médecin-lieutenant Boyer, dentiste sous-lieutenant Veyrat, plus une douzaine de sous-officiers et d'infirmiers.

            Le service médical est réorganisé comme suit :

            1) - le médecin-commandant Migayron devient médecin-chef du corps expéditionnaire. Il dirige l'ensemble du service de santé du secteur de Narvik, mais s'occupe tout spécialement de la liaison franco-britannique dans le secteur hospitalier de Tarstad-Harstadt ;

            2) - le médecin-capitaine Merklen continue, sous les ordres du médecin-commandant Migayron, à faire fonction de médecin divisionnaire de la 1ère DLch. Il s'occupe exclusivement de la liaison franco-britannique en ce qui concerne le réseau des lignes d'évacuation.

            3) - Le médecin-lieutenant Boyer et le dentiste sous-lieutenant Veyrat ouvrent dans la maison voisine du quartier général, une infirmerie de garnison. Elle ne compte qu'une salle de visite, à l'exclusion de toute salle d'hospitalisation; c'est cependant une innovation très utile car, jusque-là, les malades et éclopés de la zone de Harstad devaient s'adresser à la consultation externe de l'hôpital britannique; ils éprouvaient certaines difficultés à exprimer leurs malaises.

            4) - enfin, le médecin-commandant Migayron met volontairement l'équipe chirurgicale, dont il est le chef, à la disposition du colonel Mac Reyde, médecin-chef des hôpitaux de Harstadt".

HOPITAUX D'EVACUATION SECONDAIRE (HoE2)

 

                        HoE2 n°2 (Bar-le-Duc) -

            (suite au rapport de mission du médecin-colonel Okinczic) - "reçoit de très nombreux blessés, soit par route, soit surtout par véhicule sanitaire, effectuant parfois de très longs parcours (80 kms). Certains blessés arrivent non opérés après 36 heures et même 48 heures. Un grand nombre proviennent de Beaumont-sur-Meuse. Quelques cas de gangrène gazeuse (...) assez nombreux sacrifices sont nécessaires en raison de la gravité des blessures." Réception de très nombreux blessés, trois heures après le bombardement de Revigny (17 kms nord-ouest de Bar-le-Duc?). Il y a très peu de blessés civils. Le fonctionnement de l'HoE2 est satisfaisant. Sept chantiers opératoires fonctionnent en permanence.

            Rendement des ambulances chirurgicales lourdes (dont ACL n°402, du 17 au 25 mai 1940) - Les interventions chirurgicales dont les équipes chirurgicales de l'ACL 402 assument leur part, varient de 300 à 400 par 24 heures, avec une pointe à 460 opérations.

            Liste des formations sanitaires repliées sur Bar-le-Duc :

            - hôpital d'évacuation primaire n°2 (Rethel) ;

            - ambulances chirurgicales lourdes n°402 et 430, utilisées par l'HoE1 n°2 ;

            - ambulance médicale n°94 ;

            - groupe chirurgical mobile n°4 ;

            - équipes chirurgicales mobiles n°6, 28, 29, 37 (Cochin) ;

            - laboratoire d'armée n°339 ;

            - section d'hygiène lavage désinfection n°190.

            "Le moral de ces formations est bon, sauf pour l'HoE1 n°2 (Rethel)". A Rethel, un repli "spontané" avait déjà été constaté le 15 mai.

            L'aide-major général fait remettre par le médecin-colonel Okinczic une note confidentielle concernant le repli éventuel de Bar-le-Duc. Cette note est à étudier « sans attirer l'attention du personnel." L'étude rapide devra porter sur l'enlèvement par voie ferrée du matériel technique, en particulier le matériel chirurgical, radiologique et de stérilisation. Le repli est envisagé sur Chaumont. Deux sections de la compagnie sanitaire automobile n°972 fonctionnent au profit de l'HoE2 n°2.

 

                        HoE2 n°4 (Epernay) -

            La direction du service de santé de la 6e région militaire (Chalons-sur-Marne) signale que le centre hospitalier d’Epernay est débordé et demande de toute urgence un renfort chirurgical. Envoi des équipes chirurgicales mobiles n°6 et 28 repliées sur l'HoE2 n°2 de Bar-le-Duc. Le médecin-colonel Noël assurera les fonctions de médecin-chef du centre hospitalier d’Epernay. L'ambulance médicale n°98 (médecin-capitaine Gadrat) de Boursault prête son personnel au centre hospitalier d’Epernay.

 

                        HoE2 n°6 (Beauvais) -

            Le médecin-chef signale qu'il peut réaliser l'extension de l'HoE2 n°6 si l'on obtient la libération de l'asile "Saint-Julien", par l'évacuation de 120 malades sur Rennes. Cela permettrait de disposer de 600 lits de chirurgie. L'HoE2 n°6 demande à l’AMG l'envoi :

            - d'extrême urgence de 300 brancards;

            - en deuxième urgence, de sérums antigangréneux et antitétaniques.

            L'HoE2 n°6 dispose pour ses évacuations, de la compagnie sanitaire automobile n°974 (Villers-sur-Ther), d'une section de vingt véhicules sanitaires, huit VS à Beauvais et deux sections sanitaires automobiles de la CSA n°966.

            L'HoE2 n°6 signale le repli :

            - de l'HoE1 n°4 de Liesse ;

            - de l'ambulance chirurgicale lourde n°419 ;

            - de l'ambulance chirurgicale légère n°277 (en provenance de Laon);

            - des ambulances médicales n°92 et 96 ;

            - de l'équipe chirurgicale mobile n°5 ;

            - des sections d'hygiène lavage désinfection n°96? et 163 ;

            - de la compagnie sanitaire automobile n°966.

            Ordre est donné à l'ambulance chirurgicale légère n°278 qui se trouve à Soissons, de rejoindre Beauvais.

            Centre de repli des formations sanitaires de Beauvais - Le médecin-commandant Demontes, du centre d'état-major de regroupement des grandes unités à Beauvais, organise le regroupement des formations sanitaires autour de la ville. Ce centre dispose à l'intérieur de la cité, de l'hôpital complémentaire "Séminaire", remarquablement organisé, chargé de l'accueil des formations sanitaires repliées et des isolés.

 

                        HoE2 n°7 (Compiègne)

            signale le repli de l'ambulance chirurgicale lourde n°423, des groupes chirurgicaux mobiles n°2, 37, 38, du groupement d'ambulances de corps d'armée n°11. L'aide-major général prescrit d'en utiliser localement le personnel. L'aide-major général fait remettre par les soins du médecin-capitaine Collin, une note confidentielle concernant le repli éventuel de l'HoE2.

E [supra, HoE2 n°2].

Le centre hospitalier devra envisager son repli sur Evreux, qui doit être prêt à refonctionner dans un délai de quatre ou cinq jours après réception de l'ordre de repli. Lors de la manoeuvre, le courant d'évacuation voie routière et voie ferrée sera dérivé sur l'HoE2 n°6 de Beauvais. L'HoE2 n°7 rend compte qu'il à reçu une quantité assez importante de matériel (radiologie, films, etc...) provenant de la régulatrice de communications n°2 de Laon-Chauny, en cours de repli.

 

 

EVACUATIONS SANITAIRES

 

                        Voie routière

            La direction du service de santé de la 8e région militaire (Dijon) demande des véhicules sanitaires pour le centre hospitalier de Troyes qui n'en possède que quatre en mauvais état mécanique.

 

            La 7e direction (ministère de la Guerre) fait connaïtre que Madame Horace de Carbuccia offre 20 véhicules sanitaires. La donatrice souhaite une utilisation de ses sections au profit des VIe ou VIIe armées. Elle refuse des conductrices féminines et souhaite des conducteurs étrangers.

E [Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe et HoE2]

 

                        Voie ferrée

Destruction de voies ferrées dans la région de Soissons, Compiègne, La Ferté-Milon.

 

            Trains sanitaires improvisés - (extraits de la note n°9 946.4/FT du 17 mai 1940) :

            "Le GQG a consenti à plusieurs reprises jusqu'ici à ce que les trains sanitaires semi-permanents soient utilisés pour évacuer des blessés civils. Il ne peut être question dans les circonstances actuelles de distraire, les trains sanitaires de leur mission d'évacuation au profit des armées. En conséquence les régulateurs de communications ne donneront plus désormais satisfaction aux demandes faites pour cet objet par les armées ou les régions, les directions d'étapes de GQG".

 

            Trains sanitaires rouges - de nouveaux centres hospitaliers en région parisienne sont susceptibles d'accueillir chacun un train de blessés non opérés: Arcueil (hôpital des PTT), Sceaux (hôpital "Lakanal"), Pontoise (hôpital "Foch").

 

            RC n°1 (Amiens) - rend compte du stationnement à Armentières, d'un train sanitaire contenant une forte proportion de blessés non opérés, non catégorisés. La révision sanitaire est impossible. L'aide-major général prescrit de diriger le train sanitaire sur Le Touquet.-

            - le train sanitaire n°210 (médecin-lieutenant Violet) et le n°211 (médecin-lieutenant Rauchbach) sont signalés à Marcoing (HoE1 n°3).

            - le train sanitaire n°211, stationne à Marcoing. Il sera immobilisé, abandonné? à Ramilly?

            - le train sanitaire n°219 stationne à Coudekerque.

 

                        RC n°2 (Laon) -

            L'Hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°2 est devenu un "véritable poste de secours avancé […] l'équipe travaille dans un bel esprit de camaraderie et de courage. M. opère sans desemparer". L'évacuation des blessés est assurée par des réfugiés de passage en échange de précieux litres d'essence.

            - le train sanitaire n°207 est détruit le 17 mai. Son personnel est réfugié à Gargenville le 23 mai.

 

                        RC n°3 (Saint-Dizier)

            demande de prévoir quatre trains sanitaires pour le 18 mai; tous ses trains sanitaires sont utilisés sauf un. Accord de l'aide-major général. Demande le renforcement de la section de révision sanitaire de Coulommiers.

            - le train sanitaire n°113 (médecin-lieutenant Le Guay), de Sainte-Menehould (368 évacués) pour Bar-le-Duc, départ le 18 mai.

            - le train sanitaire n°300 (médecin-lieutenant Thouluc), de Reims (249 civils) sur Bordeaux (19 mai).

            - le train sanitaire n°463, de Reims (463 évacués) sur Bordeaux (20 mai).

 

                        RC n°4 (Vesoul) -

            - le train sanitaire n°467 (327 évacués) de Montbeliard, Luxeuil sur Autun.

 

                        RC n°5 (Troyes) -

            - le train sanitaire n°333 (médecin-lieutenant Sazias), de Troyes et Auxerre sur Orléans. Débarquement le 17 mai à 03h 30: chirurgicaux (100), malades (186), spécialités (24). Un décèdé par pendaison au débarquement. Le médecin-chef du secteur hospitalier du Loiret signale le manque de collaboration du médecin-chef (enquête de commandement).

            - le train sanitaire n°525 (300 évacués), du 17 au 20 mai, de Chaumont sur Cahors. Désinfection puis garage à Girauvoisin.

 

                        RC n°6 (Venissieux)

            Situation des trains sanitaires: TS n°523 (médecin-lieutenant Benoit) et n°569 sont à Sainte-Combe-les-Vienne ; les TS n°470 et 510 à Vienne, le TS n°538 (médecin-lieutenant Gordon-Martins et n°562 (médecin-lieutenant Chappert) à Roches-de-Condrieu ; le TS n°530 (médecin-lieutenant Pery) et n°533 à Andancette.

            - Deux autorails sanitaires jumelés de Cannes sur Marseille (60 assis et 24 couchés).

 

                        RC n°7 (Creil)

            Le réseau ferroviaire et les environs de Creil (hôpital complémentaire de régulatrice de communications n°7) sont bombardés. Evacuation de la totalité des hospitalisés de l'HCRC n°7 sur l'HoE2 n°7 de Compiègne ou l'hôpital complémentaire de Creil. Etat d'alerte de départ.

            Evacuations au profit de la Ière armée : un train sanitaire (300 évacués) au départ de Valenciennes.

            La régulatrice de communications n°7 signale par ailleurs, de grands retards dans l'acheminement des trains sanitaires "rouges", même sur de courtes distances. Elle donne l'exemple d'un train sanitaire de première urgence qui a mis 24 heures pour une évacuation de Saint-Quentin sur Compiègne (70 kms). Elle demande en urgence des moyens routiers d'évacuation.

            L'aide-major général prescrit de diriger le personnel du TS 207 bombardé à Vitry sur la régulatrice de communications n°7.

            - le train sanitaire n°118 signale quatre trains sanitaires à Compiègne.

            - le train sanitaire n°201, de Valenciennes sur Beauvais (350 évacués), puis sur Saint-Brieuc (19 mai).

E [Manoeuvre sanitaire, Ière, IIe, VIe, VIIe, IXe armées et HoE2]

RAVITAILLEMENT SANITAIRE

 

               Magasin central du service de santé de Châteauroux - signale l'expédition de matériel "Z": 5 000 musettes et 1 000 paniers "Z".

 

                    Station-magasin d’Avord - récemment bombardée, dont le matériel est transfèré à Vierzon.

 

                  Station-magasin de Dole - "dans le cas où la station-magasin serait défaillante", les abonnés pourront s'adresser au dépôt de matériels régional de Plombières-sur-Dijon.

 

                Régulatrice de communications n°1 (Amiens) - A 16h 30, dans le cadre du repli des régulatrices de communications, l'aide-major général envisage la destination de Sotteville-les-Rouen pour la RC n°1. Prévoir l'enlèvement de :

            - médicaments (60 tonnes, 170 M3) ;

            - matériels (92 tonnes, 170 M3).

            A partir de 20h 00 et durant toute la nuit, aux usines Ziegler et Klein (réserves avancées) les équipes procèdent à l’emballage et à la préparation à l'embarquement de 75% du stock (18 wagons).

            Parallèlement, le lieutenant Masson reçoit l'ordre de se rendre à Rouen (gare rive droite) pour organiser à Pont-de-l’Arche, le repli de la RC n°1.

 

                  RC n°3 (Saint-Dizier) - a été de nouveau bombardée. Le matériel est intact. A 16h 30, l'aide-major général envisage son repli sur Iss-sur-Till (nord de Dijon).

 

                    RC n°7 (Creil) - l'aide-major général prescrit le repli de 3 000 m3 de tubes à oxygène à provenir de Chauny (trois wagons en cours de chargement). A 16h 30, sous la pression des évènements l'aide-major envisage un repli sur Courtalain (sud de Chartres). A 16h 45, l'AMG demande à l'établissement central des organes et appareils techniques (ECOAT) de Paris-Malakoff de suspendre les expéditions sur la RC n°7 de Creil. La décision de repli est imminente.

 

                        Centre thérapeutique "Z" de Boursault - le médecin-colonel Flandin fait connaître qu'il est prêt à se replier de Boursault - en quatre heures - à l'aide de deux camions de 3,5 tonnes. Il propose comme lieu de repli le château de Noyen.

MEMORIAL

 

Joseph Blazy, né le 21 juin 1886 à Prat-Communal (Ariège), diplômé de la faculté de Médecine de Bordeaux (1910), médecin lieutenant-colonel, chef du service de santé de la 5e division motorisée, mort au combat le 17 mai 1940 à Avesne-sur-Helpe (Nord).

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