L’hôpital japonais de Paris (1915-1916)
A la recherche de l'hôpital japonais ou hôpital bénévole n°4bis du Gouvernement militaire de Paris (1915-1916)
En février 2014 j’étais contacté, par l’intermédiaire de mon éditeur, les éditions Ysec de Louviers, par Madame Mutsumi Funato, chargée de production, enquêtant pour la TV publique japonaise NHK, qui était à la recherche d’informations sur l’hôpital bénévole n°4bis du Gouvernement militaire de Paris, appelé aussi hôpital japonais de Paris. Madame Funato avait relevé dans le tome 2 des Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-1918 de votre serviteur et de Jean-Luc Quénec’hdu la notice sommaire sur le fonctionnement de cet hôpital japonais et souhaitait en connaître plus.
L’hôpital bénévole n°4bis de Paris, hôpital japonais de Paris (1915-1916)
Cet hôpital japonais, parrainé par la famille impériale japonaise - sans frais pour la France - était l’un des trois « joyaux sanitaires » (Paris, Londres, Saint-Pétersbourg) envoyés en 1914 par la Croix-Rouge japonaise pour une durée de cinq mois reconductibles, à destination des alliés du Japon. La mission sanitaire à destination de la France avait été organisée à Tokyo dès décembre 1914. Une sévère sélection de l’équipe sanitaire s’effectua au Japon. Le 16 décembre 1914, trente et un personnels soignants et administratifs embarquèrent à Yokohama sur le Fushimi-Maru et rejoignirent la France via le canal de Suez. La mission sanitaire débarqua à Marseille le 5 février 1915 et rejoignit Paris dès le 6 février où elle commença à fonctionner de manière autonome à compter du 15 février 1914 – Le docteur Shiota paraphe le registre des entrées le 16 février 1915 – à l’hôtel Astoria, mis sous séquestre en août 1914 comme propriété austro-allemande, sis au 1 rue de Presbourg et avenue des Champs Elysées à Paris (8e arrondissement). Cette mission médicale apportait du Japon le matériel médical, les médicaments et la lingerie (kimonos de malades…) nécessaires à son fonctionnement courant (de 130 à 140 tonnes, chargées à Marseille sur 14 wagons, en trois cent soixante-dix caisses). Un détachement d’infirmiers militaires de la 22e section d’infirmiers militaires (22e SIM) sous le commandement du lieutenant Eugène Wiesnegg et des équipes d’infirmières de la société de secours aux blessés militaires (SSBM) sous la conduite de la baronne Le Lasseur leur infirmière-major, avaient été mises à la disposition du docteur Shiota, médecin-chef de la formation japonaise.
Le personnel de la Croix-Rouge japonaise (1915-1916) : docteur SHIOTA, chirurgien en chef et médecin chef de la formation ; docteur WATANABE, chirurgien adjoint ; docteur K. MOTEKI, chirurgien ; K. HOSOKAVA, pharmacien ; YAMASAKI, administrateur ; ODA, interprète ; KAKOU, interprète. Les infirmières-majors : U. YUSSA ; S. HOMMA. Les infirmières Hatsumé TAKEDA ; Kashiku FUJISAWA ; Umé IMAI ; Nao INOUYE ; Masu SHOJI ; Satsuyo KANEHIRO ; Sudsuyé ARAKI ; Tsuta MORIMOTO ; Chio AKÂSAKA ; Katsuyo SHIMIDZU ; Kadzuyé KIMOURA ; Tadzu OSWA [OZAMA] ; Kin KATO ; Natsu KAWASE ; Masu TANAKA ; Yayé KINOSHITA ; Misé YAMAKITA ; K. KOSHORO ; Asa SONE ; Katsu KAMEDA ; Koto KUSHIRO. (Sources : Le Gaulois, 4 avril 1915 et Le Matin, 11 juin 1916. Attribution de la médaille en argent des Epidémies).
Les débuts de la «quête d’informations » au profit de NHK…
Madame Mutsumi Funato était mandatée, dans le cadre de la réalisation d’un docu-fiction dont la sortie était prévue au Japon en mai 2014, pour rechercher les descendants de blessés français hospitalisés ainsi que ceux des personnels hospitaliers. La TV NHK Tokyo disposait au Japon d’une documentation très importante constituée par la Croix-Rouge japonaise à partir des lettres, cartes postales, carnets, photographies et objets appartenant à Mademoiselle Hatsumé Takeda, l’une des infirmières de l’HB n°4bis et « héroïne » du docu-fiction à venir. Ce fonds avait été organisé au Japon, en 2009, pour illustrer les 150 ans de la bataille de Solférino (24 juin 1859) et la naissance de l’œuvre d’Henri Dunant (1828-1910).
Dans le cadre de cette recherche, mon rôle fut de servir de « consultant » auprès de Madame Mutsumi Funato pour lui permettre d’appréhender les arcanes du Service de santé militaire de la Grande Guerre, de son organisation et de son fonctionnement (infrastructure, praticiens et paramédicaux militaires) puis de la mettre en relation avec les institutionnels susceptibles de l’aider dans sa quête de témoignages. Cette recherche au large spectre s’inscrivant dans un laps de temps réduit, engagée dès le 6 mars 2014 via le « Forum 1914 », reçut d’emblée un excellent accueil et commença rapidement à porter ses fruits. Des noms de blessés et de personnels soignants français furent mentionnés et quantités d’extraits de la presse nationale extraits de Gallica sous PDF furent mis à disposition par les intervenants du forum toujours aussi réactifs et experts : Yv’, IM Louis Jean, FAB1, 11Gen, Rutilius. Parmi les blessés, les plus connus figuraient : le capitaine aviateur Georges Guynemer (1894-1917), le capitaine aviateur baron Shigeno Kiyotaké (1882-1924), le lieutenant aviateur Rossignol du Bellay (né en 1885), etc.
Dans le personnel soignant, l’équipe reconstituée des infirmières fut « épluchée » à la loupe. Seul le témoignage d’Odette Durand Du Rousset (1885-1972), l’artiste peintre « Dett », infirmière bénévole à l’hôtel Astoria fut retenu, en raison du patrimoine iconographique, légué par cette infirmière bénévole, aujourd’hui conservé par ses héritiers.
Les infirmières bénévoles civiles Croix-Rouge de l’hôpital japonais de Paris : ABNOUR, Madame Fernande d’ ; ALSACE, comtesse d’ ; AUBIGNY, comtesse d’ ; BONNEFONS Mademoiselle ; COUBERTIN, Madame Yvonne de (1893-1974), nièce de Pierre de Coubertin ; DAYOT, Madame Armand, née Lasry ; DURAND DU ROUSSET, Odette (1885-1972), dite "Dett", famille retrouvée par NHK ; FREMINVILLE, comtesse de ; KERMAINGANT, Mademoiselle de ; LARDENOIS, Baronne ; LE LASSEUR, née Marguerite de JANZE (1863-1952), baronne, infirmère-major ; LEDUC, Mademoiselle ; MONTHOLON, Princesse de ; NADEDJA, Mademoiselle ; PERCHE, Madame de la ; PLUNKETT, lady ; STANCIOF, Mademoiselle Fedora. Il est certain que la plupart de ces infirmières servirent tant l’hôpital japonais que celui de la Croix-Rouge britannique.
Le personnel infirmier n’apporta pas plus d’éléments documentaires : Les infirmiers militaires français de l’hôpital japonais (1915-1916) originaires de la 22e section d’infirmiers militaires de Paris : PERRET Louis, négociant, sergent ; GURY Henri, [négociant], caporal ; BUCKLE Léon, secrétaire, 2e classe ; MOKA Emile, pharmacien, [2e classe] ; DEVOUCOUX Georges, chirurgien-dentiste, [2e classe] ; DEMANTE [Georges]-Désiré, Prêtre, [2e classe] – [« de Versailles, né à Bennecourt, le 23 août 1877, curé de Cerny. Récupéré 22e SIM, hôpital japonais à Paris (1915) hospitalisé pour maladie (mars 1917). Mort du tétanos après trois jours de souffrances, le 2 juillet 1917 à Cerny. » extrait du Livre d’or du Clergé et des Congrégations…, p. 603, ne figure pas sur la base des « Morts pour la France », Memoiredeshommes ; VERDEAU Henri, Laitier, [2e classe] ; CLAUX Fernand, Préparateur en pharmacie, [2e classe] ; JACQUIER André, infirmier, [2e classe] ; CHARLES Edmond, employé, [2e classe] ; REBY Léon, [employé], [2e classe] ; SOUWEINE Fernand ; chirurgien-dentiste, [2e classe] ; JOLY Louis, magasinier [2e classe ?] ; COUDREAU Charles, dactylographe, [2e classe ?] ; LIBERT Isidore, Prêtre, [2e classe ?] ; FOSSE Théophile, Prêtre, [2e classe ?] ; WIESNEGG Eugène (1870-1930), officier d’administration de 2e classe du service de santé [gestionnaire]. Prêtre (1899) Vicaire général, Chancelier de l’archevêque de Paris. Démobilisé en 1919. A reçu une décoration japonaise en 1918. (Sa biographie sommaire dans : Le livre d’or du clergé et des congrégations…, p. 1006). A ces personnels l’on peut ajouter : MECRE Louis-René, interprète-stagiaire de japonais pour les Français, originaire de Yokohama où son père était médecin consulaire.
Poursuite de la recherche au SAMHA de Limoges…
En parallèle, Mme Funato poursuivaient ses recherches dans les fonds documentaires parisiens : bibliothèques, agences photographiques et cinématographiques, tant publiques que privées, tant civiles que militaires. Durant ce laps de temps je me déplaçais en précurseur au Service des archives hospitalières et médicales des armées à Limoges pour y travailler sur les pièces médicales de l’hôpital bénévole n°4bis. Si de prime abord le fonds des archives du HB 4bbis paraissait décevant en quantité d’archives conservées, il avait l’énorme avantage d’être complet, parfaitement inventorié et s’inscrivait dans une suite chronologique continue.
Sur les vingt registres ou carnets conservés à Limoges pour les périodes britanniques et japonaises (1914-1918) ; seuls deux registres en parfait état de conservation intéressaient notre recherche : Les références SAMHA n°2883 et 2886. L’ensemble documentaire auquel nous avons accédé, grâce au commandant Catherine Cathelineau, commandant le SAMHA et à Madame Nadine Lannelongue, chef du département « exploitation », réunissait 905 actes dont ceux de 27 décédés, en deux registres :
- Registre des entrées (in folio ref. 2883, de 92 feuillets), du 11 décembre 1914 au 23 juin 1916. Ouvert le 16 février 1915, reprend à son ouverture 23 blessés, malades et convalescents « cédés » par la Croix-Rouge britannique qui l’avait précédé dans les lieux (11 décembre 1914-15 février 1915). Il est clôturé le 23 juin 1916 (acte n°905). La dernière entrée est celle du 2e classe Joseph Bruyère du 42e Bataillon de chasseurs à pied, blessé le 27 mars 1916 à Douaumont ; lequel avait fait un premier séjour de plus d’un an… à l’HB 4bis (du 3 avril 1915 au 3 juin 1916). Bruyère avait été précédemment évacué sur l’hôpital auxiliaire n°291 de la Ferté-Alais ; puis était revenu à l’hôpital japonais le 23 juin pour poursuivre son traitement à la fondation Michelham de la Croix-Rouge britannique, hôpital qui avait repris les locaux de l’hôtel Astoria.
- Registre des décès (in folio ref. 2886), ouvert le 22 février 1915 par le docteur Shiota. Ce registre était commun aux formations hospitalières japonaise et britannique. Le chercheur peut accéder à la liste des décédés en consultant notre blog : ici.
L’analyse des archives médicales à Limoges a permis de dégager de nouvelles informations sur l’hôpital bénévole n°4bis de Paris :
L’HB n°4bis était une formation chirurgicale de 1ère catégorie immatriculée comme telle par le Gouvernement militaire de Paris car elle possédait trois chirurgiens de carrière (docteurs Shiota, Watanabe et Moteki) et était susceptible d’accueillir de grands blessés ou d’effectuer des « reprises » chirurgicales de haut niveau. L’HB n°4bis était une formation « mixte » accueillant, sans ostracisme, personnels Officiers et Troupe, logés séparément. La population accueillie était relativement jeune, de 20 à 35 ans, composée majoritairement de fantassins (ligne et territoriale), de « marsouins » (infanterie coloniale), de zouaves et de troupes indigènes (AFN). L’HB n° 4bis a accueilli, de 1915 à 1916, 905 hospitalisés dont 682 dans le cours de l’année 1915. Les hospitalisés, hormis quelques « malades parisiens », étaient des blessés de guerre – évacués secondaires, c’est-à-dire déjà opérés - relevant de la chirurgie, provenant des combats autour d’Arras et des offensives de Champagne qui arrivèrent par trains sanitaires, pour le plus grand nombre, du centre hospitalier de Châlons-sur-Marne. Ainsi 127 évacués entrèrent en mars 1915, 101 en mai 1915, 108 en septembre et 110 en octobre. Ils arrivaient à l’hôtel Astoria suivant le principe des « petits paquets » (par 10 à 20 évacués) adressés par le régulateur sanitaire du GMP à l’arrivée à la gare de Paris-La Chapelle. L’on trouvait cependant quelques exceptions au principe des « petits paquets », au pic des combats de Champagne : 50 évacués le 30 mars 1915, 37 évacués le 15 mai 1915, 34 le 29 septembre 1915, etc. En septembre-octobre 1915 lors des dernières offensives de Champagne et en mai-juin 1916, quelques évacués primaires (non traités) furent accueillis en provenance directe des hôpitaux d’évacuation (HoE), dont celui de Bar-le-Duc lors des combats de Verdun, affaires de Vaux et Douaumont. La troisième catégorie de blessés admise à l’HB n°4bis – à la marge, une vingtaine de cas – correspondait à de grands blessés prisonniers de guerre rapatriés d’Allemagne via la Suisse dont les blessures nécessitaient des « reprises chirurgicales ».
A leur sortie de l’hôtel Astoria, les blessés étaient dirigés majoritairement (60%) sur l’hôpital dépôt de convalescents (HDC) de Paris-Clignancourt qui servait de filtre médico-administratif (congés de convalescence, réforme, permission avant retour au front ou dans leurs familles, etc.) ; les autres hospitalisés – au long séjour - qui devaient libérer des lits chirurgicaux, allaient poursuivre leur traitement et leur rééducation dans les hôpitaux auxiliaires (HA) du GMP, dont les principales « filiales » de l’hôpital japonais furent : les hôpitaux auxiliaires (HA) n°202 de Colombes, HA n°217 d’Etampes, HA n°291 de la Ferté-Alais, etc.
Parmi les « V.I.P. » de l’HB n°4bis (périodes britanniques et japonaise confondues), l’on peut citer : l’as de l’escadrille des Cigognes, Georges Guynemer ; le futur Président du Conseil, André Tardieu (1876-1945), l’écrivain Joseph Kessel (1898-1979), le médecin radiologue Walter V. Keating-Hart (1870-1922) ; et nombre de membres du « gotha » parisien : les de Dampierre, Stoffels d’Hautefort, de Gail, de Lochner, de Bruyn, de Langlade, Manca de Vallombrossa de Morès, etc.
Sur le passage de Georges Guynemer à l’hôpital japonais de Paris. - extraits du registre des entrées, fol. 76, acte n° 750 – Engagé volontaire 1914, recrutement de Bayonne, âgé de 22 ans. Sous-lieutenant [depuis le 4 mars 1916] à l’escadrille N3/6e armée. Blessé par balle au bras gauche, le 13 mars 1916 au bois de la Gruerie (Marne). Entre à l’HB n°4bis le 14 mars 1916 [transporté par véhicule automobile]. Sortie le 16 avril 1916 sur l’hôpital dépôt de convalescents (HDC) de Clignancourt. Envoyé en permission chez ses parents à Compiègne.
L’aventure se poursuit…
L’aventure 2014 du HB 4bis s’est ensuite poursuivie par une série d’entretiens et de tournages à Paris, Pessac (famille Rossignol du Bellay), Pithiviers (famille Gibier, voir infra l’anecdote mentionnée par le Figaro), Verdun. Pour ce qui me concerne nous nous sommes revus, le 9 avril 2014, pour un long entretien dans les locaux du musée du service de santé des armées au Val-de-Grâce à Paris où nous avons échangé, entre autres sujets, sur les évacuations sanitaires et les infirmières japonaises en France.
« Anecdote » relayée par Emile Berr : « Les Japonais chez nous - L’ Astoria », extrait du journal Le Figaro, du jeudi 25 mai 1916. « (…) le professeur Shihota me pardonnera d’être indiscret et de conter la plus récente : c'est d’un de nos officiers que je la tiens. Un brigadier d'artillerie [19e RA], Henry G[ibier] était amené ces jours-ci de Douaumont [blessé à Douaumont le 10 mars 1916] à l’hôpital japonais, la poitrine défoncée par un éclat d'obus. Le cœur était effleuré ; et le blessé ne paraissait pouvoir être sauvé qu’au prix d’une opération très dangereuse. Le professeur demande :
- La famille est-elle loin ?
On consulte la fiche du blessé :
- A Pithiviers.
- Quelle distance ?
- Quatre-vingt-quatorze kilomètres.
- C'est bien. J'ai le temps.
Et le chirurgien ordonne qu’on aille chercher les parents, afin qu'ils puissent embrasser leur fils. Il était huit heures du soir. L'auto mise à la disposition du professeur par le Service de santé part à toute vitesse. Mais des pannes se produisent en cours de route, et les pauvres parents n'arrivent à l'hôpital qu’à cinq heures du matin. Le chirurgien les attendait. Pendant neuf heures un groupe d'infirmières était resté autour du lit, pour faire la compression du cœur. Elles se relayaient à ce dur travail de cinq en cinq minutes. Elles étaient exténuées. Mais les parents avaient embrassé leur fils vivant, et attendaient maintenant la fin de l'aventure... On porta le blessé sur la petite table de verre (devant le bas-relief de Rude !) et l’opération fut faite. L’artilleur est sauvé. - Emile Berr. »
L’aventure se terminait. Il était temps pour la NHK de mettre en ordre à Tokyo sa moisson française. Le résultat de cette enquête inédite a fait l’objet d’un « docu-fiction » de 55 minutes, de Kazuaki Tsujimoto, diffusé les 7 et 14 mai 2014 dernier au Japon sur la chaîne NHK, dans le cadre de l’émission historique du mercredi soir « Rekishi Hiwa Historia » ayant pour titre : « Paris : front de bataille des infirmières. La réalité de la 1ère Guerre mondiale, vue par les infirmières. » L’on peut s’informer sur cette série historique, en japonais Ici
En guise de conclusion
L’activité hospitalière japonaise de l’HB n°4bis se clôtura en juin 1916 ; la Croix-Rouge japonaise ne souhaitant pas relancer un quatrième « terme » de fonctionnement parisien d’autant que la mission japonaise de Grande Bretagne (hôpital militaire de Netley) était rentrée, quant à elle, à Tokyo depuis le 23 mars 1916… La mission quitta Paris le 11 juillet 1916 après des adieux émouvants qui réunirent l’ensemble de la communauté franco-japonaise de Paris et les nombreux blessés et malades qui avaient bénéficié des soins du « 4bis ». Une page de la coopération et de l’amitié franco-japonaise se tournait. Les locaux de l’hôtel Astoria furent repris presque aussitôt par la Croix-Rouge Britannique et l’Ordre de Saint-Jean qui y organisèrent un hôpital de 180 lits, appelé aussi « fondation Michelham ». Cette formation hospitalière fut inaugurée le 29 juillet 1916.
Hôpital bénévole n° 4bis, Fondation Michelham, Hôtel Astoria. Ouvert le 1er juillet 1916 et fermé le 1er décembre 1918, 180 lits – Médecin chef : docteur Charles Jarvis, assisté du chirurgien français Thierry De Martel et du docteur Mamlock. Directrice : baronne Le Lasseur. Matrone : Miss Mac Lean. Gestionnaire et commandant le détachement d’infirmiers militaires : lieutenant Beaucaire.